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Hydrographie

L'hydrographie est la science du levé, de la représentation graphique et de la description des caractéristiques physiques des Océans, des mers, des cours d'eau (voir , seas, Rivière et Fleuve) et des Lacs.

Vaisseau océanographique
La drague transportable de relevés hydrographiques donne une couverture bathymétrique complète pour la cartographie des ports (photo de Roger Bélanger/avec la permission de l'Institut océanographique de Bedford).
Parry, sir William Edward
William Edward Parry fait partie des grands navigateurs : il a pénétré l'archipel Arctique et a montré comment des navires peuvent passer l'hiver dans les régions arctiques et comment des hommes peuvent y travailler et y survivre (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada).

 À l'origine, elle comprend une bonne partie d'Océanographie, en plus de l'observation, de la mesure et de la description générales de phénomènes scientifiques en mer. Toutefois, depuis les voyages du HMS Challenger (voir Expédition Challenger), qui se sont déroulés entre 1872 et 1876, les sciences de la mer se sont de plus en plus spécialisées. L'océanographie s'est développée indépendamment de tout autre champ d'étude, et l'hydrographie, elle, se concentre maintenant sur les levés des fonds marins, l'étude des phénomènes des marées et la production de cartes nautiques et de publications connexes. Ces publications comprennent les tables des Marées et des courants, les atlas des courants ainsi que des instructions nautiques (« pilotes »). Les océanographes européens appellent parfois hydrographie la mesure des propriétés physiques de l'eau.

Les données recueillies sur le terrain se sont considérablement raffinées et condensées. Un ensemble représentatif comprenant toute l'information cruciale, telle que la plus petite profondeur au-dessus des hauts-fonds, apparaît sur la carte publiée. La réduction d'échelle du plan-minute à la carte est habituellement de 2 à 4. La carte contient aussi des données d'autres sources, des levés et des cartes de l'étranger, des dessins techniques des quais et des charpentes, des plans de dragage, des détails d'auxiliaires de navigation (comme des Phares et des Bouées), etc. Les données relatives aux marées sont analysées, en tenant compte de l'influence de l'astronomie, et servent à prévoir les marées à venir. Un dépôt international de renseignements sur les marées du monde entier est conservé au Service des données sur le milieu marin (SDMM) à Ottawa. À ces cartes, s'ajoutent des Instructions nautiques qui fournissent une description détaillée de renseignements qui ne peuvent être montrés clairement sur la carte elle-même. Ces ouvrages renvoient à la carte et incluent des renseignements sur les caps de navigation, les conditions environnementales, les caractéristiques hydrographiques dangereuses (p. ex. les hauts-fonds et les forts courants) et les installations portuaires. Dans l'un de ces ouvrages, on traite de l'histoire des premières explorations arctiques.

L'histoire des levés nautiques remonte au Moyen Âge, et une sorte d'instructions nautiques semble avoir existé beaucoup plus tôt encore. De grands progrès en Cartographie marine ont lieu au XVIe siècle, de pair avec l'essor de l'Exploration. Les premiers levés et cartes hydrographiques sont le fruit d'initiatives privées. La fondation de services hydrographiques nationaux en France (en 1720) et en Grande-Bretagne (en 1795) est importante pour le Canada, car c'est à ces organisations que l'on doit d'avoir effectué les premiers levés de la côte canadienne, et ce, avec la contribution des Espagnols sur la côte du Pacifique. Sur la côte de l'Atlantique, les levés de Joseph Frederick Wallet Desbarres et du capitaine James Cook sont particulièrement remarquables. Les levés de Cook dans le fleuve Saint-Laurent contribuent au succès de la marine britannique en amenant les troupes de Wolfe à Québec en 1759.

 Dans l'Arctique, les premières connaissances hydrographiques proviennent des explorations, pour le compte de la marine britannique, de William Edward Parry et de John Franklin ainsi que de celles qui vont à la recherche de Franklin dans la dernière partie du XIXe siècle. En 1883, après la perte du paquebot Asia dans la baie Georgienne, le premier levé hydrographique canadien, le Georgian Bay Survey, est effectué sous la direction du commandant d'équipage de la Royal Navy J.G. Boulton. En 1904, le gouvernement canadien met sur pied le Service hydrographique canadien (SHC), qui prend complètement le relais des Britanniques dans la cartographie des Eaux Littorales canadiennes. Cependant, la tâche de compléter le travail est si grande qu'aujourd'hui encore de nombreuses cartes contiennent encore des données recueillies par des hydrographes navals français et britanniques.

Au fil des ans, le SHC a évolué. Aujourd'hui, il assume ses fonctions de son siège à Ottawa et de ses bureaux régionaux de Sidney (Colombie-Britannique), de Burlington (Ontario), de Mont-Joli (Québec) et de Dartmouth (Nouvelle-Écosse). Le SHC, dirigé par l'hydrographe fédéral, fait maintenant partie du ministère des Pêches et des Océans. Il est en charge du levé de tous les cours d'eau canadiens navigables, y compris les voies navigables intérieures. Il gère une collection de plus de 1000 cartes nautiques. Ces dernières années, des efforts considérables ont été déployés pour développer les compétences en hydrographie dans l'industrie, et une proportion croissante du travail, en particulier celui requis pour l'exploration pétrolière et de gaz naturel au large, n'est maintenant plus effectuée par des organisations gouvernementales. L'hydrographie est maintenant une spécialisation du génie de l'arpentage qu'on enseigne à l'U. du Nouveau-Brunswick. Les spécialistes en levés hydrographiques sont habituellement des diplômés de programmes de levés techniques ou encore des diplômés de programmes universitaires de mathématiques ou de génie qui ont reçu une formation particulière, souvent du SHC. Le Humber College de Toronto offre un programme d'études avec diplôme en levé hydrographique.

Le Canada est membre de l'Organisation hydrographique internationale (fondée en 1921), qui siège à Monaco. Cette organisation assure l'uniformité et l'échange de cartes à l'échelle internationale. En collaboration avec l'Intergovernmental Oceanographic Commission, elle est en charge de la carte générale bathymétrique des océans. Le Canada participe d'une façon particulièrement active à cette mission.