Gordon Meredith Lightfoot, C.C., O.Ont., auteur-compositeur-interprète, guitariste (né le 17 novembre 1938 à Orillia, en Ontario; décédé le 1er mai 2023 à Toronto, en Ontario). Gordon Lightfoot est l’un des auteurs-compositeurs les plus acclamés et les plus respectés du 20e siècle, ainsi que l’un des musiciens les plus importants que le Canada ait connus. Avant de devenir l’un des meilleurs artistes masculins du pays dans les années 1970, Gordon Lightfoot a d’abord attiré l’attention au milieu des années 1960 lorsque ses chansons ont été reprises par le duo Ian and Sylvia, par Peter, Paul and Mary, et par bien d’autres artistes. Il est célèbre en tant qu’artiste solo grâce à des succès tels que « If You Could Read My Mind », « Sundown », « Carefree Highway », et « Rainy Day People ». Ses albums se sont vendus à plus de 10 millions d’exemplaires dans le monde entier. Il a remporté 12 prix Juno sur 28 nominations, dont celui du chanteur de l’année à quatre reprises (1971 à 1973, et 1975), et celui du chanteur folk de l’année à cinq reprises (1970, 1975 à 1978). Gordon Lightfoot a été intronisé au Panthéon de la musique canadienne, au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens, à l’Allée des célébrités du Canada, au US Songwriters Hall of Fame, au Panthéon de la musique country canadienne, et au Canadian Folk Music Walk of Fame, entre autres honneurs.
Jeunesse et éducation
Dès son plus jeune âge, les parents de Gordon Lightfoot, Jessica et Gordon Lightfoot Senior, soutiennent son intérêt pour la musique. En tant que jeune soprano à Orillia, Gordon Lightfoot donne des prestations à la radio locale, dans des oratorios et des opérettes, dans des mariages un peu partout dans le sud de l’Ontario, ainsi que lors de festivals Kiwanis. À 13 ans, il participe à un concert des gagnants du festival Kiwanis à Massey Hall, le lieu de plusieurs de ses triomphes futurs. En 1952, il gagne la première place au festival Kiwanis dans la catégorie « voix soprano non muée ».
À 14 ans, Gordon Lightfoot commence à travailler dans l’établissement de nettoyage à sec de son père, où il travaille tout au long de son secondaire. À l’adolescence, il est athlète vedette d’athlétisme et fait partie de l’équipe de football de son école. Il étudie également le piano, il apprend à jouer de la batterie de façon autodidacte, et il chante dans un quatuor barbershop appelé The Collegiate Four. En 1954, The Collegiate Four remporte le premier prix du concours de talents Pick The Stars, une émission de la CBC. En 1955, Gordon Lightfoot remporte également plusieurs compétitions avec le quatuor Teen-Timers.
De 1957 à 1958, Gordon Lightfoot vit à Los Angeles. Il y étudie l’orchestration de jazz au Westlake College of Music, et il gagne sa vie en composant des refrains publicitaires.
Premiers succès en tant qu’auteur-compositeur
À son retour au Canada, Gordon Lightfoot travaille comme caissier de banque et il est camionneur pendant 14 mois. De 1959 à 1961, il fait des apparitions dans l’émission de variétés de la CBC Country Hoedown avec les groupes The Singing Swinging Eight et The Gino Silvi Singers. C’est à cette époque que Gordon Lightfoot se met également à chanter des chansons folk et à jouer de la guitare un peu partout dans Toronto. (Voir aussi Riverboat.)
En 1962, il lance deux simples, « (Remember Me) I’m the One » et « Negotiations/It’s Too Late », chansons qui sont toutes deux largement diffusées sur les radios canadiennes. Gordon Lightfoot s’associe ensuite à Terry Whalen, un ancien membre des Teen-Timers, et ils se produisent dans les coffeehouses du sud de l’Ontario sous le nom Two Tones. Le duo lance un album enregistré en concert intitulé Two Tones at the Village Corner en 1962. Ils se produisent également au festival de folklore Mariposa cette même année.
En 1963, Gordon Lightfoot part pour l’Europe, où il est l’animateur de l’émission de la BBC TV Country and Western Show durant une saison. De retour au Canada, il se produit dans les cafés et les bars de l’Ontario, du Québec, et de l’est des États-Unis. Malgré ses nombreuses prestations aux États-Unis, Gordon Lightfoot y est initialement plus largement connu en tant qu’auteur-compositeur. En 1964, Ian and Sylvia voit Gordon Lightfoot en spectacle à Toronto, et ils enregistrent ses chansons « For Lovin’ Me » et « Early Morning Rain ». La chanson « For Lovin’ Me » est également un succès substantiel en 1965 pour le groupe Peter, Paul and Mary. Elle est plus tard enregistrée par Chad and Jeremy, The Johnny Mann Singers, et Elvis Presley, entre autres.
Ian et Sylvia présentent Gordon Lightfoot à leur gérant, Albert Grossman, qui devient son gérant tout au long des années 1960. En 1965, Gordon Lightfoot obtient un premier succès canadien grâce au simple « I’m Not Sayin’ ». Une reprise faite par le chanteur country américain Leroy Van Dyke est populaire aux États-Unis. La version de Marty Robbins du simple suivant de Gordon Lightfoot, « Ribbon of Darkness », se hisse en première place du palmarès country américain en 1965. Les chansons de Gordon Lightfoot sont présentées à un nouveau public au milieu des années 1960 grâce aux enregistrements de Harry Belafonte, de Judy Collins, de George Hamilton IV (qui lance plus tard Lightfoot Country, un album exclusivement composé des chansons de Gordon Lightfoot), de Richie Havens, et de The Kingston Trio.
Albums solos des années 1960
En 1966, le premier album de Gordon Lightfoot, Lightfoot !, est lancé. L’album est un succès commercial et est acclamé par la critique, ce qui fait de Gordon Lightfoot l’un des premiers Canadiens à connaître un succès à l’échelle internationale sans même quitter le Canada. En l’honneur du centenaire du Canada, la CBC commande à Gordon Lightfoot une chanson pour l’émission spéciale 100 Years Young, diffusée le 1er janvier 1967. Le résultat de cette commande est « Canadian Railroad Trilogy », une chanson qui raconte la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique à travers le Canada dans les années 1880. La chanson se retrouve sur le deuxième album de Gordon Lightfoot, The Way I Feel (1967). Cette année-là, Gordon Lightfoot entreprend sa première tournée pancanadienne.
Suite à ce succès, Gordon Lightfoot lance trois autres albums à la fin des années 1960 : Did She Mention My Name? (1968), Back Here on Earth (1968) et Sunday Concert (1969), un album live enregistré à Massey Hall. À la fin de la décennie, il est élu quatre fois meilleur chanteur folk de l’année (1965, 1966, 1968, et 1969) dans les sondages annuels des lecteurs du périodique RPM.
Artiste masculin canadien des années 1970
En 1970, la réputation de Gordon Lightfoot en tant que chanteur et compositeur de chansons folk de renommée internationale est si importante qu’il est nommé officier de l’Ordre du Canada. Cette même année, il remporte le prix Juno (alors appelé Gold Leaf Award) du meilleur chanteur folk. En 1971, Gordon Lightfoot obtient son premier succès international avec le simple « If You Could Read My Mind ». La chanson atteint la première place du palmarès Top Singles de RPM, et se classe en cinquième position au palmarès Hot 100 de Billboard. La chanson est également en nomination pour un prix Grammy pour la meilleure performance pop masculine en 1971, et est ensuite reprise par Liza Minnelli, par Stars on 54, par Barbra Streisand, et par bien d’autres. La chanson « If You Could Read My Mind » paraît sur le sixième album de Gordon Lightfoot, Sit Down Young Stranger (1970), qui est renommé If You Could Read My Mind à la suite du succès de la chanson. L’album culmine en 12e position du palmarès 200 de Billboard et obtient une certification or aux États-Unis en 1972.
Le septième album de Gordon Lightfoot, Summer Side of Life (1971), atteint la troisième position du palmarès des ventes canadiennes. Un an plus tard, pour la première fois, Gordon Lightfoot atteint la première place avec son huitième album, Don Quixote (1972). Il remporte le prix Juno du meilleur chanteur en 1971, et celui du chanteur de l’année en 1972.
La série de succès aux palmarès de Gordon Lightfoot se poursuit avec son neuvième album, Old Dan’s Records, qui est son deuxième album lancé durant l’année 1972. Il atteint la première position du palmarès des albums de RPM et se classe en 95e position du palmarès Billboard 200, en grande partie grâce à la popularité de la chanson titre.
En mars 1972, alors qu’il donne un spectacle à Massey Hall, Gordon Lightfoot subit une crise de paralysie de Bell qui laisse son visage partiellement paralysé. Il suspend temporairement ses activités de tournée pour se remettre sur pied, et il revient en 1973 pour remporter les prix Juno du chanteur et du compositeur de l’année. En 1974, Old Dan’s Records gagne le prix de l’album folk de l’année.
Sundown (1974), le dixième album de Gordon Lightfoot, atteint la première position à la fois sur le palmarès Billboard 200 et sur le palmarès RPM 100 en 1974. La chanson titre se classe en première place sur le palmarès National Singles de RPM et sur le palmarès Hot 100 de Billboard, faisant de « Sundown » la seule chanson de Gordon Lightfoot à atteindre le numéro un aux États-Unis. L’album Sundown marque également l’apogée du mélange folk et country acoustique de Gordon Lightfoot avant qu’il ne commence à inclure plus d’instrumentation électrique dans ses chansons.
« Rainy Day People », le plus grand succès de Cold on the Shoulders (1975), atteint la 10e position du palmarès Singles de RPM et se place dans le palmarès Top 40 aux États-Unis. Il atteint également la première position à la fois dans le palmarès Adult Contemporary de RPM et dans le palmarès Easy Listening de Billboard. L’album double Gord’s Gold, une compilation de ses plus grands succès, est lancé cette même année, et présente certaines des chansons les plus populaires (dont certaines sont réenregistrées) de ses albums précédents. Cet album est certifié double platine à la fois aux États-Unis et au Canada. (Voir aussi Attribution des disques de certification par Music Canada.)
Gordon Lightfoot retourne au sommet du palmarès des albums canadiens avec l’album certifié platine Summertime Dream (1976), qui marque son plus grand succès commercial. L’album est reconnu pour sa chanson envoûtante, « The Wreck of The Edmund Fitzgerald », que Gordon Lightfoot considère comme étant sa chanson préférée de toutes ses chansons. Cette chanson qui raconte le naufrage d’un navire en 1975 ayant fait 29 morts dans le lac Supérieur atteint la première position au Canada et la deuxième sur le palmarès du Hot 100 de Billboard. Elle remporte le prix Juno du compositeur de l’année en 1977. Elle est également en nomination pour la chanson de l’année et pour la meilleure performance pop masculine aux prix Grammy de 1977.
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Le neuvième et dernier album de Gordon Lightfoot de la décennie (et son treizième album), Endless Wire (1978), atteint la deuxième position au Canada malgré le fait qu’il est considéré comme étant moins fort que ses prédécesseurs. En 1978, Gordon Lightfoot remporte le prix Juno du chanteur folk de l’année, marquant ainsi la quatrième année consécutive qu’il remporte ce prix.
En 1980, Gordon Lightfoot et Anne Murray sont nommés artistes masculin et féminin du Canada de la décennie précédente par l’Association de l’industrie canadienne de l’enregistrement (aujourd’hui appelée Music Canada). Les réalisations de Gordon Lightfoot dans les années 1970 incluent trois certifications platine et neuf disques d’or aux États-Unis, ainsi que quatre nominations aux prix Grammy.
Années 1980 et 1990
Dans les années 1980 et 1990, les nouvelles chansons de Gordon Lightfoot sont jouées moins fréquemment à la radio et ses ventes déclinent. Après son album Dream Street Rose (1980), le matériel entraînant à l’influence country qui avait fait de Gordon Lightfoot une grande vedette internationale du folk dans les années 1970 cède la place à un son plus adulte et contemporain; une utilisation plus accrue du synthétiseur et de l’orgue est caractérisée dans les albums Shadows (1982), Salute (1983) et East of Midnight (1986). Ce dernier album présente la chanson « Anything for Love », coproduite par David Foster et mettant celui-ci en vedette aux claviers. Elle atteint le 13e rang du palmarès Adult Contemporary de Billboard.
Bien que le succès commercial de Gordon Lightfoot et les éloges de la critique envers lui se tarissent dans les années 1980, sa stature au sein de l’industrie n’en demeure pas moins forte. Il est en nomination pour le prix Juno de l’artiste folk de l’année en 1980, 1981 et 1983, et il remporte le prix du chanteur de l’année pendant quatre années consécutives, de 1981 à 1984. Puis, aux prix Juno de 1986, il est intronisé au Panthéon de la musique canadienne par son ami de longue date, Bob Dylan.
En 1988, Gordon Lightfoot donne une prestation aux cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver à Calgary. Cette même année, le deuxième volume de Gord’s Gold est lancé, et est certifié platine au Canada. L’album inclut des réenregistrements de ses vieilles chansons ainsi que certains de ses morceaux les plus populaires qui n’avaient pas été inclus sur Gord’s Gold Vol. 1.
Gordon Lightfoot s’essaie également au cinéma et à la télévision dans les années 1980, jouant le rôle d’un US Marshal dans Harry Tracy : The Last of the Wild Bunch (1983; v.f. Harry Tracy : Desperado) avec Bruce Dern et Helen Shaver, et décrochant un rôle dans le mélodrame Hotel (1988), diffusé sur la chaîne ABC.
Gordon Lightfoot renoue avec ses racines acoustiques pour l’album autoproduit Waiting For You (1993). Cinq ans plus tard, il lance A Painter Passing Through (1998), sur lequel Daniel Lanois joue de la guitare. Cette même année, Gordon Lightfoot est également intronisé à l’Allée des célébrités du Canada. En 1999, Songbook est lancé, un ensemble de quatre disques qui présente du matériel de toute sa carrière jusqu’à ce point, ainsi que 16 de ses chansons inédites.
21e siècle
En janvier 2002, Gordon Lightfoot a écrit plus de 30 nouvelles chansons et il commence l’enregistrement en studio de l’album Harmony. En avril, sa collection Complete Greatest Hits est lancée, et elle obtient une certification or au Canada. En septembre 2002, Gordon Lightfoot subit un anévrisme de l’aorte abdominale quasi mortel qui le plonge dans le coma pendant six semaines et qui nécessite une longue convalescence.
En 2003, Gordon Lightfoot est promu au titre de Compagnon de l’Ordre du Canada. En lui remettant cet honneur, la gouverneure générale Adrienne Clarkson honore « l’unique habileté à mélanger la musique contemporaine urbaine avec nos racines traditionnelles » de Gordon Lightfoot, et elle note qu’« il a influencé une foule d’autres musiciens grâce à sa polyvalence et ses paroles qui suscitent la réflexion… et il demeure l’un des musiciens les plus aimés du Canada. »
Harmony, le 20e album studio de Gordon Lightfoot, est éventuellement lancé en 2004. Il fait également une apparition cette même année à l’émission Canadian Idol, sur les ondes de CTV. En 2006, Gordon Lightfoot subit un accident vasculaire cérébral sur scène, mais il recommence sa tournée plus tard cette même année.
En février 2010, Gordon Lightfoot fait l’objet d’un canular après que le journaliste de la CTV David Akin rapporte sur ses pages personnelles de réseaux sociaux que Gordon Lightfoot est décédé. Alors qu’il conduit pour rentrer chez lui, Gordon Lightfoot entend les informations sur sa mort à la radio, et il téléphone immédiatement à la station de radio pour confirmer qu’il est bien vivant.
En février 2012, Gordon Lightfoot reçoit la Médaille du jubilé de diamant de la reine pour son travail au service de la communauté. En avril, il lance All Live, une collection de chansons enregistrées en direct lors de plusieurs de ses concerts à Massey Hall entre 1998 et 2001. En novembre 2012, Gordon Lightfoot chante « Canadian Railroad Trilogy » dans le cadre du centième anniversaire de la Coupe Grey à Toronto. En 2015, Gordon Lightfoot produit une reprise de la chanson « Christmas Must Be Tonight » de Robbie Robertson pour son ami de longue date Ronnie Hawkins. Les deux collaborent également à la reprise de la chanson « The Pony Man » de 1970, que Gordon Lightfoot a écrite pour ses enfants.
Bien qu’il ait presque 80 ans, Gordon Lightfoot continue à faire de nombreuses tournées, donnant 67 spectacles à travers l’Amérique du Nord en 2015. En 2016, il entreprend une tournée de 11 dates au Royaume-Uni et en Irlande, sa première tournée dans la région en 35 ans. Le 18 novembre 2016, il lance sa première chanson en 12 ans, le simple « Plans of My Own », qui avait été enregistré en 2001. En 2017, Gordon Lightfoot se produit à Ottawa dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada. Le long métrage documentaire Gordon Lightfoot : If You Could Read My Mind sort en 2019. L’album Solo, qui présente certains des enregistrements en studio inédits de Gordon Lightfoot, est lancé en 2020.
Spectacles à Massey Hall
Gordon Lightfoot est plus étroitement associé à Massey Hall, la salle de concert la plus ancienne et la plus vénérée du Canada, que tout autre artiste. Tout au long de sa carrière, Gordon Lightfoot a donné des concerts à Massey Hall sur une base presque annuelle. Il fait sa 160e apparition à l’historique salle de spectacle de Toronto en novembre 2016. Le 14 juin 2018, il est la tête d’affiche des célébrations pour le 124e anniversaire du Hall, célébrations qui comprennent également Jim Cuddy, Sarah Farmer, Buffy Saint-Marie, Joel Plaskett, et Sam Roberts. Les célébrations culminent avec trois nuits de concerts donnés par Gordon Lightfoot avant le 2 juillet, date où la salle ferme pour rénovations. Elle rouvre officiellement ses portes le 25 novembre 2021, avec un concert de Gordon Lightfoot.
Style particulier
Les chansons de Gordon Lightfoot se démarquent généralement par sa robuste et envoûtante voix de baryton, un romantisme sombre et souvent non sentimental, et une utilisation impressionniste, presque picturale, d’imagerie naturelle dans ses paroles. L’auteur-compositeur-interprète Matthew Good a un jour décrit Gordon Lightfoot comme étant le « Emily Carr de la chanson canadienne », tandis que Brian D. Johnson de la revue Maclean’s, l’a désigné comme « la réponse musicale au Groupe des Sept ».
Dans une critique de Sundown en 1974, Geoffrey Stokes du Village Voice note chez Gordon Lightfood une « extraordinaire sensibilité à la douleur, la sienne et celle des autres, et la joie… Ouvert et vulnérable d’une manière qu’il a niée dans ses premiers écrits, Lightfoot a la voix du romantique. » Également en 1974, Stephen Holden du Rolling Stone observe que « les réflexions de Lightfoot sont celles d’un homme mature, capable d’émotions politiques et romantiques fortes, tempérées par une sexualité suave et un mysticisme élégiaque… Le chant de Lightfood est presque mielleux, un style qui minimise et convertit les conventions sentimentales et rhétoriques intrinsèques à toute écriture formelle de chansons. » Joel Rubinoff du Toronto Star observe en 2016 que la chanson « Early Morning Rain » capture « l’ambiance d’une réflexion douce-amère pour laquelle Lightfoot est devenu célèbre. » Mike Sacks de Vanity Fair décrit l’ensemble de l’œuvre de la légende du folk rock comme du « rock mélancolique, des chansons pour ceux qui aiment ressentir les choses, des chansons sur la perte, les regrets, et les désastres marins, des chansons emportées par un ressac envoûtant et magnifique. »
Vie personnelle
Gordon Lightfoot se marie en 1963 à Brita Ingegerd Olaisson. Ils ont deux enfants, Fred et Ingrid, et ils divorcent en 1973, en grande partie en raison de la liaison de trois ans que Gordon Lightfoot entretient avec Cathy Smith. (Elle a fréquenté des membres du groupe The Band et a plus tard été condamnée à 15 mois de prison pour son rôle dans la mort par surdose de l’acteur John Belushi en 1982.)
Les relations troublées de Gordon Lightfoot lui offrent de l’inspiration pour plusieurs de ses chansons. Dans une entrevue avec le Toronto Star en 2016, il avoue qu’il a cessé de chanter « For Lovin’ Me » après 25 ans, parce que « c’est une chanson que j’avais écrite alors que j’étais dans un mariage que je savais voué à l’échec, et je me disais que ça devait être terriblement offensant pour ma femme. Après un moment, cela me dérangeait tellement de la chanter parce que ça me rappelait à quel point j’étais une personne horrible à l’époque. » Il dit avoir écrit « If You Could Read My Mind » en un après-midi en 1969, dans une maison vide de Toronto durant une séparation qui a mené à son premier divorce. Il note également que sa relation avec Cathy Smith a été l’inspiration pour sa chanson à succès « Sundown ».
En 1989, Gordon Lightfoot épouse Elizabeth Moon. Ils ont deux enfants, Miles et Meredith, et ils divorcent en 2011, après s’être séparés en 2003. Il épouse ensuite l’actrice hollywoodienne Kim Hasse en 2014. Gordon Lightfoot, qui est un buveur invétéré pendant la majeure partie de sa vie, renonce à l’alcool en 1982, bien qu’il continue à fumer la cigarette jusqu’à ses 70 ans.
Reprises et hommages
Au cours de sa carrière s’étendant sur six décennies, Gordon Lightfoot lance près de 300 chansons dans un éventail de styles différents, incluant, selon les termes de son profil à la SOCAN, « des épopées historiques, des ballades romantiques, des chants marins, des chansons country, des protestations de style folk, et des chansons blues pour taper du pied ». Les prouesses musicales et lyriques de Gordon Lightfoot ont influencé des générations de musiciens et d’artistes partout sur la planète, comme les auteurs-compositeurs-interprètes Dan Fogelbert, Jimmy Buffett, Jim Croce, Ron Sexsmith et Bob Dylan. Ce dernier considère d’ailleurs Gordon Lightfoot comme son compositeur préféré et a un jour dit : « Chaque fois que j’entends une de ses chansons, j’aimerais qu’elle dure pour toujours ». The Guess Who a également été influencé par Gordon Lightfoot; leur l’album Wheatfield Soul (1968) inclue la chanson « Lightfoot », qui fait référence à certains titres de ses chansons.
En plus des reprises mentionnées plus haut, les chansons de Gordon Lightfoot ont fait l’objet de reprises par un nombre presque incalculable d’artistes, dont les Irish Rovers, Sarah McLachlan, John McDermott, Anne Murray, Rheostatics, Ian Tamblyn, Carroll Baker, Stompin’ Tom Connors, The Good Brothers, Hagood Hardy, Ronnie Hawkins, Rob McConnell et The Boss Brass, The Mercey Brothers, Ronnie Prophet, The Rankin Family, Hank Snow, Valdy, Elvis Presley, Bob Dylan, Barbra Streisand, Olivia Newton-John, Glen Campbell, Johnny Cash, Eric Clapton, The Grateful Dead, Waylon Jennings, Alison Krauss, Jerry Lee Lewis, Johnny Mathis, Don McLean, Nana Mouskouri, Lou Rawls, The Replacements, Bobby Sherman, Peter Tosh, Conway Twitty, Paul Weller, Roger Whittaker et Andy Williams, et plusieurs autres.
Dans une entrevue accordée à la Arkansas Democrat Gazette en 2008, Gordon Lightfoot dit : « Je n’ai jamais entendu une reprise d’une de mes chansons que je n’ai pas aimée… J’étais étonné que les gens aiment assez mes chansons pour vouloir les enregistrer, et cela m’a inspiré, et m’a donné envie de travailler encore plus fort. »
Au fil des années, de nombreux spectacles en l’honneur de Gordon Lightfoot sont organisés, y compris un spectacle au Hugh’s Room de Toronto en janvier 2009, auquel il participe et chante « Song For A Winter’s Night ». Un album hommage intitulé Beautiful : A Tribute To Gordon Lightfoot est lancé en 2003 et présente des artistes canadiens de premier plan comme les Cowboy Junkies, Bruce Cockburn, Blue Rodeo, Blackie and the Rodeo Kings, The Tragically Hip et Murray McLauchlan qui interprètent tous des chansons de Gordon Lightfoot.
En 2010, le peintre canadien Ian Wallace publie un livre de dessins au pastel illustrant la « Canadian Railroad Trilogy » de Gordon Lightfoot. En 2011, le blogue de musique canadienne Herohill lance un album en hommage à Gordon Lightfoot intitulé Turning Back the Pages of My Sweet Shattered Dreams, qui présente des artistes indépendants de partout au Canada comme Shotgun Jimmies, Octoberman et Folly the Hunter.
Legs et importance
Qualifié de « trésor national » par Robbie Robertson du groupe The Band, Gordon Lightfoot est l’un des compositeurs les plus acclamés et les plus respectés du 20e siècle, ainsi que l’un des musiciens les plus importants que le Canada ait jamais connus. Ian Tyson dit un jour que personne « avant ou depuis n’a eu l’impact sur la culture canadienne par le biais de la musique populaire ou folk, que Gordon Lightfoot a eu. » Le producteur David Foster décrit la voix de Gordon Lightfoot comme « faisant partie du tissu du Canada. »
Lorsque Gordon Lightfoot est intronisé au US Songwriters Hall of Fame en 2012, il est salué comme un chanteur qui « a défini le son pop-folk des années 1960 et 1970 ». En novembre 2016, le Toronto Star écrit : « Pour la génération de Canadiens qui a grandi dans les années 1960 et 1970, il est l’équivalent musical du sirop d’érable et de la police montée, un gars qui a non seulement représenté le Canada à un moment charnière de son histoire culturelle, mais qui en est devenu la voix ».
Avec leurs nombreuses références au Canada, la musique et les paroles de Gordon Lightfoot sont depuis longtemps une source de fierté nationaliste pour les Canadiens. Sa musique est souvent décrite comme étant la quintessence canadienne; la chanson « Canadian Railroad Trilogy » en particulier a été saluée comme un hymne national non officiel.
Honneurs
En plus d’avoir été intronisé à de nombreux panthéons, Gordon Lightfoot a également reçu de nombreux honneurs tout au long de sa carrière. En 1990, il reçoit le prestigieux prix William Harold Moon de la SOCAN, « décerné à un membre qui a apporté au Canada une reconnaissance internationale grâce à sa musique ». D’autres honneurs incluent le prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle, des intronisations au Canadian Broadcast Hall of Fame et au Panthéon de la musique country canadienne, ainsi qu’un Toronto Arts Award pour l’ensemble de son œuvre.
La chanson « If You Could Read My Mind » est intronisée au Panthéon canadien des auteurs et compositeurs canadiens en 2003. En 2007, Postes Canada émet un timbre en l’honneur de Gordon Lightfoot, aux côtés de Anne Murray, Paul Anka et Joni Mitchell. En 2014, la CBC classe « Sundown » au 17e rang sur la liste 100 Best Canadian Songs Ever. En 2017, le diffuseur classe Gordon Lightfoot au 5e rang sur sa liste des 25 meilleurs compositeurs canadiens de tous les temps.
En juin 2014, Gordon Lightfoot reçoit le Prix Lifetime Achievement de la SOCAN pour ses quelque « 300 chansons publiées, dont plusieurs des plus grandes du répertoire canadien des classiques ». Le 23 octobre 2015, Gordon Lightfoot est honoré dans sa ville natale d’Orillia avec une sculpture en bronze de quatre mètres intitulée Golden Leaves – A Tribute to Gordon Lightfoot. La sculpture représente Gordon Lightfoot, assis les jambes croisées, jouant de la guitare acoustique sous une arche de feuilles d’érable dorées.
Prix
- Meilleur chanteur ou groupe folk (1970)
- Meilleur chanteur (1971)
- Chanteur de l’année (1972)
- Chanteur de l’année (1973)
- Compositeur de l’année (1973)
- Album folk de l’année (1974)
- Chanteur de l’année (1975)
- Chanteur folk de l’année (1975)
- Chanteur folk de l’année (1976)
- Chanteur folk de l’année (1977)
- Compositeur de l’année (1977)
- Chanteur folk de l’année (1978)
- Intronisé, Panthéon de la musique canadienne (1986)
Prix RPM
- Meilleur chanteur folk (1965, 1966, 1968, 1969)
- Meilleur chanteur (1967)
Autres
- Officier, Ordre du Canada (1970)
- Intronisé, Orillia Hall of Fame (1971)
- Chanson pop de l’année (« Sundown »), Music Operators of America (1974)
- Chanteur canadien de la décennie, Association canadienne de l’industrie de l’enregistrement (1980)
- Membre, Ordre de l’Ontario (1988)
- Prix d’excellence, Toronto Music Awards (1989)
- Prix William Harold Moon, SOCAN (1990)
- Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle (1997)
- Intronisé, Allée des célébrités du Canada (1998)
- Intronisé, Canadian Broadcast Hall of Fame (2001)
- Intronisé, Panthéon de la musique country canadienne (2001)
- Audio-Visual Preservation Trust Masterworks Award (2001)
- Prix d’excellence, Toronto Arts Awards (2001)
- Compagnon, Ordre du Canada (2003)
- Intronisé, Panthéon canadien des auteurs-compositeurs (2003)
- Intronisé, Canadian Folk Music Walk of Fame (2003)
- Intronisé, Canadian Railway Hall of Fame (2003)
- Intronisé, Temple de la renommée de l’industrie de la musique canadienne (2005)
- Intronisé, Panthéon des auteurs-compositeurs (États-Unis) (2012)
- Médaille du jubilé de diamant de la reine (2012)
- Prix Lifetime Achievement, SOCAN (2014)
Diplômes honorifiques
- Doctorat honorifique en droit, Université Trent (1978)
- Doctorat honorifique en droit, Université de Toronto (2014)
- Doctorat honorifique en musique, Université Lakehead (2015)