Le Manitoba est divisé par trois des sept régions physiographiques du Canada. Ces trois régions sont les basses-terres de la baie d’Hudson, le Bouclier canadien et les Plaines intérieures. La majeure partie de la population du Manitoba est concentrée dans le coin sud-est de la province, dans la région physiographique des Plaines intérieures. Cette région est également l’endroit où se trouvent la plupart des terres arables du Manitoba. En comparaison, les basses-terres de la baie d’Hudson et le Bouclier canadien ne sont généralement pas adéquats pour l’agriculture. Churchill, le seul port d’eau salée du Manitoba, est situé dans les basses-terres de la baie d’Hudson. L’énergie hydroélectrique, la pêche en eau douce, l’exploitation minière de métaux et la foresterie sont situées dans la région du Bouclier canadien.
Géologie
Le substrat rocheux, qui se trouve sous la province, varie de l’ancienne roche précambrienne à la jeune roche sédimentaire. La roche précambrienne a entre 4,6 milliards à 542 millions d’années. En comparaison, les roches sédimentaires datent de la période paléozoïque à la période cénozoïque (de 542 à 66 millions d’années). La roche précambrienne fait partie du Bouclier canadien, et est l’une des plus anciennes roches sur Terre. Elle est composée principalement de granites et de gneiss granitiques en contact avec des roches volcaniques et d’anciennes roches sédimentaires métamorphosées. Les zones de contact contiennent souvent des minéraux précieux comme le nickel, le plomb, le zinc, le cuivre, l’ or et l’argent. Tous ces minéraux sont extraits des mines du Manitoba.
Au-dessus des roches précambriennes se trouvent des roches sédimentaires. Au cours de la dernière ère glaciaire, un vaste lac glaciaire appelé lac Agassiz se trouvait dans le centre-sud du Manitoba. La surface des basses-terres créées par ce lac est composée de sédiments déposés au-dessus de roches créées dans les périodes ordovicienne, dévonienne et silurienne. Les roches de ces périodes varient de 485 à 359 millions d’années. On extrait de ces roches de la pierre calcaire, du gypse, de l’argile, de la bentonite, du sable et du gravier. On a aussi découvert du pétrole dans les roches datant de la période carbonifère (il y a 359 à 299 millions d’années).
Lacs et rivières
La principale ressource du Manitoba est l’eau douce. Des dix provinces du Canada, le Manitoba se classe au troisième rang en matière de couverture en eau. Les lacs et les rivières représentent 101 590 km2 de la province, soit un sixième de sa superficie totale. Les lacs les plus grands sont le lac Winnipeg (24 387 km2), le lac Winnipegosis (5 374 km2) et le lac Manitoba (4 624 km2). Ils sont tous trois des vestiges du lac Agassiz.
Puisque le sud du Manitoba est plus bas que les régions à l’ouest, à l’est et au sud, les principales rivières de l’ouest du Canada s’y jettent. Parmi ces rivières on trouve la rivière Saskatchewan, la rivière Rouge, la rivière Assiniboine et la rivière Winnipeg. Les lacs Winnipeg, Manitoba et Winnipegosis reçoivent le débit combiné de ces bassins hydrographiques. À son tour, l’eau s’écoule dans la baie d’Hudson par l’intermédiaire du fleuve Nelson. Ces réseaux fluviaux, en plus de la rivière Churchill, la rivière Hayes ainsi que d’autres rivières, sont des sources d’hydroélectricité. De nos jours, le lac Winnipeg est le seul plan d’eau utilisé pour le transport commercial. Cependant, les rivières Hayes, Winnipeg, Rouge et Assiniboine ont joué un rôle important à l’époque de la traite des fourrures et du début de la colonisation.
Des inondations le long de la rivière Rouge et de ses principaux affluents, les rivières Souris et Assiniboine, affectent les villes ainsi que de grandes étendues de terres agricoles. L’inondation du mois d’avril et de mai 1997 est la plus grave inondation depuis 1852. On estime que 1000 maisons sont endommagées, et 7 000 militaires sont appelés à aider à l’évacuation et la relocalisation. Le canal de dérivation de la rivière Rouge, construit à l’origine en 1968, est élargi à la suite de l’inondation de 1997. Le canal de dérivation protège Winnipeg en cas d’inondation majeure. Des dérivations, des barrages et des digues similaires sont en place afin de protéger d’autres communautés.
Climat
Le Manitoba est situé dans les latitudes moyennes supérieures (de 49° N à 60° N) et au cœur d’une masse continentale. En raison de son emplacement, le Manitoba connaît de grands écarts de température. Les hivers sont très froids et les étés sont modérément chauds. En hiver, le Manitoba reçoit des bourrasques de masses d’air arctique sec et d’air maritime polaire se dirigeant vers le sud. L’hiver est suivi d’un air tropical maritime, doux et humide. Près des deux tiers des précipitations du Manitoba surviennent durant les six mois d’été. Le reste des précipitations de la province est principalement sous forme de neige.
Le printemps arrive d’abord dans la vallée de la rivière Rouge et se répand ensuite vers le nord et l’ouest. Les chutes de neige ont tendance à être plus abondantes à l’est, et elles diminuent vers l’ouest. Autour de Winnipeg, les chutes de neige moyennes sont de 126 cm par année. Heureusement, 60 % des précipitations annuelles du Manitoba surviennent en mai, en juin et en juillet. Ces mois représentent la période de croissance maximale des céréales. La fin d’août et le début de septembre sont des périodes sèches, favorables à la récolte des céréales.
Végétation
Le sud du Manitoba est constitué de prairies ouvertes et de trembles. Au centre se trouve une forêt mixte. Au nord, on trouve la forêt boréale, et la toundra, près de la baie d’Hudson. Dans le sud, des taux élevés d’évaporation nuisent à la croissance des arbres, qui sont donc remplacés par la prairie. Avant la colonisation, on y trouvait de nombreuses espèces d’herbes hautes ainsi qu’une prairie mixte. L’orme, le frêne et l’érable du Manitoba poussent le long des cours d’eau, tandis que le chêne pousse dans les endroits secs. Vers le centre de la province, il y a moins d’évaporation. On y trouve donc une forêt composée de différents feuillus qui remplace la prairie.
La forêt boréale de la moitié nord du Manitoba est constituée d’épinettes blanches et noires, de pins gris, de mélèzes d’Amérique, de trembles et de bouleaux.
La forêt boréale se poursuit en densité décroissante presque jusqu’aux bords des rives de la baie d’Hudson. À cet endroit, les étés froids et les courtes périodes de croissance freinent la croissance des arbres. La végétation dans cette partie du Manitoba est principalement constituée d’épinettes, de saules, et des types de mousse, de lichen et de carex de la toundra.
Sol
En général, les types de sols trouvés au Manitoba correspondent à la répartition de la végétation naturelle. Le sol le plus productif est appelé tchernoziom. On trouve ce sol de couleur noire dans les prairies autrefois dominantes de la vallée de la rivière Rouge et du sud-ouest du Manitoba.
Dans les zones de transition vers les forêts mixtes, les sols noirs dégradés et les sols boisés gris sont courants. De vastes zones de l’ancien lac Agassiz, où le drainage est médiocre, sont appelées « rendosols dégradés. » Le terme rendosol fait référence à la forte concentration de calcaire dans le sol. Les sols dérivés des roches de granite dur et d’autres roches du Bouclier canadien sont décrits comme étant du bois gris, du podzol et de la tourbe.
Parcs nationaux et provinciaux
Le Manitoba compte 90 parcs provinciaux et deux parcs nationaux, Riding Mountain et Wapsuk. Le parc provincial Sand Lakes Wilderness, avec sa superficie de 8 310 km2, est le plus grand parc provincial du Manitoba. On trouve également le parc provincial de Whiteshell dans le coin sud-est de la province, qui présente le relief accidenté du Bouclier canadien; le parc provincial de Turtle Mountain au sud-ouest, créé pour protéger le marais et la forêt de feuillus de la région; et le parc provincial de Grass River à l’ouest, situé près du milieu de la frontière ouest de la province, où vivent des caribous, des orignaux et des ours.