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Kerr, Richard

Richard Kerr, cinéaste et professeur (St. Catharines, Ont., 3 févr. 1952). Kerr est le plus audacieux d'un groupe de cinéastes diplômés du Sheridan College (Oakville, Ontario) dans les années 70. Ce groupe, appelé parfois escarpment school, compte entre autre Phil Hoffmann et Gary Popovich.

Kerr, Richard

Richard Kerr, cinéaste et professeur (St. Catharines, Ont., 3 févr. 1952). Kerr est le plus audacieux d'un groupe de cinéastes diplômés du Sheridan College (Oakville, Ontario) dans les années 70. Ce groupe, appelé parfois escarpment school, compte entre autre Phil Hoffmann et Gary Popovich. Kerr quitte l'école secondaire sans avoir terminé ses études et fait carrière dans le hockey jusqu'à ce que son intérêt pour la photographie (intérêt partagé avec d'autres cinéastes expérimentaux canadiens comme Michael SNOW, Joyce WIELAND et Jack CHAMBERS) le pousse à étudier le cinéma.

Les films de Kerr témoignent de la profonde influence exercée par la photographie sur sa conception du cinéma. Ils mettent en image les réalités locales et étudient le paysage américain tel que le représentent des photographes américains comme Walker Evans, Larry Clark et Robert Frank. Ses films explorent en même temps la culture américaine et abordent parfois des thèmes beat pour lesquels Kerr manifeste un enthousiasme partagé par d'autres membres de l'escarpment school. La nature est au coeur de nombreuses oeuvres de Kerr. Il aborde ce thème sous de nombreux angles et oppose dans son oeuvre la nature vierge et la nature corrompue par la civilisation.

En 1992, Kerr commence The Willing Voyeur, un long métrage de fiction très différent de ses autres oeuvres à bien des égards, qui ne sortira qu'en 1996. Les critiques sont mitigées. Les chroniques réalisées par Kerr sur support vidéo sont plus intéressantes. Il s'agit de variations à partir d'un objet ou d'un événement simple, emprunté à la vie de tous les jours, auquel il fait subir transformation après transformation afin de mettre au jour ses qualités intrinsèques. Kerr pratique aussi ce qu'il appelle le « canevas de film ». Cela consiste à prendre des morceaux de pellicule, à les assembler et à les monter sur un négatoscope.

Dès le début des années 80, alors qu'il travaille au Canadian Filmmakers' Distribution Centre, il s'intéresse aux problèmes posés par la présentation de films expérimentaux. Il organise des programmes pour la Kitchener-Waterloo Art Gallery en 1983, en 1984 et en 1986; la Mackenzie Gallery, à Regina, en 1991; et le Musée des beaux-arts de l'Ontario en 1992. En 1988, il organise une fin de semaine de conférences et de projections d'oeuvres réalisées par le génie du cinéma d'avant-garde, Stan Brakhage, et le cinéaste expérimental canadien, R. Bruce ELDER. Son intérêt pour l'accueil que réserve le public à l'art le pousse à accepter l'invitation du gouvernement de la Saskatchewan à participer au groupe de travail Arts Strategy Task Force (1989-1990), un comité dont le mandat consiste à examiner la politique de la province en matière d'art et de financement des arts. En 1993, la Mackenzie Art Gallery organise une rétrospective des films de Kerr.

Les étudiants de Richard Kerr à l'U. de Regina participent à la Saskatchewan Film Pool Co-operative, un organisme cinématographique situé à Regina qui met de l'équipement cinématographique à la disposition de jeunes cinéastes.