Hibou
Nom familier donné aux OISEAUX DE PROIE nocturnes de l'ordre des Strigiformes, et nom commun donné à plusieurs espèces appartenant à la famille des Strigidés. Les hiboux sont des chasseurs efficaces. Leur hululement et leurs cris lugubres leur ont valu la réputation d'oiseaux mystérieux et même de mauvais augure. Au Canada, on compte 16 espèces parmi les 146 espèces réparties dans le monde.
Nidification
Chez la plupart des espèces, le mâle, beaucoup plus petit que la femelle, nourrit sa compagne pendant qu'elle incube les oeufs. L'incubation commence dès la ponte du premier oeuf. On note souvent un intervalle de deux jours, ou parfois plus, entre la ponte de deux oeufs. Les jeunes au nid n'ont donc pas tous le même âge et l'aîné est habituellement bien nourri, même lorsque les proies sont peu abondantes. Étant plus gros, il peut même dérober de la nourriture aux plus jeunes. En cas de famine grave, chez certaines espèces, les parents peuvent nourrir les plus vieux en leur donnant les plus petits à manger. À l'éclosion, les hiboux sont couverts de duvet, et, chez la plupart des espèces, les petits restent au nid, ou à proximité, jusqu'à ce qu'ils soient capables de voler.
Les hiboux ne construisent pas vraiment de nids. Le Grand-duc d'Amérique (Bubo virginianus), certes l'espèce la mieux connue au Canada, s'installe généralement dans le nid abandonné d'une Buse à queue rousse. Il utilise aussi parfois une plate-forme artificielle et il peut même s'installer sur une pièce de bois en saillie dans une grange. L'Effraie des clochers (Tyto alba), qui se rencontre uniquement dans le Sud de l'Ontario et de la Colombie-Britannique, niche habituellement dans les granges. La Chouette lapone (Strix nebulosa), une grande chouette solitaire qui habite la FORÊT BORÉALE, préfère s'installer dans un nid d'Autour des palombes situé dans une tourbière où poussent des mélèzes.
Le Hibou moyen-duc (Asio otus), de la taille d'une corneille, utilise le nid de la Corneille d'Amérique ou de la Pie bavarde. Le Hibou des marais (A. flammeus), que l'on trouve partout sur le continent, et le Harfang des neiges (Nyctea scandiaca), qui habite dans la TUNDRA arctique durant l'été, nichent au sol. La Chevêche des terriers (Speotyto cunicularia), des provinces de l'Ouest, occupe les terriers du Blaireau d'Amérique. La Chouette rayée (Strix varia), qui vit à la périphérie sud de la forêt boréale, préfère le tronc cassé d'un Peuplier baumier, et la Chouette tachetée (S. occidentalis), qui habite le Sud de la Colombie-Britannique, affectionne les grandes cavités dans les arbres ou les crevasses des falaises.
Les hiboux de petite taille nichent tous dans des trous creusés par des pics dans les arbres, que ce soit la Petite Nyctale (Aegolius acadicus), le Petit-duc maculé (Otus asio) et le Petit-duc des montagnes (Otus kennicottii), des forêts décidues du Sud du Canada, ou encore la Chevêchette naine (Glaucidium gnoma) et le Petit-duc nain (Otus flammeolus), de la Colombie-Britannique, ou enfin la Nyctale de Tengmalm (Aegolius funereus) et la Chouette épervière (Surnia ulula), de la forêt boréale, bien que cette chouette niche aussi au sommet d'un chicot ou dans un nid de faucon abandonné.
Régime alimentaire
Les hiboux sont généralement considérés comment étant utiles. La Chouette lapone, le hibou moyen-duc, le hibou des marais, la nyctale de Tengmalm et la petite nyctale consomment une grande quantité de rongeurs. Le nombre de grands-ducs d'Amérique fluctue selon un cycle de 10 ans qui correspond aux variations des populations de sa proie préférée, le lièvre d'Amérique. Les grands-ducs d'Amérique mangent aussi des rats surmulots, des foulques d'Amérique et des gaufres (une sorte de rongeur). Il est rare toutefois qu'un jeune grand-duc découvre un élevage de volailles et y fasse des visites pendant la nuit. Les hiboux rejettent des pelotes de régurgitation, bien formées, contenant des os et des poils non digérés. L'étude du contenu de ces pelotes donne des renseignements précieux sur leur régime alimentaire.
Migration
Deux des plus grands hiboux du Canada, la chouette lapone et le grand-duc d'Amérique, ne migrent pas vraiment et résident toute l'année dans le même secteur, tout comme la chouette rayée, la chouette épervière, le petit-duc maculé, le petit-duc des montagnes et la petite nyctale. Les récentes études montrent que la petite nyctale est bien plus répandue que ce que l'on pensait jusqu'à présent. En hiver, la majorité de ces oiseaux quittent l'est du Canada pour aller vers le Sud, au nord des États-Unis, mais dans l'ouest du Canada, ils ont surtout tendance à migrer d'ouest en est. Par ailleurs, on a remarqué que, lorsque les lièvres sont plus rares en Saskatchewan et en Alberta, le grand-duc d'Amérique peut se déplacer vers le sud-est et franchir jusqu'à 1500 km. Le harfang des neiges, le troisième plus grand hibou vivant au Canada, visite le sud du pays en hiver. De plus, certains hiboux habitant les secteurs nordiques migrent parfois vers le sud en hiver. Les effectifs varient cependant d'une année à l'autre puisque certains hivers ils peuvent être nombreux et pratiquement absents au cours des saisons hivernales suivantes.