Grand Prix du Canada
Tout commence le 27 août 1967 à la piste de Mosport en Ontario. Au volant de sa Brabham Repco, l'Australien Jack Brabham remporte le premier Grand Prix du Canada. En 1968, la piste de Mont-Tremblant au Québec accueille les grands de la Formule 1. Le Néo-Zélandais Denis Hulme mène sa McLaren Ford au 1er rang. De retour en Ontario en 1969, cette épreuve fait un dernier arrêt à Mont-Tremblant en 1970 où le Belge Jacky Ickx devient le premier pilote à conserver son titre. Jackie Stewart, au volant de sa Tyrrell Ford, répétera l'exploit en 1971 et 1972 et Michael Schumacher en 1999 et 2000, 2002, 2003 et 2004.
De 1971 à 1977, l'étape canadienne du circuit mondial se déroule à Mosport, sauf en 1975. Les pilotes refusent alors de participer à la course jugeant la piste trop dangereuse. En 1977, Jody Scheckter, au volant de sa Wolf Ford, est le dernier champion de Mosport. Les pilotes apprécient le charme de ce circuit tracé dans une zone vallonnée, mais se rendent comptent que celui-ci ne répond plus aux normes de sécurité inhérentes à la Formule 1. Les Européens qualifient la piste étroite et dangereuse de « circuit à l'ancienne mode ». On abandonne alors Mosport.
Dès décembre 1977, on parle d'un Grand Prix du Canada à Montréal et de la construction d'une piste sur les îles de l'Exposition internationale de 1967. Le 26 avril 1978, le comité exécutif de Montréal approuve le projet. Une fois obtenue la sanction des magnats internationaux de la F1, on commence la construction de la piste, le 20 juin 1978. Conçue par Roger Peart, un ingénieur britannique établi à Montréal depuis près de 20 ans, la piste est terminée le 22 septembre. Le Québécois Gilles VILLENEUVE, l'une des grandes vedettes de la F1, se dit convaincu que les pilotes vont apprécier le circuit qui les obligera à travailler fort. Depuis lors, le Grand Prix a eu lieu à Montréal sauf en 1985 où il a été annulé à la suite d'une dispute légale entre les commanditaires.
Le 8 octobre 1978, 22 des meilleurs conducteurs des 5 continents prennent le départ devant plus de 72 000 spectateurs. Une heure et 38 minutes plus tard, c'est le délire sur l'île Notre-Dame. Gilles Villeneuve écrit une page d'histoire: il est le premier champion de l'île Notre-Dame et signe sa première victoire en 19 épreuves, tout cela devant son public. Il s'agit aussi de la première victoire de Ferrari au Grand Prix du Canada depuis 1970. Cette première année laisse entrevoir les plus grands espoirs pour les responsables du Grand Prix. En 1979 et 1980, l'Australien Alan Jones s'assure deux titres de suite, un précédent à Montréal. Gilles Villeneuve est parmi les meneurs de 1979 à 1981. Mais, le 8 mai 1982, le grand champion se tue lors des essais du Grand Prix de Belgique. Une semaine plus tard, les dirigeants de la ville de Montréal donnent le nom de Gilles Villeneuve à la piste de l'île Notre-Dame. Une tragédie marque le Grand Prix du Canada de 1982. L'Italien Riccardo Paletti trouve la mort dès le départ de cette 5e édition lorsque son bolide frappe de plein fouet deux voitures immobilisées.
La plupart des grands champions de la Formule 1 ont inscrit leur nom au tableau d'honneur de Montréal. Le plus auréolé de l'histoire des championnats avec 51 victoires, le Français Alain Prost, l'emporte en 1993. Le record de victoires appartient à l'Allemand Michael Schumacher. En dominant l'épreuve de 2000, 2002, 2003 et 2004, devant une foule record de 105 000 spectateurs,à chaque fois, il gagne sept fois, l'épreuve du circuit de l'île Notre-Dame, l'ayant aussi remporté en 1994, 1997 et 1999. Le Brésilien Nelson Piquet a trois victoires à son actif. Deux autres conducteurs en comptent deux, l'Australien Alan Jones en 1979 et 1980 et le Brésilien Ayrton Senna en 1988 et 1990. Le Belge Jackie Ickx et le Britannique Jackie Stewart ont aussi gagné deux fois le Grand Prix du Canada avant que celui-ci ne se déroule à Montréal. Le record du tour revient à Rubens Barrichello au volant de sa Ferrari, en 2004, soit 1'13.622.
Dès 1978, les journalistes de la F1 ont vanté le circuit construit presque au coeur de Montréal dans un décor à la fois bucolique et futuriste et facilement accessible par métro. La piste a été modifiée à plusieurs reprises pour la rendre à la fois plus sécuritaire et plus compétitive. Elle consiste en un tracé d'accélération et de freinage, de portions rectilignes brèves permettant les dépassements et entrecoupées de virages étroits. Tout au long de la course, les freins et les boîtes de vitesse sont mis à rude épreuve. En 2004, la loi anti-tabac en vigueur empêche presque l'événement d'avoir lieu, qui est cependant sauvé de justesse par les écuries et l'organisateur qui tombent d'accord pour ne pas faire de publicité sur les marques de cigarettes.
L'épreuve comprend 66 tours de piste sur un circuit de 4427 kilomètres.