Wayne Johnston, romancier (Goulds, Terre-Neuve, 22 mai 1958). Né dans la petite communauté juste au sud de St. John's, Wayne Johnston passe la plus grande partie de sa jeunesse à déménager d'un endroit à l'autre dans la région de St. John's, un fait de sa vie qui se retrouvera dans son premier roman autobiographique, The Story of Bobby O'Malley. Johnston obtient un baccalauréat en anglais de l'Université Memorial de Terre-Neuve en 1978 et travaille comme journaliste à l'ancien St. John's Daily News de 1979 à 1981. Il déménage ensuite à Ottawa où il se consacre entièrement à l'écriture. Il obtient une maîtrise ès arts de l'Université du Nouveau-Brunswick en 1983 puis s'installe à Toronto.
Johnston publie son premier roman en 1985. Lauréat du prix du premier roman de W.H. Smith Books in Canada, The Story of Bobby O'Malley renferme beaucoup des thèmes qui caractérisent l'œuvre de Johnston. Le personnage principal est le fils pas toujours très sûr de lui d'une famille terre-neuvienne très unie et très catholique. L'humour de Johnston surgit souvent de la souffrance et de l'échec que vivent les personnages. En 1987, Johnston publie The Time of Their Lives, récipiendaire du prix des jeunes auteurs de la Canadian Author's Association. Le roman met l'accent sur trois générations d'une famille de Terre-Neuve qui, chacune à sa façon, doivent aller vivre ailleurs.
The Divine Ryans, publié en 1990 puis adapté au grand écran en 1999, remporte le Thomas Raddall Atlantic Fiction Prize. L'histoire est celle d'un autre protagoniste et de sa famille irlandaise catholique et vaut à Johnston d'être comparé à Roddy Doyle et Mordecai Richler. Human Amusements (1994) marque une rupture pour Johnston en ce que la famille vedette du roman, les Pendergast, n'est pas originaire de Terre-Neuve mais de Toronto.
En 1998, Johnston écrit son succès le plus commercial et le plus acclamé, The Colony of Unrequited Dreams. Le livre, qui raconte la vie romancée du premier ministre de Terre-Neuve, Joseph R. Smallwood, est également l'œuvre la plus controversée de Johnston et lui vaut à juste titre d'être comparé à des auteurs tels que Richler. À l'instar du roman de ce dernier, Solomon Gursky Was Here, celui de Johnston suit un groupe de personnages de génération en génération et d'un continent à l'autre tout en promettant de révéler le secret qui régit la vie des protagonistes. Le roman se caractérise par la prévalence de l'humour devant une grande perte, alors que les deux narrateurs, Joe Smallwood et le personnage fictif de Sheilagh Fielding cherchent à prendre racines sur une île dont le statut passe de pays à colonie puis à province au cours de leur vie.
Les libertés qu'a prises Johnston pour représenter Smallwood sont mal reçues par certains critiques, mais pour beaucoup, il s'agit du roman de Terre-Neuve. Il vaut à Johnston son deuxième Thomas Raddall Atlantic Fiction Prize et remporte le prix des jeunes auteurs de la Canadian Author's Association. Il figure sur la liste de présélection de nombreux prix, dont le Prix du Gouverneur Général et le prix Stephen Leacock humour.
Les préoccupations de Johnston concernant l'entrée de Terre-Neuve dans la confédération canadienne deviennent plus personnelles dans Baltimore's Mansion, un mémoire de famille publié en 1999. Récipiendaire du Charles Taylor Prize for Literary Non-Fiction, le texte met l'accent sur Johnston, son père et son grand-père. L'auteur sonde leur attachement non seulement à Terre-Neuve, mais aussi à ce qu'elle aurait pu être.
The Navigator of New York est un autre roman historique du même genre que Colony. Publié en 2002, le roman porte sur Devlin Stead dont le désir de lever le voile sur le destin de son père s'entremêle à la course entre Robert Peary et Frederick Cook pour atteindre le pôle Nord. Avec ce roman, Johnson passe définitivement des textes courts et plus concis du début de sa carrière à des romans historiques épiques à grand déploiement. Le roman est finaliste pour le prix du Gouverneur général et le Prix Giller .