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La recherche sur le cancer du sein au Canada

La Société canadienne du cancer, qui met ces statistiques et d'autres à jour tous les ans, publie le taux d'incidence du cancer du sein et le taux de mortalité qui lui est attribuable.

La recherche sur le cancer du sein au Canada

Le cancer du sein est un type de cancer qui se développe dans les tissus mammaires. Ce cancer, dont il existe de nombreux types, peut toucher les femmes comme les hommes, mais sa prévalence est nettement supérieure chez les femmes. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les Canadiennes, mais malgré son incidence élevée, ce n'est pas celui qui tue le plus. Au Canada, quelque 5 200 personnes meurent du cancer du sein chaque année, ce qui place son taux de mortalité au troisième rang, derrière le cancer du poumon et le cancer colorectal.

La Société canadienne du cancer, qui met ces statistiques et d'autres à jour tous les ans, publie le taux d'incidence du cancer du sein et le taux de mortalité qui lui est attribuable. Le système du Registre canadien du cancer permet de suivre l'évolution de l'incidence du cancer et de la mortalité correspondante dans tout le pays, ce qui en fait une ressource importante pour la recherche médicale. Les statistiques réunies dans le Registre font apparaître une tendance à la baisse du taux de mortalité attribuable au cancer du sein depuis le milieu des années 1980, le taux le plus élevé, soit 32 décès pour 100 000 personnes, ayant été enregistré en 1986. Cette tendance à la baisse tient probablement à une augmentation de la détection précoce des cancers grâce à la mammographie et à l'utilisation de thérapies de plus en plus efficaces après la chirurgie.

Causes du cancer du sein

Si l'on ne sait pas ce qui cause le cancer du sein, on en connaît en revanche des facteurs de risque modifiables (comme l'alimentation, l'exercice et le tabagisme) et des facteurs non modifiables (comme les prédispositions génètiques). Il est important de souligner que tous les facteurs de risque n'exposent pas au même risque de développer la maladie. La plupart du temps, les plus grands risques en ce qui concerne le cancer du sein tiennent au sexe de la personne (le fait d'être une femme) et à l'âge. Il arrive que des hommes soient atteints d'un cancer du sein, mais le taux d'incidence est très faible chez eux. Chose intéressante, le cancer du sein fait partie des rares maladies au Canada qui soient associées à un statut socio-économique plus élevé.

Traitement

Comme pour la plupart des formes de cancer, on qualifie aussi de continuum le parcours du patient atteint d'un cancer du sein. Ce parcours commence par la détection de la maladie (avec un peu de chance, à un stade précoce) et se termine par les soins de fin de vie. Les traitements s'améliorant et davantage de femmes survivant plus longtemps, on commence à considérer le cancer du sein comme une maladie chronique et on s'intéresse de plus en plus à la situation des patients qui « survivent ».

Des activités de recherche ont lieu à toutes les étapes du continuum, du diagnostic à la rémission ou à la fin de vie, en passant par le traitement, et elles ont pour cadre le laboratoire au niveau cellulaire, la clinique au niveau du patient ou la collectivité au niveau démographique. La recherche scientifique fondamentale menée en laboratoire vise à tout examiner, des causes possibles aux réactions au traitement au niveau cellulaire. Les recherches effectuées par les services de santé portent avant tout sur l'accès aux services et sur la qualité de ces services. La recherche clinique évalue tout un éventail d'interventions thérapeutiques allant de thérapies psychosociales à l'information et aux aides aux décisions; de la reconstruction mammaire aux traitements contre le cancer, comme la chirurgie, la chimiothérapie ou la radiothérapie. La méthodologie employée en recherche clinique comprend souvent des essais cliniques aléatoires. En ce qui concerne le cancer du sein, la recherche épidémiologique, qui s'appuie fréquemment sur des bases de données démographiques importantes, comme les registres du cancer, aide à repérer des facteurs de risque possibles et à définir des interventions ciblées. Au Canada, l'Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer du sein (ACRCS) est le principal organisme qui subventionne ce type de recherche. Il représente cinq entités, dont le gouvernement du Canada, animées de la même vision : prévenir le cancer du sein, améliorer la survie et la qualité de vie de ceux et celles qui vivent avec le cancer du sein.

Recherche

En 1985, le mois d'octobre a été déclaré mois de la sensibilisation au cancer du sein afin d'encourager à parler de la maladie et à s'informer à son sujet. L'idée était aussi de faire comprendre aux femmes toute l'importance d'une détection précoce. C'est en fait dans les années 1980 que l'on a commencé à voir l'intérêt d'une détection précoce de ce cancer au moyen d'un dépistage par mammographie. Des programmes de dépistage ont donc été mis sur pied dans toutes les provinces et territoires du Canada, sauf au Nunavut, et le dépistage du cancer du sein chez les femmes à partir de l'âge de 50 ans est une intervention de santé publique généralement acceptée qui aide à réduire le fardeau du cancer.

La recherche liée au traitement a des buts précis pour de nombreux sous-groupes très particuliers de patientes atteintes du cancer du sein; à savoir : éliminer la tumeur primitive et toute prolifération régionale; empêcher les récidives locales; prévenir les récidives à distance; prolonger la survie; prévenir les décès; combattre les symptômes; réduire au minimum les effets secondaires et améliorer la qualité de vie. Au Canada, ce type de recherche est en grande partie financé par l'Institut de recherche de la Société canadienne du cancer (IRSCC) et mis en œuvre par le Groupe des essais cliniques de l'Institut national du cancer du Canada (GEC-INCC). Au fil des ans, le GEC-INCC a publié des travaux qui ont conduit à des changements importants dans le traitement du cancer du sein. Voici quatre exemples de découvertes qui ont changé la façon de traiter les patientes :

Les femmes atteintes d'un cancer du sein hormono-dépendant à un stade précoce qui ont commencé à prendre du létrozole jusqu'à cinq ans après avoir terminé un traitement au tamoxifène (anti-œstrogène) voient leur risque de récidive diminuer de 69 % par rapport aux femmes qui n'en ont jamais pris après avoir terminé un tel traitement. Cette constatation change la façon dont sont traitées les patientes survivent à un cancer du sein.

Si l'épirubucine est aujourd'hui largement utilisé au Canada pour soigner des femmes qui risquent des récidives de leur cancer du sein, c'est parce que des chercheurs canadiens ont constaté qu'un traitement intensif incluant de l'épirubucine améliorait la survie des patientes chez qui la maladie s'était propagée aux glandes lymphatiques.

Il ressort d'une étude publiée en juin 2011 que l'exémestane (inhibiteur de l'aromatase) réduit de 65 % le risque de récidive du cancer du sein dans un groupe de femmes postménopausées.

Il ressort d'une autre étude canadienne cherchant à déterminer quelle quantité de radiothérapie est nécessaire après une lumpectomie (ablation de la tumeur plutôt que de tout le sein) qu'un plan de radiothérapie plus court est aussi efficace qu'un traitement plus long pour ce qui est de prévenir des récidives, sans augmentation connexe de la toxicité ou des effets secondaires.

Médecine personnalisée

Un des axes futuriste de la recherche sur le cancer du sein vise à créer des médicaments qui ciblent les cellules cancéreuses en agissant sur certains gènes mutés ou sur les protéines que produisent ces cellules. Le but est de tuer celles-ci sans endommager les cellules saines. Des chercheurs canadiens se sont attelés au séquençage de l'AND de différentes cellules du cancer du sein afin d'étudier leurs mutations génétiques. Il est beaucoup question qu'un jour, les médecins pourront, pour chaque patient atteint d'un cancer, analyser systématiquement la constitution génétique d'un échantillon de tumeur afin de déterminer le traitement anticancéreux particulier qui l'aiderait le plus. Telle est la base de ce que l'on appelle la médicine personnalisée.