Girard, Rémy
Rémy Girard, comédien (Jonquière, 10 août 1950) Depuis trente ans, il mène une prolifique carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision. Si, pour l'amateur de théâtre, il fut un inoubliable Estragon dans En attendant Godot, il est pour le grand public le coach coloré des Boys et, au petit écran, l'unique papa Bougon.
À 19 ans, il se joint à la troupe de théâtre de l'Université Laval. Abandonnant le droit pour le théâtre, il entre au Conservatoire de théâtre du Québec où il obtient son diplôme en 1974. Il fait ses débuts dans la capitale, y cofondant le Parminou et le Vieux-Théâtre de Québec. Il touche alors à plusieurs facettes du métier, outre le jeu : l'écriture, la mise en scène et la gestion. Au début des années 80, il s'installe à Montréal pour poursuivre sa carrière au théâtre et à la télévision.
Sur les planches, Rémy Girard excelle dans les rôles de composition. Au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), il campe, chez Shakespeare, Bottom (Le Songe d'une nuit d'été, 1988), le frère Laurent (Roméo et Juliette, 1989) et Falstaff (Les Joyeuses Commères de Windsor, 2002 ; prix Gascon-Roux, meilleure interprétation masculine). Après Le Songe..., Robert Lepage le dirige à nouveau dans La Vie de Galilée (1989) ; il remporte alors un second prix Gascon-Roux pour son interprétation du célèbre astronome Galileo. Fin acteur comique, il se révèle à la fois drôle et émouvant dans Le Malade imaginaire (Rideau Vert, 1996), En attendant Godot (TNM, 1992) ou Don Quichotte, en brave Sancho (TNM, 1998). Dans le répertoire québécois, il a joué bien sûr des comédies, notamment Les Fridolinades (Rideau Vert, 1986-1991), mais aussi Tremblay (La Trilogie des Brassard, Théâtre d'Aujourd'hui, 1991) et Michel Marc Bouchard (Le Voyage du couronnement, TNM, 1995).
Il a par ailleurs signé quelques mises en scène, entre autres Le Grand Gala (Théâtre des Grands Chênes, 1994), pièce qu'il a écrite avec Normand Chouinard, et La Déprime (La Licorne/Rideau Vert, 1981), dont il est coauteur avec Denis Bouchard. Il a cosigné d'autres comédies, parmi lesquelles La Farce de l'âge (Théâtre du Rideau Vert, 1991).
Au cinéma, il tourne en moyenne un film par année depuis 1977. Plusieurs réalisateurs lui sont fidèles : Yves Simoneau (Dans le ventre du dragon, 1989) ; Denys Arcand (Le Déclin de l'empire américain, 1986 ; Jésus de Montréal, 1989; prix Génie) ; Georges Mihalka (La Florida, 1993) ; et Louis Saïa (Les Boys I à IV, 1997-2005). Il a par ailleurs obtenu des prix Génie pour ses interprétations dans Amoureux fou de Robert Ménard (1991) et Les Portes tournantes de Francis Mankiewicz (1988). Récemment, on l'a vu dans Séraphin, un homme et son péché (2002) de Charles Binamé et dans Aurore (2005) de Luc Dionne. S'il a abondamment joué la comédie, au petit comme au grand écran, il s'est révélé d'une grande intensité dramatique dans les films de Denys Arcand, d'abord dans Le Déclin de l'empire américain où il campait son personnage de professeur, intellectuel et mari volage et ensuite dans la suite, Les Invasions barbares (2003 ; prix Génie), où il arrive, poignant de vérité, au terme d'une vie dans laquelle il avait mordu férocement.
À la télévision, il a défendu une cinquantaine de rôles, entre autres dans Scoop (1991-1994), La Petite Vie (1993-1999) et Les Bougon, c'est aussi ça la vie (2003-2006). Rémy Girard s'implique aussi activement pour la FFAPAMM (Fédération des Familles et Amis de la Personne atteinte de Maladie mentale) dont il est le porte-parole.