Sir William Johnson, marchand, commerçant de fourrures, fonctionnaire colonial (né vers 1715 à Smithtown, dans le comté de Meath, en Irlande; décédé le 11 juillet 1774 à Johnson Hall, près de Johnstown, dans l’État de New York). William Johnson joue un rôle de premier plan en Amérique du Nord britannique. En tant que propriétaire terrien et officier de la milice dans la vallée Mohawk, située dans ce qui est aujourd’hui l’État de New York, William Johnson amasse une grande fortune avant les années 1740. Il se distingue en tant que négociateur diplomatique et intermédiaire culturel pour la Couronne britannique, contribuant à la conclusion d’une alliance stratégique avec les Haudenosaunee (Iroquois) – également connus comme la Confédération des Six Nations – contre les Français dans le nord-est de l’Amérique du Nord durant la guerre de Sept Ans (1754-1763).
Éducation et premières années
William Johnson voit le jour dans le comté de Meath, en Irlande, vers 1715. Issu de la bourgeoisie irlandaise et fidèle à l’historique de conversion chrétienne de sa famille, Johnson, à l’origine catholique, se convertit vraisemblablement au protestantisme à l’époque où il devient un agent de la colonisation britannique de l’Amérique du Nord. Avant son arrivée dans la vallée Mohawk, William Johnson travaille en Irlande comme collecteur de loyers pour son oncle maternel, sir Peter Warren, un officier de la Marine royale britannique. Johnson se voit offrir peu après la chance de travailler pour l’Empire britannique. En 1738, il s’installe près de la rivière Mohawk à titre de commerçant de fourrures et marchand. Il connaît du succès sur les plans économique et politique en formant des liens étroits avec les Haudenosaunee (Iroquois) au nom des Britanniques et devient rapidement l’un des hommes les plus riches de la colonie.
Carrière politique
William Johnson est un habile négociateur, utilisant efficacement ses relations avec les Haudenosaunee pour garantir la fidélité des Autochtones à la Couronne britannique contre les forces françaises pendant la guerre de Sept Ans. William Johnson devient un acteur clé au sein de l’appareil colonial britannique au cours d’une période tumultueuse caractérisée par des transformations politiques. En tant qu’agent pour les Autochtones de 1746 à 1751, il contribue au maintien de la stabilité politique pour les Britanniques, faisant croître en fin de compte la richesse commerciale à New York, avant de devenir le premier surintendant des Affaires indiennes de la Couronne britannique pour la colonie en 1756. Il est également responsable de la négociation d’alliances stratégiques dans le cadre de la chaîne d’alliance – un ensemble complexe de relations qui régit les obligations politiques, sociales et économiques entre les colonies anglo-américaines et les Haudenosaunee depuis le début du XVIIe siècle. William Johnson joue un rôle important dans les efforts britanniques visant à négocier une frontière définitive pour le « territoire indien », à la suite de la Proclamation royale de 1763.
Guerre de Sept Ans
William Johnson mène avec succès plusieurs campagnes contre les Français et leurs alliés autochtones pendant la guerre de Sept Ans, y compris au lac George (1755), à Fort Niagara (1759) et à Montréal (1760). Après sa réussite lors de la bataille du lac George, il obtient le titre de baronnet britannique. William Johnson demeure un personnage central dans les négociations entre les Britanniques et les Haudenosaunee jusqu’à sa mort en 1774.
Controverse
Le succès de William Johnson est étroitement lié à la prospérité générale de l’époque pour les marchands et commerçants qui exploitent les richesses de l’Amérique du Nord. À une époque où le contrôle du fleuve Saint-Laurent est crucial pour les groupes de commerçants qui se font concurrence, William Johnson est bien placé pour faire fortune dans la vente de marchandises en contexte de croissance rapide du commerce parmi les entreprises mercantilistes d’Amérique du Nord britannique, alors que l’empire vise à étendre son influence politique et économique. En plus du commerce de fourrures, d’articles domestiques et d’articles de luxe, William Johnson vend et achète des esclaves afro-américains et s’appuie sur le travail de serviteurs à forfait.
Importance
Le lien de William Johnson avec les Mohawks est particulièrement important et permet d’approfondir la relation entre les loyalistes et les membres alliés des Haudenosaunee, qui en 1777 se joignent aux Britanniques pendant la guerre d’Indépendance américaine. Partenaire fidèle, William Johnson jouit de la confiance de la puissante mère du clan Mohawk, Konwatsi'tsiaienni, également connue sous le nom de Mary (Molly) Brant. Le frère de Konwatsi'tsiaienni – Thayendanegea (Joseph Brant), célèbre chef Mohawk, guerrier et homme d’État – est également proche confident, ami et traducteur de William Johnson.
Vers la fin des années 1750, Konwatsi'tsiaienni commence à gérer le foyer de William Johnson, et devient plus tard sa femme ainsi que la matrone de Johnson Hall, une grande maison où la famille accueille de grands rassemblements de paix jusqu’à la mort de Johnson. Après sa mort, alors que se déclenche la Révolution américaine, Konwatsi'tsiaienni et les Mohawks demeurent fidèles à la Couronne britannique. Alors que les Haudenosaunee font l’objet d’une pression croissante à choisir leur camp entre les Britanniques et les patriotes américains, la Ligue des Iroquois succombe aux divisions internes alors même que les loyalistes britanniques et les peuples autochtones sont repoussés au nord de la vallée Mohawk, perdant ainsi leurs terres dans l’État de New York et ailleurs. Ils font partie des quelque 2 000 Haudenosaunee forcés d’abandonner leurs terres ancestrales pour le Haut-Canada, où ils rejoignent d’autres fidèles à la Couronne britannique.