Joseph Bloor | l'Encyclopédie Canadienne

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Joseph Bloor

Joseph Bloor, aubergiste, brasseur (également orthographié Bloore; né en 1789 près de Staffordshire, en Angleterre; décédé le 31 août 1862 à Toronto, en Ontario). Joseph Bloor a donné son nom à la rue Bloor à Toronto; il était un aubergiste et un brasseur important dans la première moitié du 19e siècle. Il est le fondateur du village de Yorkville, qui fait maintenant partie de la ville de Toronto.

Début de la vie au Canada

Joseph Bloor immigre dans le Haut-Canada vers 1818 ou 1819 avec sa femme Sarah Lees. Ils s’installent éventuellement avec leurs trois enfants dans la ville de York. Joseph Bloor commence à travailler comme fermier avant d’entamer plus sérieusement sa carrière d’aubergiste, quelques années plus tard. De 1824 à 1831, il dirige l’auberge Farmer’s Arms, parfois appelée Farmer’s Inn, sur la rue King. L’auberge est située à peu près à l’endroit où se trouve aujourd’hui le St. Lawrence Hall de Toronto.

Grâce aux profits de son auberge, Joseph Bloor fait l’acquisition de plusieurs parcelles de terrain qui deviendront le site de la rue Bloor. Avec le shérif de l’époque, William Jarvis (qui a donné son nom à la rue Jarvis à Toronto), il fonde le village de Yorkville. On considère généralement que Yorkville est la première banlieue de Toronto. À cette époque, la famille de Bloor compte six personnes et c’est dans ce nouveau village qu’elle s’installe.

Vie de brasseur

Peu après avoir commencé à vendre de petits lots dans sa nouvelle banlieue, Joseph Bloor ouvre une brasserie dans la vallée de Rosedale, près de l’emplacement actuel de la station de métro Sherbourne. (Voir aussi Industrie brassicole au Canada.) Dans le marché lucratif de la bière, son entreprise est en concurrence avec une autre brasserie locale, la Severn Brewery. La brasserie de Joseph Bloor a besoin d’eau et d’énergie hydraulique pour alimenter ses machines. Il construit donc un barrage sur le ruisseau Castle Frank pour répondre à ces besoins. L’étang qui en résulte devient éventuellement un endroit populaire pour la baignade en été et le patinage en hiver.

Bien que la topographie et la géographie de Toronto aient considérablement changé depuis le début ou le milieu du 19e siècle, on croit que la brasserie était située quelque part sous le viaduc de la rue Sherbourne. Joseph Bloor vend éventuellement sa brasserie à un homme du nom de John Rose en 1843, et l’entreprise est rebaptisée brasserie Castle Frank. Joseph Bloor et Wiliam Jarvis commencent ensuite à subdiviser leur territoire et à vendre des lots, et c’est à partir de là que le village de Yorkville se développe.

Les origines de la rue Bloor

À l’origine, la rue Bloor est un chemin de terre que les arpenteurs appellent la Second Concession Line (la deuxième ligne de concession). À l’intersection de ce chemin de terre et de la route autrefois appelée « Road to Yonge Street » (route menant à Yonge Street), un poste de péage est érigé. À partir de ce moment, le chemin de terre est renommé Tollgate Road (route à péage). Le nom du chemin est à nouveau changé en 1942, lorsque l’Église anglicane St. Paul’s ouvre ses portes du côté sud, et devient la St. Paul’s Road.

À peu près à cette époque, un village se développe près de la brasserie appartenant à Joseph Bloor. On croit que le quartier s’est temporairement nommé Blooreville avant de prendre son nom plus connu et actuel de Yorkville. Peu de temps après, Joseph Bloor se construit une grande maison du côté sud de la ligne de concession, juste à l’est de la rue Yonge, et peu de temps après, la ligne prend son nom.

Le saviez-vous?
On ne sait pas exactement comment Joseph Bloor épelait son nom de famille de son vivant, puisque Bloor et Bloore ont tous deux été utilisés. Il est intéressant de noter que sa pierre tombale dans la nécropole de Toronto s’écrit avec un « e », tout comme les inscriptions de sa femme et de ses enfants, qui sont tous enterrés à proximité et sont morts bien des années après Joseph.


Plaque commémorative

Nom de rue à part, Joseph Bloor a été reconnu peu de temps après sa mort, en 1862, par une grande plaque de pierre reconnaissant ses importantes contributions à la construction de l’église méthodiste de la rue Bloor, construite en face de l’endroit où il vivait. La plaque est déplacée de l’autre côté de la rue, à l’église presbytérienne de Westminster, lorsque les deux églises fusionnent en 1925. L’ancienne congrégation de l’église unie St. Andrew’s s’est ensuite jointe à elles, et la commémoration de Bloor est restée là jusqu’à la démolition de l’ancienne église dans les années 1980. La tablette a été sauvée de la destruction par la Commission historique de Toronto. Elle a été réinstallée près de l’emplacement de l’ancienne église, au 117 Bloor Street East, en 2017.