Betty Roodish Goodwin
Betty Roodish Goodwin, peintre (Montréal, 19 mars 1923 - Montréal, 1er décembre 2008). Betty Goodwin commence sa carrière en arts visuels à la fin des années 1940 et commence à exposer son travail dès le début des années 1960. Essentiellement autodidacte, Goodwin débute avec le dessin, pratique avec laquelle elle est à l'aise. Elle explore ensuite d'autres médias, elle crée un dialogue et des allers-retours entre le dessin et les autres médias et se perd dans le processus. Grâce à ces expériences, elle découvre la gravure, qui devient son principal moyen d'expression. Elle est aussi sculptrice, peintre et artiste d'installation et elle a tendance à travailler par séries.
Goodwin est préoccupée par la condition humaine et son art témoigne de l'importance de nos liens humains et de notre expérience commune. Aux thèmes de la perte et du deuil répondent ceux du courage et de l'espoir de changement dans un monde complexe et incertain. Son travail évoque la mémoire du corps, les lieux visités par lui ainsi que le passage du temps. Ses œuvres peut-être les plus connues sont une série de gravures effectuées au début des années 1970 pour lesquelles elle a utilisé du cuivre pour prendre l'empreinte de vestes, de gants et de bâches, créant ainsi des gravures innovatrices qui ont presque l'air de rayons X ou d'empreintes fantomatiques des objets.
Parmi les influences de Goodwin figurent Franz Kafka et Primo Levy. Son œuvre exprime sa réaction à l'état actuel des médias mondiaux qui sont facilement accessibles sous forme de télévision, de radio, de journaux, etc. Elle nous rappelle que nous sommes maintenant capables de voir les choses dès qu'elles arrivent mais que nous regardons ce qui est épouvantable de loin et que nous nous en éloignons aussitôt. Goodwin utilise son art et le processus créatif comme moyen de faire face aux événements du monde, d'y réagir et de partager ses pensées sur les problèmes.
Artiste canadienne reconnue, Betty Goodwin remporte plusieurs prix et est honorée à plusieurs reprises. En 1995, elle est choisie pour représenter le Canada à la Biennale de Venise. Parmi les prix importants qu'elle reçoit, mentionnons le prix de distinction Lynch-Staunton en 1983, le prix pour les arts visuels du Centre d'arts de Banff en 1984, le Prix Paul-Émile Borduas en 1986, un Guggenheim Foundation Fellowship en 1988 et le prix Gershon-Iskowitz en 1995. Goodwin est la première récipiendaire du prix de dessin Harold-Town en 1998 et, en 2003, elle reçoit le prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Elle reçoit également des doctorats honorifiques de diverses universités canadiennes.