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Gérald Godin

Gérald Godin, poète, romancier, journaliste, politicien (né le 13 novembre 1938 à Trois-Rivières, QC; décédé le 12 octobre 1994 à Montréal, QC).
Gérald Godin
\u00a9 Marie-Josée Hudon. Toutes les \u0153uvres reproduites sont la propriété de l'artiste. Reproduite avec la permission du Musée des Grands Québécois.

Gérald Godin, poète, romancier, journaliste, politicien (né le 13 novembre 1938 à Trois-Rivières, QC; décédé le 12 octobre 1994 à Montréal, QC). Député de l’Assemblée nationale du Québec représentant la circonscription de Mercier à Montréal pour le Parti québécois de 1976 jusqu’à son décès en 1994, Gérald Godin est un personnage atypique et talentueux lors d’une période cruciale du séparatisme politique et culturel québécois.

Jeunesse et carrière

Fils de l’otorhinolaryngologiste (ORL) Paul Godin qui compose des alexandrins (vers de la poésie classique française) à ses moments perdus, Gérald Godin est bercé dans l’art et la poésie dès son plus jeune âge. Il finit ses études au Séminaire Saint-Joseph à Trois-Rivièresen 1958, et termine sa formation à l’Université du Théâtre des Nations à Paris en France en 1962.

Godin s’intéresse très tôt au journalisme. Il travaille au Nouvelliste (Trois-Rivières) de 1958 à 1963, au Nouveau Journal (Montréal) de 1961 à 1962, puis comme documentaliste et chef de l’information à Radio-Canada de 1963 à 1969. Avec d’autres écrivains, il fonde en 1963 la revue Parti pris, et dirige les éditions du même nom de 1969 à 1976. Il est directeur de l’information à Québec-Presse et directeur général intérimaire de 1973 jusqu’au début de l’année 1974. Il écrit aussi dans le magazine Maclean (en anglais, une langue qu’il parle couramment) de 1963 à 1969.

Poésie et prose

Godin publie ses premiers recueils de poésie au début des années 60 dans le contexte particulier de la Révolution tranquille. Au total, il publie neuf recueils de poèmes, dont Chansons très naïves (1960), Poèmes et Cantos (1962), Nouveaux Poèmes (1963), Les Cantouques (1967), Libertés surveillées (1975) et Sarzènes (1983). Soirs sans atout est publié en1986 et il est réimprimé ensuite sous le titre Ils ne demandaient qu'à brûler (1987) ; il remporte plusieurs récompenses parmi lesquelles le prix Duvernay. En 1990, il publie le roman, L'ange exterminé (The Exterminated Angel), et en 1993, un dernier recueil de poésie, Les botterlots.

Favorable au concept du joual — l’idée selon laquelle le français du Québec est unique et ne relève pas du français d’Ottawa ni de celui de Paris — que soutiennent des écrivains comme Jacques Renaud et André Major, Godin se laisse également influencer par des écrivains modernistes tels que James Joyce et Ezra Pound. Le premier livre de Godin, comme on peut s’y attendre d’après le titre, reste assez proche des formes et thèmes traditionnels de la poésie française. Dans une section de Chansons très naïves, par exemple, Godin écrit :

Novembre maladif mon frère

Qui tremble de froid

Le vent là-haut perché

Attend un charognard

Vers la fin des années 60, avec le recueil Les Cantouques, son travail devient ouvertement politique. Dans Cantouque menteur, par exemple, il écrit :

Mon pays mon Québec

la chanson n’est pas vraie

mais la colère si

au nom du pays de la terre

et des seins de Pélagie.

Pendant les années qui suivent la Crise d’octobre en 1970, où Godin, ainsi que nombre de ses amis écrivains comme Gaston Miron par exemple, est arrêté et incarcéré au centre de détention Parthenais à Montréal, son ton devient plus acerbe et véhément. Le poème intitulé Libertés surveillées commence ainsi :

Quand les bulldozers d’Octobre entraient dans les maisons

à cinq heures du matin

Quand les défenseurs des Droits de l’Homme

Étaient assis sur les genoux de la police…

En tant que poète, Godin est un amoureux des mots qui se délecte des richesses linguistiques régionales – de l’anglais de tous les jours à l’argot québécois – pour exprimer, souvent avec violence, le malaise profond des plus démunis. Fin observateur du quotidien, il dépeint un monde simple en apparence, dans lequel la révolte contre l’injustice et l’expression des sentiments humains sont présentes à chaque page.

Le poème Tango de Montréal de Gérald Godin est reproduit sur un mur à côté de la station de métro Mont-Royal à Montréal.

Carrière politique

Candidat du Parti québécois dans la circonscription électorale de Mercier à Montréal en 1976, Godin bat Robert Bourassa, alors premier ministre sortant et chef du parti libéral du Québec. Il travaille tour à tour au ministère des Affaires culturelles et au ministère de la Justice, pour devenir ministre de l’Immigration en 1980. Réélu en 1981, Godin est nommé ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles et il est membre du Conseil du Trésor. De 1982 à 1983, il est responsable de l’adoption de la Charte de la langue française (loi 101) et en 1984, ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française au Québec. Réélu en 1985 et en 1989, il démissionne en 1994 du fait de sa bataille contre le cancer.

Prix

  • Grand prix littéraire de la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie (1969)
  • Prix Québec-Paris,Ils ne demandaient qu'à brûler (1987)
  • Grand prix du livre de Montréal,Ils ne demandaient qu'à brûler (1987)
  • Prix Ludger-Duvernay (1987)
  • Prix littéraires du Journal de Montréal (1994)

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