John Armstrong (« Army ») Howard, sprinter, soldat (né le 6 octobre 1888 à Winnipeg, au Manitoba; décédé le 9 janvier 1937 à Winnipeg). John Armstrong Howard a participé aux Jeux olympiques d’été de 1912 à Stockholm, ce qui a fait de lui le premier athlète olympique noir du Canada. Il a ensuite servi au sein du Corps expéditionnaire canadien puis du Corps médical de l’armée canadienne pendant la Première Guerre mondiale. Il a remporté une médaille de bronze dans le 100 mètres aux Jeux interalliés de 1919 à Paris. John Armstrong Howard est le grand-père des sprinters Valerie et Harry Jerome, qui ont aussi représenté le Canada en athlétisme aux Jeux olympiques.
Jeunesse
John Armstrong Howard naît le 6 octobre 1888 à Winnipeg. Ses parents s’appellent Robert et Cornelia. En 1907, il trouve un emploi de mécanicien à la laiterie Crescent. Mesurant six pieds trois pouces, il est grand, d’une carrure svelte mais puissante. Ses prouesses athlétiques sont rapidement remarquées par ceux qui le voient concourir. Quand il ne travaille pas, il participe aux compétitions locales d’athlétisme et joue comme receveur dans l’équipe de baseball de la laiterie. Finalement, il se tourne vers le sprint, et remporte des championnats amateurs au Manitoba.
Jeux olympiques
John Howard se qualifie pour faire partie de l’équipe canadienne d’athlétisme aux Jeux olympiques de 1912 à Stockholm, en Suède. Au moment de partir pour la compétition, il est considéré par beaucoup comme un des plus grands espoirs du Canada pour obtenir une médaille olympique. Par la même occasion, il devient le premier athlète olympique noir du Canada. John Howard représente le Canada dans les épreuves de 100 mètres et 200 mètres, ainsi que dans les courses de relais 4x100m et 4x400m.
Toutefois, l’expérience olympique de John Howard connaît un mauvais départ. Pendant l’entraînement, il entre en conflit avec l’entraîneur canadien Walter Knox. Dans une ère profondément marquée par le racisme et la discrimination à l’égard des athlètes noirs, Walter Knox reproche continuellement à John Howard d’être rebelle et désobéissant. Il essaie de chasser John Howard de l’équipe, mais l’Association d’athlétisme amateur du Canada intervient et juge que la plainte de l’entraîneur n’est pas fondée.
John Howard demeure dans l’équipe et se rend à Stockholm, en Suède. Mais des problèmes d’estomac et l’anxiété découlant des tensions avec Walter Knox semblent nuire fortement à ses performances, et il n’atteint le podium ni dans l’épreuve du 100 mètres ni dans celle du 200 mètres. L’équipe canadienne est éliminée au premier tour de la course de relais 4x400m et en semi-finale de la course de relais 4x100m.
Après son retour au Canada, John Howard reprend sa place dans le monde de l’athlétisme. Il participe à plusieurs courses dans les Canadian Outdoor championships et, semble-t-il, les remporte toutes.
Première Guerre mondiale
Après l’éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914, John Howard s’enrôle dans le Corps expéditionnaire canadien. Il est d’abord simple soldat dans le 1st Depot Battalion du Manitoba Regiment. Il se rend en Angleterre à la fin de 1917 en tant que membre des Troupes ferroviaires canadiennes. Il met à contribution ses talents de mécanicien pour travailler comme « sapeur » à réparer et construire des voies ferrées.
Il est ensuite transféré dans les 11e et 18e Bataillons de la Réserve canadienne, qui doivent renforcer l’infanterie sur le front de l’ouest. Son service militaire arrive à son terme lorsqu’il se joint au Corps médical de l’armée canadienne. On croit qu’il travaille comme brancardier, transportant les soldats blessés du champ de bataille jusqu’aux hôpitaux de l’armée anglaise.
Alors qu’il se trouve outremer, John Howard revient à la pratique de l’athlétisme. Il participe aux Jeux interalliés de 1919 à Paris, et remporte la médaille de bronze dans l’épreuve du 100 mètres.
Vie familiale et décès
C’est en faisant son service en Angleterre que John Howard rencontre sa femme, Edith Elizabeth Lipscomb. Ils s’installent à Winnipeg et s’épousent le 16 juin 1920. Toutefois, ce couple interracial subit de l’hostilité et de la discrimination dans la communauté manitobaine de Ste. Rose du Lac. Finalement, ils déménagent sur la rive nord-ouest du lac Manitoba, près de la réserve autochtone de Crane River. (Voir Réserves au Manitoba.) John et Edith ont trois enfants ensemble mais le couple finit par divorcer. Dans les dernières années de sa vie, John Howard occupe différents emplois. Il est instructeur de boxe, porteur de wagons-lits et employé de ranch dans les monts Riding, au Manitoba. Il meurt de pneumonie à Winnipeg le 9 janvier 1937.
Famille et postérité
Des descendants de John Armstrong Howard représentent à leur tour le Canada dans les compétitions internationales d’athlétisme. Deux de ses petits enfants, Harry Jerome et sa sœur Valerie, sont des athlètes accomplis. Valerie Jerome et son équipe de course de relais 4x100m remportent la médaille de bronze aux Jeux panaméricains de 1959 et participent à la course de 100m aux Jeux olympiques d’été de 1960 à Rome. Harry Jerome devient l’un des plus grands sprinters du Canada. Il bat le record canadien dans l’épreuve de 220 verges alors qu’il n’a que 18 ans. Il égale ou dépasse aussi les records mondiaux dans les épreuves de 60 verges, de 100 verges, du sprint de 100 mètres et de la course de relais de 440 verges. Athlète olympique à trois reprises, il remporte une médaille de bronze dans le 100 mètres aux Jeux olympiques d’hiver de 1964 à Tokyo. Il remporte aussi des médailles d’or aux Jeux du Commonwealth de 1966 et aux Jeux panaméricains de 1967.
En 2004, 67 ans après sa mort, John Armstrong Howard est intronisé dans le Temple de la renommée des sports du Manitoba.
Voir aussi Les athlètes canadiens noirs pionniers.