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Ghiz, Joseph A.

Joe Ghiz est élu président du Parti libéral de l'Île-du-Prince-Édouard en 1977 et devient chef du parti en 1981. Son manque d'expérience contribue à l'échec des libéraux aux élections de 1982.

Ghiz, Joseph A.

 Joseph A. Ghiz, premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard (Charlottetown, 27 janvier 1945 -- id., 9 novembre 1996). Joseph Ghiz commence ses études à Charlottetown et les poursuit à Dalhousie (baccalauréat en sciences commerciales, 1966; baccalauréat en droit, 1969) et à Harvard (maîtrise en droit, 1981). En 1970, il est admis au barreau et devient membre du Parti libéral. Il est procureur de la couronne de 1970 à 1972, chargé de cours à mi-temps en droit des affaires à l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, de 1969 à 1972, associé principal de Scales, Ghiz, Jenkins et McQuaid et président de l'Association du Barreau canadien - Division de l'Île-du-Prince-Édouard.

Joe Ghiz est élu président du Parti libéral de l'Île-du-Prince-Édouard en 1977 et devient chef du parti en 1981. Son manque d'expérience contribue à l'échec des libéraux aux élections de 1982. En tant que député provincial, il devient un excellent chef d'opposition et de parti, et son parti a le temps de bien se préparer pour les élections de 1986. Les libéraux accusent alors le gouvernement conservateur d'avoir pris de piètres décisions financières et de ne pas avoir défendu les droits des insulaires auprès de leurs homologues fédéraux, et ils remportent les élections avec une majorité de 22 sièges contre 10. Les origines libanaises du chef libéral sèment le doute et la controverse chez les insulaires, mais la question tombe dans l'oubli lorsque Ghiz est assermenté premier ministre le 2 mai 1986.

L'appui de Ghiz à l'ACCORD DU LAC MEECH (voirACCORD DU LAC MEECH : DOCUMENT) et son opposition au LIBRE-ÉCHANGE le maintiennent très présent sur la scène publique tout au long de 1987. Son parti est réélu par une écrasante majorité aux élections de 1989. Les libéraux obtiennent 30 sièges sur 32 et plusieurs voient dans ces résultats une protestation contre la décision du gouvernement conservateur fédéral de fermer la Base des Forces canadiennes à Summerside, un important moteur de l'économie provinciale. Au cours des discussions constitutionnelles qui suivent l'échec de l'Accord Meech, Ghiz défend sans répit les concessions accordées au Québec et critique la position rigide des premiers ministres Don Getty de l'Alberta et Clyde Wells de Terre-Neuve.

Ghiz s'oppose à un Sénat selon la proposition des « trois e » et son appui sans réserve à la position de Québec fait de lui un solide allié du premier ministre du Québec Robert Bourassa au cours de ces négociations. Il annonce qu'il abandonne la politique quelques jours seulement après la défaite référendaire de l'ACCORD DE CHARLOTTETOWN (voirCHARLOTTETOWN ACCORD : DOCUMENT).

Le retour de Ghiz à la pratique privée en 1993 est de courte durée. Il est immédiatement nommé doyen de la Faculté de droit de l'UNIVERSITÉ DE DALHOUSIE et, au cours de l'année suivante, il est choisi pour diriger un comité d'enquête sur le bureau des procureurs de la Couronne de la Nouvelle-Écosse. En avril 1995, à l'âge de 50 ans, il laisse le décanat pour assumer le poste de juge de la Cour suprême de l'Île-du-Prince-Édouard (division de première instance).

Tragiquement, c'est la dernière étape d'une brève, mais brillante carrière. Ghiz est atteint du cancer l'année suivante et meurt à Charlottetown. Un nombre impressionnant de personnages politiques canadiens d'hier et d'aujourd'hui assistent à son service funèbre.

La carrière de Joseph Ghiz fut extraordinaire. Fils d'immigrants libanais, d'une grande fierté, il est le premier Canadien d'origine non européenne à occuper les fonctions de premier ministre provincial. Il en a toujours été très reconnaissant et, pour lui, cette tolérance et cette ouverture étaient le symbole de la promesse d'avenir du Canada. L'héritage politique de Joseph Ghiz est perpétué en 2007 lorsque son fils Robert GHIZ est élu premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard