La grenouille verte (Lithobates clamitans) est une grosse grenouille originaire de l’Est de l’Amérique du Nord. Au Canada, on la trouve dans tout le Sud-Est du pays et elle a également été introduite à Terre-Neuve et en Colombie-Britannique. Tant qu’un plan d’eau permanent est présent, on peut parfois trouver des grenouilles vertes dans les environnements urbains et elles sont assez tolérantes envers les activités humaines. Ceci fait en sorte que la grenouille verte est l’une des espèces de grenouilles les plus fréquemment rencontrées au Canada. (Voir aussi Espèces d’anoures (et rainettes) au Canada.)
Description
La grenouille verte est grosse et elle peut atteindre jusqu’à 10 cm de longueur. La femelle est généralement plus grosse que le mâle. Elle est habituellement verte ou brune et tachetée de brun, bien que des gens aient observé des grenouilles de couleur bronze, et même rarement de couleur bleue. La plupart des grenouilles vertes ont une lèvre supérieure verte et des bandes foncées sur leurs pattes arrière. Leur ventre est blanc avec des lignes et des taches plus foncées et peut parfois avoir une teinte jaune. On peut différencier la grenouille verte du ouaouaron, qui est d’apparence similaire, par le fait que sa taille adulte est plus petite que ce dernier et qu’elle a des plis dorsolatéraux proéminents. Ces plis commencent derrière ses yeux et continuent jusqu’au milieu de son dos. La grenouille verte mâle a des tympans qui sont plus gros que ses yeux et sa gorge peut être d’un jaune vif. Les tympans de la femelle sont à peu près de la même taille que ses yeux.
Les larves des grenouilles vertes, connues sous le nom de têtards, sont de couleur vert olive avec des marques foncées et un ventre de couleur crème. Ils ont de longues queues avec de grandes nageoires et ils peuvent atteindre habituellement entre 8 à 10 cm de longueur avant leur métamorphose.
Répartition et habitat
Au Canada, la grenouille verte est originaire de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick, du Québec, de l’Ontario, et d’une petite partie du sud du Manitoba. Elle a également été introduite à Terre-Neuve et en Colombie-Britannique. Elle est considérée comme étant une espèce envahissante en Colombie-Britannique et des efforts sont déployés pour cesser sa propagation. On peut également trouver la grenouille verte à travers l’Est des États-Unis, aussi loin à l’ouest que dans l’Est du Texas, et aussi loin au sud que dans le Nord de la Floride.
On peut trouver la grenouille verte dans presque toutes les étendues d’eau peu profondes et permanentes comme dans les lacs, les étangs, les ruisseaux, les rivières, les marécages, les ruisselets, et dans les sources. Elle a besoin de plans d’eau permanents pour se reproduire et hiberner. Toutefois, durant l’été, on trouve les grenouilles juvéniles pratiquement dans n’importe quelle source d’eau, incluant même les nids-de-poule et les fossés en bordure de route. On peut également couramment voir la grenouille verte se prélasser le long des rivages.
La grenouille verte hiberne généralement sous l’eau, sous sa forme de têtard ou en tant qu’adulte. À cet endroit, la température ne descend jamais sous le point de congélation et le niveau d’oxygène demeure assez élevé pour qu’elle puisse survivre jusqu’au printemps.
Reproduction et développement
La saison de reproduction de la grenouille verte s’étend de la fin du printemps jusqu’au milieu de l’été. Les mâles lancent un cri d’appel pour attirer les femelles, et au Canada on peut les entendre du mois de juin au mois d’août. Leur cri d’appel ressemble à celui d’une corde de banjo pincée. Ce son, « toink! » peut être entendu seul, ou il est parfois suivi de plusieurs appels plus doux.
La femelle peut pondre deux couvées ou plus par année. Les œufs sont noirs et sont entourés de deux enveloppes de gelée transparente. Ces œufs sont pondus en masses de 1000 à 7000 œufs et sont recouverts par la végétation dans un plan d’eau permanent. Comme pour la plupart des espèces de grenouilles, le mâle féconde les œufs de manière externe au fur et à mesure qu’ils sont pondus par la femelle.
Le développement de la grenouille verte varie selon son aire de répartition et il est généralement plus lent au Canada que dans les latitudes plus au sud. Les œufs prennent moins d’une semaine à éclore. Le stade larvaire est long et les larves vivent souvent durant tout un hiver avant de se métamorphoser en grenouilles. Après cette métamorphose, les jeunes grenouilles mettent généralement de un à trois ans pour atteindre leur maturité sexuelle. La durée de vie de la grenouille verte dans son habitat sauvage est inconnue. Toutefois, en captivité, elle peut vivre jusqu’à environ 10 ans.
Alimentation et prédation
La grenouille verte adulte est active jour et nuit, et elle chasse ses proies à la fois dans les habitats aquatiques et terrestres. Elle mange une variété d’invertébrés, incluant des coléoptères, des papillons de nuit, des limaces, des araignées, des mouches et à l’occasion, des petits poissons et des amphibiens. Durant leur stade larvaire, les têtards se nourrissent de matières organiques en suspension dans l’eau comme des algues, des tissus végétaux, et de minuscules organismes.
La grenouille verte a une variété de prédateurs, comme les serpents, les ouaouarons, les gros poissons, divers oiseaux et les ratons laveurs.
Statut et menaces
À l’échelle internationale, la grenouille verte est classée comme étant de « préoccupation faible » par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Elle n’a pas été évaluée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Les gens observent une abondance de grenouilles vertes dans la plupart de leurs aires de répartition et notent que l’espèce est assez tolérante envers les perturbations humaines dans leur habitat.
Bien que la grenouille verte ne soit pas considérée comme étant à risque, elle fait tout de même face à diverses menaces. Celles-ci incluent la perte de son habitat, plus particulièrement la perte d’habitats en zones humides, ainsi que la pollution, la mortalité due aux routes, la prédation, et les maladies comme le ranavirus, qui est reconnu comme étant une cause de mortalité massive dans les populations de grenouilles. (Voir aussi Espèces d’anoures (et rainettes) au Canada.)