Joannie Rochette, patineuse artistique (née le 13 janvier 1986 à l’Île Dupas, au Québec). La patineuse artistique Joannie Rochette a remporté la médaille d’argent au Championnat du monde 2009 et a été championne du Canada parmi les femmes pendant six années consécutives, de 2005 à 2010. Elle est particulièrement connue pour sa courageuse performance aux Jeux d’hiver de 2010 à Vancouver, où elle s’est mérité une médaille de bronze quelques jours à peine après le décès soudain de sa mère. Joannie Rochette a aussi reçu des médailles dans plusieurs compétitions internationales du Grand Prix.
Début de carrière
Enfant unique, Joannie Rochette commence à patiner à l’âge de deux ans. Elle pratique aux patinoires de Berthierville, Trois-Rivières et St-Rivard avec plusieurs entraîneurs, avant de travailler avec Manon Perron, avec qui elle demeurera pendant la plus grande partie de sa carrière. Elle quitte la maison familiale à 13 ans pour s’entraîner avec Manon Perron à Saint-Léonard, Québec, et finalement à Montréal, où elle fréquente un CEGEP local.
En 1999, Joannie Rochette l’emporte dans la catégorie novice aux Championnats divisionnels de l’Est et se place 15e parmi les novices à son premier Championnat canadien. L’année suivante, elle monte en flèche, atteignant la première place en tant que championne nationale des novices féminines, et remporte deux épreuves novices internationales.
En 2001, patinant dans la catégorie junior pour le Club de Patinage artistique de Trois-Rivières-Ouest, elle remporte facilement le championnat de section et le titre national junior féminin, réalisant trois sauts triples. Elle devient encore plus connue internationalement lors du Championnat du monde junior de l’International Skating Union (ISU) de 2001, où elle obtient la huitième place. Elle finit également parmi les cinq meilleures dans plusieurs épreuves juniors du Grand Prix.
En janvier 2002, Joannie Rochette participe à sa première épreuve senior internationale, le Championnat des quatre continents de patinage artistique de l’ISU, et termine en 9e place. Dans sa première compétition nationale en tant que senior, tout juste âgée de 16 ans, elle démontre sa force de caractère en prenant la médaille de bronze devant des patineuses plus expérimentées. Dans son programme libre, elle réalise six sauts triples et fait preuve de beaucoup de sang-froid. Les journalistes la notent comme une patineuse à surveiller.
Joannie Rochette termine sa saison de compétition avec une cinquième place au Championnat du monde de patinage artistique junior de 2002 en Norvège.
En novembre 2002, Joannie Rochette se retire de la compétition à cause d’une fracture de stress. Début 2003, elle est de retour sur la glace et finit huitième au Championnat des quatre continents et deuxième au Championnat national (rabaissant au bronze la médaillée d’argent Annie Bellemare, et talonnant Jennifer Robinson, plusieurs fois championne). Les observateurs remarquent l’athlétisme et la vitesse de Joannie Rochette et la consacrent étoile montante.
Joannie Rochette fait ses débuts au Championnat du monde senior en mars 2003, mais elle rate sa tentative de triple saut Lutz dans le programme court et chute dans le programme libre pour finir 17e au classement général.
Saison 2003-2004
La saison 2003-2004 est marquée par l’abandon du système de jugement « 6.0 », vieux et controversé, et l’introduction du système actuel, dans lequel les patineurs accumulent des points pour le niveau de difficulté des sauts, des mouvements de transition, des pirouettes, des progressions et de la chorégraphie. Joannie Rochette s’adapte en déplaçant certains sauts dans la deuxième moitié de son programme libre pour marquer des points bonus et en prenant des leçons de ballet pour obtenir des notes de composants (artistiques).
Faisant ses débuts aux Internationaux Patinage Canada en octobre 2003, Joannie Rochette échoue une tentative de triple saut Lutz et finit en 10e place, devant ses principales rivales Jennifer Robinson et Annie Bellemare. Quelques semaines plus tard, elle termine quatrième à la Coupe de Russie.
Au Championnat national 2004 (qui utilise encore le système « 6.0 »), Joannie Rochette remporte son tour de qualification et se voit surnommer « Little Rocket » (petite fusée). Avec une vitesse, une puissance et une hauteur de saut impressionnantes, elle semble pour beaucoup d’observateurs être la patineuse à battre, bien qu’elle demeure désavantagée par un triple saut Lutz inégal. Dans le programme court, elle chute deux fois (une fois dans un triple Lutz), mais remporte le programme libre avec six sauts triples et une performance sans faute pour gagner l’argent à nouveau, derrière Cynthia Phaneuf, et assurer sa place au Championnat du monde.
Au Championnat des quatre continents de patinage artistique, quelques semaines plus tard, Joannie Rochette finit sixième dans le programme court après avoir échoué le Lutz. Elle termine quatrième au classement général, derrière Cynthia Phaneuf mais devant Jennifer Robinson. À son second Championnat du monde, Joannie Rochette exécute dans son tour de qualification le deuxième triple Lutz sans faute de sa carrière en compétition. Elle accomplit un programme court sans faute et réussit une fois de plus le Lutz dans son programme long, avec une combinaison triple saut de boucle piquée-triple Salchow.
Saison 2004-2005
En 2004, Jennifer Robinson se retire de la compétition après avoir dominé le champ du patinage artistique féminin canadien (dont six titres nationaux). La retraite de Jennifer Robinson ouvre la porte à de plus jeunes compétitrices comme Joannie Rochette, dont le programme libre comprend maintenant une combinaison triple boucle piquée-triple saut de boucle piquée rapportant des points. Elle perd Patinage Canada devant Cynthia Phaneuf à l’automne 2004 mais remporte le trophée Eric Bompard en France en novembre, avec sept triples sauts dans son programme libre. Cette victoire la qualifie pour sa première Finale du Grand Prix ISU, où elle obtient la troisième place, devenant la première femme canadienne à obtenir une médaille dans cette épreuve.
Pendant cette saison, Joannie Rochette change d’entraîneur pendant un certain temps, passant à Josée Normand et Sébastien Britten (champion national masculin 1995).
En 2005, âgée de 19 ans, Joannie Rochette remporte le premier de six Championnats canadiens. Patinant sur l’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky dans son programme libre, elle ouvre avec une combinaison triple-triple typique, suivie d’un triple Lutz sans faute dans un programme remarquable et sans erreur. Sa note pour le programme libre, 123.12 dans le nouveau système, est non seulement un record personnel, mais aussi la meilleure au monde pour un programme libre jusqu’à cette année-là. Toutefois, au Championnat du monde de patinage artistique 2005, Joannie Rochette finit 10e au programme court avec peu de notes de composants puis tombe en 11e position après avoir subi des blessures mineures et trois chutes dans son programme libre.
Après le Championnat du monde, Joannie Rochette commence à travailler pour la troupe Stars on Ice, pour laquelle elle patine jusqu’en 2016.
Saison 2005-2006
Joannie Rochette revient avec Manon Perron pour la saison 2005-2006 et obtient la deuxième place à Patinage Canada. Elle reprend son titre national, repoussant ses rivales en remportant le programme court et le programme libre avec six sauts triples et 195.83 points, ce qui lui vaut une place à ses premiers Jeux olympiques d’hiver, à Torino, en Italie. Elle y obtient la cinquième place, se situant parmi les 10 premières et obtenant la meilleure place pour une femme canadienne depuis la médaille de bronze d’Elizabeth Manley en 1988. Un mois plus tard, elle termine septième au Championnat du monde à Calgary. Elle réalise un excellent tour de qualification, mais elle abrège plusieurs sauts et chute dans ses Lutz à la fois dans son programme court et son programme libre.
Saison 2006-2007
Joannie Rochette commence solidement la saison 2006-2007, remportant Patinage Canada avec ses meilleures notes personnelles et des combinaisons triple-doubles sauts sans faute. Cependant, elle ne réussit pas à se qualifier pour la Finale du Grand Prix. Au Championnat national de 2007, elle éprouve de la difficulté avec certains sauts, mais défend son titre avec une note totale de 170.65.
Joannie Rochette obtient le bronze au Championnat des quatre continents de patinage artistique en remportant le programme court. Toutefois, au Championnat du monde au Japon, son cinquième, une chute dans la progression obligatoire la relègue à la 16e place. Elle se reprend en patinage libre pour finir à la 10e place au classement général, remportant deux places pour femme canadienne au prochain Championnat du monde.
Saison 2007-2008
Joannie Rochette gagne de nouvelles médailles internationales en 2007-2008, soit l’or à Patinage Canada et l’argent au Championnat des quatre continents. Elle remporte également son quatrième Championnat canadien en 2008, obtenant 175.76 points, devant Mira Leung et Cynthia Phaneuf. Toutefois, au Championnat du monde en Suède, elle déclasse une combinaison triple-triple en triple-double, ce qui la laisse sixième en programme court. Elle termine cinquième au classement général après avoir effectué six sauts triples dans son programme libre. Joannie Rochette est déterminée à reprendre la maîtrise de l’incontournable combinaison triple-triple.
Saison 2008-2009
Joannie Rochette commence la saison 2008-2009 au sommet, remportant Patinage Canada par plus de 25 points. Elle défait aussi la future championne du monde Mao Asada au Trophée de France Eric Bompard puis arrive quatrième à la Finale du Grand Prix. Elle est imbattable au Championnat canadien 2009, remportant son cinquième titre avec une combinaison triple saut périlleux-triple saut de boucle piquée. Elle remporte ensuite l’argent aux Championnat des quatre continents. Elle termine la saison avec une performance exceptionnelle au Championnat du monde et prend l’argent avec une note de 191.29, devenant la première femme canadienne à remporter une médaille au championnat du monde depuis Elizabeth Manley en 1988.
Saison 2009-2010 et médaille de bronze olympique
Joannie Rochette commence la saison 2009-2010 avec sa troisième victoire à Patinage Canada. Elle termine son sixième et dernier Championnat canadien avec 185.35 points, exécutant une combinaison saut triple-triple dans son programme libre.
Le défi suivant pour Joannie Rochette est sa participation aux Jeux olympiques d’hiver de 2010 à Vancouver, avec la pression que représente le fait de patiner au Canada. Deux jours avant le début de l’épreuve féminine, sa mère Thérèse meurt subitement d’une crise cardiaque. Joannie Rochette participe à la compétition malgré son deuil. Patinant dans son programme court au son du tango et des cris d’encouragement du public, elle ouvre avec une magnifique combinaison triple-Lutz-double saut de boucle piquée, et réussit un triple saut périlleux, un double Axel et d’autres éléments requis, accomplissant le meilleur programme court de sa vie et obtenant une ovation debout. Sa meilleure note personnelle, de 71.36 (la plus haute jamais accordée à un Canadien patinant au Canada) lui permet de prendre la troisième position.
Deux jours plus tard, dans son programme libre, Joannie Rochette rate un triple saut périlleux mais exécute sept triples sauts pour un autre record personnel de 131.28 points. Elle remporte la médaille de bronze, derrière la Sud-Coréenne Kim Yu-na (or) et la Japonaise Mao Asada (argent), et devient la première patineuse canadienne médaillée dans une épreuve olympique féminine depuis 1988. Pour ses réussites héroïques et son esprit olympique, Joannie Rochette est chargée de porter le drapeau du Canada durant la cérémonie de clôture.
Joannie Rochette choisit de ne pas se présenter au Championnat du monde 2010.
Carrière subséquente
Joannie Rochette est élue athlète de l’année par la Presse canadienne en 2010. Elle patine dans des compétitions professionnelles, des spectacles et des émissions de télévision spéciales, et elle représente l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa ainsi que Birks.
En 2014, elle est analyste sportive pour les Jeux olympiques d’hiver et athlète ambassadrice au Championnat national canadien. Elle s’inscrit à l’École de médecine de l’ Université McGill en 2016 et est introduite dans le Temple de la renommée de Patinage du Canada en 2017.
Postérité
Joannie Rochette, ou « Little Rocket », demeure célèbre surtout pour sa médaille de bronze aux Jeux olympiques d’hiver de 2010, quelques jours après le décès de sa mère. Ses réussites continuent à inspirer des gens partout dans le monde.
Joannie Rochette est la première femme canadienne à remporter le titre national dans les catégories féminines novice, junior et senior. Elle a été championne canadienne senior chez les femmes six fois consécutives, un exploit dépassé uniquement par Constance Wilson-Samuel (qui a remporté sept titres consécutifs entre 1929 et 1935, sur un total de neuf titres. Jennifer Robinson a remporté cinq titres consécutifs, sur un total de six). Joannie Rochette est aussi la première femme canadienne médaillée dans une Finale du Grand Prix ISU.
Faits saillants de carrière
Jeux olympiques d’hiver |
Bronze (2010) |
Championnat du monde de patinage artistique |
Argent (2009) |
Championnat des quatre continents de patinage artistique |
Argent (2008, 2009), bronze (2007) |
Championnat canadien de patinage artistique |
Or (2005–2010), argent (2003-2004), bronze (2002) |
Finale du Grand Prix |
Bronze (2005) |
Épreuves du Grand Prix : Internationaux de Patinage Canada
Coupe de Chine |
Or (2006, 2008, 2009) Or (2008) Bronze (2004, 2009) |
Prix
- Athlète de l’année de la Presse Canadienne, 2010
- Prix Terry Fox, 2010
- Médaille du jubilé de diamant, 2012