Jeunesse et éducation
Herbert Belcourt naît à Lac Ste. Anne, en Alberta, le 6 juillet 1931. Il est le premier enfant d’une fratrie de dix enfants nés de l’union d’Albert Wilfred Belcourt et de Florence Courtoreille.
Wilfred Belcourt est un commerçant de fourrures bien connu et respecté qui meurt soudainement à l’âge de 69 ans lors d’un voyage d’affaires à Fort Chipewyan, en Alberta, le 4 décembre 1976. Son épouse Florence Courtoreille quant à elle décède dans une maison de retraite d’Edmonton le 28 novembre 2003.
Herbert Belcourt ne termine jamais ses études secondaires. En effet, lorsqu’il a 15 ans, son père insiste pour qu’il quitte la maison et commence à travailler. Il se trouve donc un emploi dans un chantier forestier à Marlboro, en Alberta.
Il se taille éventuellement une place dans l’industrie de l’énergie électrique, en tant que monteur de lignes, un travail qui le fait voyager d’un bout à l’autre de l’Alberta. Herbert Belcourt travaille également sur divers projets et pour diverses entreprises à Calgary, Edmonton et Vancouver.
Après un bref séjour dans une mine d’uranium en Saskatchewan, où il travaille comme ouvrier en électricité, Herbert Belcourt démissionne afin de travailler à son propre compte.
Entrepreneuriat
Herbert Belcourt crédite son succès en affaires à une chaise de cuisine brisée. En effet, en 1958, il fonde une entreprise de rembourrage et de restauration de chaises de cuisine endommagées dans le sous-sol de sa maison. Il finit par étendre ses opérations en ouvrant Herb’s Upholstery (« Les rembourrages d’Herb ») à Edmonton. Il vend l’entreprise en 1960.
Avec les profits de vente de son entreprise, Herb Belcourt fonde Mutual Phone Line Servicing Ltd., une entreprise d’installation de lignes téléphoniques. Le premier contrat qu’il obtient consiste à installer des lignes électriques dans le district de Darwell, juste à l’ouest de son village natal de Lac Ste. Anne. Il attribue une grande partie de son succès dans l’industrie au fait d’être entré en affaires à un moment opportun, où tout le monde dans la province voulait un téléphone.
En 1965, Herb Belcourt décide de se lancer dans l’installation de lignes électriques. Il vend donc son entreprise d’installation téléphonique pour fonder Belcourt Construction (voir Transport de l’électricité). Après des débuts modestes, l’entreprise croît rapidement, comptant plus de 250 employés en 1980. Cette année-là, il vend l’entreprise à un groupe de ses employés.
Herb Belcourt passe la plus grande partie de sa vie à Sherwood Park, en Alberta. En 1984, après avoir décidé que la communauté a besoin d’un cinéma, il ouvre le Sword and Shield Cinema Centre. Le bâtiment est muni de deux écrans et d’un équipement à la fine pointe de la technologie, mais Herb Belcourt peine d’abord à obtenir les droits de films en primeur. Après avoir rencontré personnellement des membres de la haute direction de plusieurs grandes sociétés de production, il arrive à présenter des films d’envergure dans son cinéma. Le Sword and Shield Cinema ferme ses portes en 2002 après l’ouverture d’une succursale des Galaxy Cinemas à Sherwood Park.
Herb Belcourt continue de prospérer comme homme d’affaires à Sherwood Park en ouvrant notamment le Bell and Court Pub and Restaurant.
De 2010 à 2013, il est aussi membre du conseil de la faculté des affaires de l’Université MacEwan.
Philanthropie
En 1971, Herbert Belcourt cofonde la Canative Housing Corporation avec son cousin Orval Belcourt et l’avocat métis George Brosseau. L’organisme à but non lucratif offre des logements abordables aux Métis albertains. Entre 1971 et 2005, l’entreprise achète 179 maisons à Edmonton et 49 autres à Calgary et les loue à prix modiques à des Métis. En plus d’offrir des logements, Canative fonde une coopérative alimentaire, un cours d’aptitudes à la vie urbaine, ainsi qu’une garderie à Edmonton.
En 2003, Herbert Belcourt et les autres directeurs de Canative décident d’investir en éducation. Ils donnent à leurs locataires un préavis de six mois et collaborent avec un bon nombre de familles afin que celles-ci puissent acheter leurs maisons de l’entreprise.
En 2001, Herb Belcourt et ses partenaires d’affaires Orval Belcourt et George Brosseau fondent le Prix métis Belcourt Brosseau, une bourse de 13 millions de dollars visant à encourager les étudiants métis en Alberta à poursuivre leurs études. Depuis ses débuts, le prix a versé plus de 6,7 millions de dollars répartis en 1500 prix à plus de mille étudiants métis partout dans la province. Encore aujourd’hui, la fondation continue de dispenser des prix aux étudiants métis.
Herb Belcourt siège sur plusieurs conseils, y compris le conseil des gouverneurs de l’Université d’Athabasca, les Native Counselling Services et le Commanding Officer’s Aboriginal Elders Advisory Committee de la Division K de la GRC.
En 2006, il publie ses mémoires, Walking In the Woods: A Métis Journey, qui relate sa vie d’homme d’affaires et de philanthrope.
En 2011, Herb Belcourt devient président du Native Counselling Homelessness Project.
Politique
Selon son autobiographie, Herbert Belcourt se lance dans la course à la présidence de la Métis Association of Alberta en 1974 afin de défendre la réputation de son entreprise, Canative Housing, qui a été accusée de mercantilisme par les candidats aux élections précédentes. Il est battu par Stan Daniels.
En 1977, il se présente comme candidat à la nomination du Parti conservateur fédéral dans le district d’Edmonton-Strathcona ; il est toutefois défait par David Kilgour, qui devient le représentant du district après l’élection de 1979. Dans son autobiographie, Herb Belcourt dit avoir posé sa candidature afin d’offrir des logements plus abordables partout au pays. Il désire aussi servir d’exemple aux Métis partout au Canada : « Je voulais que les Métis, chacun d’entre nous, se sentent fiers, qu’ils surpassent la négativité et leur attitude défensive ».
Vie privée
En 1952, alors qu’il travaille à Edmonton, Herb Belcourt rencontre sa première femme, Olivia Laskiwski. Ils ont deux fils, David et Kim. Selon Herb Belcourt, le mariage est éprouvé par les longues périodes qu’il passe sur la route, et le couple divorce en 1970.
Herbert Belcourt rencontre sa deuxième femme, l’enseignante londonienne Lesley Tarrant, à Edmonton en 1971. Le couple se marie en 1973 et adopte, un peu plus tard, deux enfants d’origine pieds-noirs, Jolene et Colin.
Jolene a deux enfants, Amethyst et Azlan. Herbert et Lesley obtiennent la garde légale des deux enfants de Jolene peu après la naissance d’Azlan en 1997.
Herb Belcourt a deux petits-enfants biologiques, Matthew et Jenna.
Décès
Belcourt décède à Sherwood Park le 5 juillet 2017 après une lutte contre le cancer de stade 4, à la veille de son 86e anniversaire. La maladie est diagnostiquée en décembre 2016, et on lui annonce alors qu’il ne lui reste pas plus d’un mois à vivre. Herb Belcourt refuse la chimiothérapie, préférant se fier à la médecine traditionnelle.
Distinctions
En 2017, le Comté de Strathcona déclare le 24 janvier la journée d’Herb Belcourt afin de commémorer son esprit d’entrepreneur et de philanthrope. Quelques mois plus tard, le 3 mai 2017, on nomme le parc Herb Belcourt, à Sherwood Park, en son honneur.
Un auditorium au NorQuest College à Edmonton est également nommé Dr. Herbert Belcourt en 2005.
Prix
- Médaille du jubilé d’argent de la reine (1977)
- Premier’s Leadership Award, Province de l’Alberta (1999)
- Doctorat honorifique en droit, Université de l’Alberta (2001)
- Médaille du jubilé d’or de la reine (2003)
- Lauréat, Indspire (2006)
- Membre, Ordre du Canada (2010)
- Médaille du jubilé de diamant de la reine (2012)
- Doctorat honorifique, NorQuest College (2014)
- Prix Senator Thelma Chalifoux, Northern Alberta Institute of Technology (2014)
- Intronisé, Temple de la renommée des entreprises de l’Alberta (2017)
- Prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations, Temple de la renommée des entreprises autochtones (2017)