Hockey Night in Canada (HNIC), dont existe une version francophone quelque peu différente intitulée La Soirée du hockey, est une émission hebdomadaire diffusant, chaque samedi soir, les matchs de la Ligue nationale de hockey (LNH). Il s’agit du programme télévisé le plus ancien au Canada. HNIC détient également le record Guinness de l’émission sportive télévisée la plus ancienne au monde. L’émission a été radiodiffusée pour la première fois le 12 novembre 1931, à Montréal et à Toronto, sous le titre General Motors Hockey Broadcast, la description en direct « jeu par jeu » étant assurée par l’emblématique homme de radio Foster Hewit. La première télédiffusion du programme HNIC a eu lieu le 11 octobre 1952, ce qui en fait l’une des toutes premières émissions télévisées au Canada. L’émission a été produite par la CBC de 1936 à 2013 (et par Radio‑Canada, pour La Soirée du hockey, de 1952 à 2002), date à laquelle les droits de diffusion des matchs de la LNH ont été acquis par Rogers Communications. Incontournable de la télévision canadienne pendant plus d’un demi‑siècle, HNIC a longtemps été l’émission récurrente la plus populaire au pays. Pendant plusieurs décennies, elle a régulièrement attiré une moyenne de plus de 2 millions de téléspectateurs. Les dernières saisons de diffusion ont rassemblé une moyenne de 1,3 million de téléspectateurs chaque semaine. Le thème musical de l’émission est considéré par beaucoup comme le « deuxième hymne officiel du Canada ». HNIC a remporté 21 Gemini Awards et 3 prix Écrans canadiens.
Le logo de la SRC utilisé de 1940 à 1958.
Origines radiophoniques : General Motors Hockey Broadcast (1931‑1952)
C’est le 8 février 1923 que la station de radio CFCA, détenue et exploitée par le Toronto Star, diffuse, pour la première fois, un match de hockey au Canada. Le 16 février 1923, Foster Hewitt, dont le père n’est autre que W.E. Hewitt, alors chef de la rubrique des sports du Toronto Star, fait ses débuts sur les ondes pour la CFCA. Foster Hewitt commente, ce jour-là, un match de hockey senior amateur entre les Argonauts de Toronto, qui n’ont rien à voir avec la célèbre équipe de football de la LCF, et les Greenshirts de Kitchener. Pour la première fois, lors de cette soirée, il va prononcer la formule devenue légendaire « He shoots! He scores! » que René Lecavalier immortalisera en français en s’écriant « Il lance et compte! »
Le hockey professionnel devenant de plus en plus populaire et les retransmissions de la CFCA remportant un succès croissant, les commanditaires se montrent particulièrement désireux de mettre leurs marques en valeur sur ce nouveau média plein de promesses. En 1931, General Motors accepte de payer 500 $ par match pour diffuser les rencontres de la LNH à la radio sur une poignée de stations ontariennes. General Motors Hockey Broadcast, la première version de ce qui deviendra HNIC, est diffusée pour la première fois à la radio le 12 novembre 1931, Foster Hewitt assurant les commentaires en direct du premier match jamais disputé aux Maple Leaf Gardens. Ce jour‑là, il lance, pour la première fois, sa célèbre formule d’ouverture du programme, qu’il réutilisera pour chaque émission : « Hello Canada and hockey fans in the United States and Newfoundland. » (Bonjour le Canada, et bonjour aux partisans du hockey aux États‑Unis et à Terre‑Neuve.)
On estime que la première diffusion de Hockey General Motors rassemble environ 100 000 auditeurs. L’émission devient, pendant la saison de la LNH, un incontournable du samedi soir. Gordon Calder est le premier animateur de l’émission, Foster Hewitt assurant, quant à lui, la description « jeu par jeu » aux côtés de l’ancien gardien des Sénateurs d’Ottawa Percy LeSueur qui se charge des analyses. Pendant les pauses, les auditeurs peuvent profiter de la musique de l’orchestre de Luigi Romanelli depuis Toronto.
En à peine deux ans, General Motors Hockey Broadcast réussit à rassembler près de 2,5 millions d’auditeurs. Le réseau de diffusion est alors élargi avec l’ajout de stations montréalaises, la retransmission des matchs des Canadiens de Montréal et des Maroons de Montréal s’ajoutant à celle des Maple Leafs de Toronto. Un sondage téléphonique, mené à Montréal lors de la retransmission d’un match de hockey le 3 février 1934, montre que 74 % des personnes qui écoutaient la radio à ce moment‑là suivaient General Motors Hockey Broadcast.
Au total, 51 matchs sont diffusés au cours de la saison 1933‑1934 : 29 des Maple Leafs, 10 des Canadiens et 12 des Maroons. Foster Hewitt couvre les parties se déroulant à Toronto, deux autres équipes radiophoniques étant affectées aux matchs des deux franchises montréalaises. Les retransmissions des matchs des Canadiens se font en français, tandis que celles des parties disputées par les Maroons sont en anglais.
Dans le cadre d’un accord de parrainage conclu avant le lancement de la saison 1934‑1935, la Compagnie Pétrolière Impériale (Esso) récupère les droits d’appellation de l’émission du samedi soir, détenus jusqu’ici par General Motors, qui devient The Imperial Esso Hockey Broadcast. L’année 1936 voit la constitution de la CBC/Radio‑Canada (CBC/R‑C) en tant que société d’État. La nouvelle organisation reprend à son compte la diffusion de l’émission sur le hockey du samedi soir, élargissant ainsi notablement son audience (voir aussi Fondation de la CBC/Radio‑Canada). Le programme est renommé Hockey Night in Canada, une appellation dont on doit la paternité à Foster Hewitt.
Le programme HNIC est diffusé à la radio de la CBC jusqu’en 1965. Toutefois, bien avant cette date, le hockey du samedi soir est offert au public par l’entremise d’un média bien plus récent.
HNIC à la télévision
En septembre 1952, la CBC/R‑C diffuse les premières images télévisées au Canada. Le hockey, qui avait déjà été télévisé à Londres, en Angleterre et à New York aux États‑Unis dès 1938, va bientôt laisser une profonde empreinte sur un paysage télévisuel canadien en plein essor.
Toutefois, en dépit du succès du programme HNIC à la radio, certaines des figures les plus en vue du monde du hockey ont des réactions mitigées quant à sa retransmission à la télévision. Le président de la LNH Clarence Campbell, qui craint qu’un programme comme HNIC ne menace la vente de billets sur les marchés clés de Montréal et de Toronto, fait partie des adversaires les plus virulents de la télédiffusion du hockey. Il se montre également préoccupé de la possibilité, pour les caméras de télévision, de rendre compte efficacement des actions se déroulant sur la glace. En 1949, il déclare, dans The Hockey News : « Compte tenu de ses capacités limitées en matière de champ de vision, la télévision éprouve les pires difficultés à saisir les actions menées à toute vitesse d’un but à l’autre, qui constituent pourtant parmi les caractéristiques les plus séduisantes du hockey, mettant le mieux en valeur le savoir‑faire des joueurs. La télévision n’est pas en mesure de rendre compte du jeu dans son ensemble, elle ne peut donc, en aucun cas, constituer un apport positif pour le hockey. »
Conn Smythe, le président des Maple Leafs de Toronto, est plus ou moins dans le même état d’esprit. Après avoir assisté, en avril 1952, à une retransmission télévisée d’un match de la Coupe Memorial depuis les Maple Leaf Gardens, devant servir de banc d’essai pour les premières télédiffusions du programme HNIC, il déclare : « Si c’est à cela que ressemble le hockey à la télévision, les Torontois ne se laisseront pas séduire. » Tout en formulant ces réserves, il perçoit également le potentiel que recèle la télévision pour atteindre une audience nationale et contribuer ainsi à la croissance du hockey. Les différents annonceurs potentiels et des cadres de la CBC présents lors de ces essais se montrent également convaincus des possibilités du hockey télévisé et s’enthousiasment, tout particulièrement, pour les descriptions de Foster Hewitt.
On prévoit alors de commencer la diffusion, à la télévision de la CBC, du programme HNIC à compter de la saison 1952‑1953 de la LNH. La Compagnie Pétrolière Impériale demeure le principal commanditaire du programme, Conn Smythe ne réclamant que 100 $ de droits publicitaires par match lors de la première saison. HNIC s’avérant un immense succès, ces droits vont cependant grimper, en moins d’un an, à 150 000 $ pour un contrat de trois ans, pour atteindre, moins d’une décennie plus tard, pas moins de 21 000 $ par match.
Deux réalisateurs, Gerald Renaud à Montréal et George Retzlaff à Toronto, sont embauchés pour superviser les premières diffusions du programme HNIC. Le premier expérimente l’utilisation de trois caméras : l’une filme la patinoire dans toute sa longueur, une deuxième rend compte de l’action à mi‑distance, la troisième réalisant des gros plans des joueurs et montrant les mises en jeu. Il met son dispositif à l’essai en filmant des matchs de ping‑pong. Ce système à trois caméras, devenu depuis la norme en la matière, est utilisé, pour la première fois, lors de la télédiffusion du premier match de hockey retransmis dans l’émission HNIC.
Premières en français et en anglais du programme HNIC
Les débuts du hockey à la télévision canadienne ont lieu à l’occasion de la première diffusion de la Soirée du hockey le 11 octobre 1952, en direct du Forum de Montréal. Le match, une revanche de la finale de la Coupe Stanley de l’année précédente, oppose l’équipe locale des Canadiens de Montréal, emmenés par le légendaire Maurice Richard, et les Red Wings de Détroit, avec, dans leurs rangs le joueur vedette Gordie Howe. Montréal remporte, ce jour‑là, une victoire sur la marque de 2 à 1, le match étant diffusé en français avec des commentaires de René Lecavalier.
HNIC fait ses débuts en anglais à l’occasion d’un match entre les Maple Leafs de Toronto et les Bruins de Boston aux Maple Leaf Gardens le 1er novembre 1952. La partie est retransmise sur les ondes à 21 h 30, heure de l’Est, soit une heure après la première mise en jeu.
La popularité du programme HNIC à la télévision est immédiate. En 1954, alors que le nombre de téléviseurs dans les foyers canadiens augmente d’environ 50 000 unités par mois, HNIC devient l’émission la plus populaire au pays. À Montréal, les samedis soir, 77 % des téléviseurs sont réglés sur le match des Canadiens. En 1957, la CBC commence à diffuser HNIC d’un océan à l’autre.
Cotes d’écoute
Incontournable de la télévision canadienne pendant plus d’un demi‑siècle, HNIC a longtemps été l’émission récurrente la plus populaire au pays. Pendant plusieurs décennies, elle a régulièrement attiré une moyenne de plus de 2 millions de téléspectateurs. Dans son ouvrage Sport and Politics in Canada, Donald Macintosh écrit : « Au milieu des années 1960, les cotes TV de la société Nielsen montraient régulièrement que les télédiffusions du hockey le samedi soir constituaient les programmes les plus regardés au Canada. […] En 1969, il y a eu, au Canada, 6,2 millions de personnes pour assister, devant leur téléviseur, à la finale de la Coupe Stanley entre Boston et Montréal. » Dans leur étude de 1972 ironiquement intitulé The Death of Hockey (la mort du hockey), Bruce Kidd et John Macfarlane écrivent : « Hockey Night in Canada n’usurpe pas son titre, il s’agit véritablement de la nuit du hockey au Canada. Nous organisons nos vies autour de cette émission. »
Selon l’Encyclopedia of Television de Horace Newcomb, jusqu’au milieu des années 1990, HNIC obtenait régulièrement les meilleures cotes d’écoute à la télévision. Le septième match décisif de la finale de la Coupe Stanley entre les Canucks de Vancouver et les Rangers de New York rassemble, par exemple, près de 5 millions de téléspectateurs. Après cela, les cotes ont chuté, tout en restant relativement stables lors des 20 années suivantes. En 2015, à l’occasion des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, les matchs de la première ronde entre les Canadiens de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa attirent en moyenne 3,2 millions de téléspectateurs. Cependant, lors de la troisième ronde, alors qu’il ne reste plus d’équipes canadiennes, l’audience chute de 61 %.
L’année suivante, la situation empire encore. Lorsque les séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2016 commencent en avril, c’est la première fois, depuis 1960, qu’aucune équipe canadienne n’y participe. Dans ce contexte, le nombre moyen de téléspectateurs regardant HNIC chute à 721 000. La saison 2016‑2017 démarre sur les chapeaux de roue, la première émission de la saison étant regardée par 2,3 millions de téléspectateurs, une augmentation de 10 % par rapport à l’émission d’ouverture de 2015 et le chiffre le plus élevé depuis 2013. Cependant, la suite est moins brillante et la saison 2016‑2017 enregistre globalement une baisse de 20 % des cotes d’écoute de l’émission. Depuis cette date, les matchs de la saison régulière attirent en moyenne 1,3 million de téléspectateurs par émission.
Les innovations
Au fil des ans, HNIC a constitué un terreau fertile pour la diffusion des sports en direct à la télévision. On attribue au réalisateur George Retzlaff l’invention de la « reprise instantanée » en 1955. Pour ce faire, il utilise une technique mettant en jeu un traitement à chaud sur film lui permettant de diffuser la reprise des buts. Il faudra, cependant, une décennie supplémentaire pour qu’un employé de la CBC, Ty Lemberg, améliore la technique et qu’elle soit régulièrement utilisée à l’occasion de HNIC.
Le 24 mars 1965, un match entre les Canadiens de Montréal et les Maple Leafs de Toronto est le premier match de hockey télédiffusé en couleur. La saison 1966‑1967 marque le passage à la couleur pour tous les matchs diffusés dans HNIC, un nouvel éclairage étant présenté au Forum de Montréal et aux Maple Leaf Gardens en vue d’améliorer la qualité de l’image. Les joueurs sont contraints de s’adapter à des arénas plus lumineux, certains allant même jusqu’à placer de la cendre de liège sous leurs yeux pour réduire l’éblouissement dû à la réverbération de la lumière sur la patinoire.
Parmi les autres innovations introduites dans l’émission, citons la tranche « Hot Stove » (le vieux poêle) diffusée entre les périodes de jeu. Cette séquence, reprise de l’époque où l’émission était radiodiffusée, présente des débats sur le jeu entre des commentateurs venus de tout le pays. En janvier 1995, cette tranche est remise au goût du jour sous le nom « Satellite Hot Stove ».
HNIC diffuse également certains matchs dans d’autres langues que l’anglais et le français, notamment en inuktitut, en italien, en mandarin, en cantonais, en tagalog et en pendjabi. La CBC lance la production de HNIC en pendjabi à temps pour la finale 2008 de la Coupe Stanley, Harnarayan Singh étant à la manœuvre pour la description. La version en pendjabi de l’émission est toutefois supprimée par la CBC en 2011, avant d’être rapidement rétablie à la suite de vigoureuses protestations.
Coach’s Corner
Outre la séquence « Hot Stove », HNIC propose de nombreuses autres animations diffusées entre les périodes de jeu. Parmi les plus originales et les plus suivies de ces tranches, citons un jeu‑questionnaire sur le hockey avec Wayne et Shuster en vedettes, ainsi que les célèbres dessins animés « Peter Puck », diffusés dans les années 1970, où un personnage en forme de rondelle permet aux téléspectateurs de se familiariser avec le jeu.
Cependant, aucune séquence récurrente ne remporte autant de succès que le célèbre « Coach’s Corner » (le coin de l’entraîneur). On y voit Don Cherry (ancien entraîneur‑chef des Bruins de Boston et lauréat, en 1976, du trophée Jack‑Adams attribué au meilleur entraîneur de la LNH) commenter le match diffusé ce jour‑là et, plus généralement, l’actualité de la LNH.
« Coach’s Corner » fait ses débuts à l’occasion des séries éliminatoires 1980 de la Coupe Stanley. Au départ, la séquence que Don Cherry anime seul est diffusée à l’occasion de la deuxième pause. Il y illustre ses observations en s’appuyant sur des extraits vidéo. Toutefois, il est rapidement rejoint par Dave Hodge, l’animateur de l’émission. En 1987, Ron MacLean, auparavant présentateur sportif en Alberta, reprend ce rôle. Cette même année, la séquence « Coach’s Corner » passe de la deuxième à la première pause. Il semblerait que ce nouveau positionnement au cours de la soirée permette à cette tranche d’attirer parfois plus de téléspectateurs que le match lui‑même. Ron MacLean anime également Hockey Night in Canada, un rôle qui lui vaut sept Gemini Awards. En 2015, la séquence « Coach’s Corner » est intronisée dans l’Allée des célébrités canadiennes.
Toutefois, Don Cherry déclenche souvent des controverses. En 1980, après à peine un mois de présence dans l’émission Hockey Night in Canada, la CBC envisage de se séparer de lui « pour protéger les enfants anglophones du Canada ». Il est en effet largement critiqué pour son langage haché et extrêmement informel. Le producteur exécutif de la CBC, Ralph Mellanby, le défend, estimant que son style télévisé le rapproche de nombreux cols bleus au Canada.
Tout au long de sa présence dans « Coach’s Corner », Don Cherry doit faire face à des accusations de sectarisme et de racisme, en raison des préjugés dont il fait preuve et de ses déclarations concernant des joueurs nés à l’étranger, en particulier les Suédois, les Finlandais et les Russes, mais également à l’encontre des Canadiens francophones. Il est notamment l’auteur d’un certain nombre de commentaires méprisants sur les Autochtones, comme en 2015, lorsqu’il traite les Inuits de « sauvages » et de « barbares » parce qu’ils mangent du phoque. Il est régulièrement critiqué pour sa défense, voire sa glorification, des bagarres et de la violence au hockey. Le phénomène s’intensifie, par la suite, lorsque l’on commence à mieux connaître les répercussions des lésions cérébrales. En 2011, il doit s’excuser après avoir traité Chris Nilan, Stu Grimson et Jim Thomson de « déchets », de « renégats » et d’« hypocrites », après que ces anciens hommes forts de la LNH se sont prononcés contre les combats au hockey. Les joueurs menacent le commentateur de poursuites judiciaires, s’il ne s’excuse pas en public, ce qu’il fera finalement.
Rogers Sportsnet annonce, le 11 novembre 2019, que Don Cherry se voit « immédiatement démis de ses fonctions dans l’émission Hockey Night in Canada ». Cette décision est prise en réaction à ses commentaires lors de la séquence « Coach’s Corner » du 9 novembre. Ce jour‑là, il reproche aux immigrants de Toronto et de Mississauga de ne pas porter de coquelicots pour commémorer le jour du Souvenir. Il déclare : « Vous autres… vous aimez notre mode de vie, vous aimez notre lait et notre miel, vous pourriez au moins payer deux dollars pour un coquelicot ou quelque chose du genre… Ces gars [les militaires canadiens] ont payé pour ce mode de vie que vous aimez tant au Canada, ils ont payé le tribut le plus lourd! » En utilisant le terme « vous autres », il blesse de nombreux Canadiens, en particulier ceux appartenant à des minorités ethniques. Farhan Lalji, de TSN, explique, par exemple, avoir perçu les commentaires de Don Cherry comme une attaque contre les personnes nées à l’étranger et qu’il a dépassé les bornes.
Le licenciement de Don Cherry partage la population canadienne. Certains fidèles de Hockey Night in Canada restent favorables au commentateur et critiquent la décision de Rogers Sportsnet. En revanche, de nombreuses voix s’élèvent, au sein de la population canadienne, pour estimer que cette décision est justifiée et qu’elle aurait dû être prise beaucoup plus tôt.
Thème musical
Jusqu’en 1968, HNIC s’ouvre avec la musique « Happy Motoring », un clin d’œil à son principal commanditaire, la Compagnie Pétrolière Impériale (Esso), qui l’utilise également dans ses publicités à la radio et à la télévision. À l’approche de la saison 1968‑1969, les producteurs de HNIC cherchent à confier à un(e) artiste la composition d’un nouvel indicatif pour l’émission. La tâche incombe finalement à Dolores Claman, une compositrice, née à Vancouver, spécialiste des ritournelles publicitaires. Elle compose « The Hockey Theme » en imaginant des « gladiateurs romains sur des patins ». Les cinq premières notes emblématiques, facilement mémorisables, se font rapidement une place dans la tête des auditeurs. Dolores Claman déclare au Globe and Mail en 2008 : « La création de ce morceau n’a présenté aucune difficulté! »
« The Hockey Theme » devient, pour plusieurs générations successives de Canadiennes et de Canadiens, synonyme de hockey et de Canada. Le morceau acquiert une telle popularité qu’il est largement considéré comme le deuxième hymne national du Canada. Il est intronisé au Panthéon des auteurs‑compositeurs canadiens en 2010.
Le 4 juin 2008, ce morceau se retrouve au centre d’une polémique nationale lorsque les éditeurs de Dolores Claman prétendent que la CBC a refusé de renouveler les droits correspondants (voir Le fiasco de l’indicatif du hockey). Alors que la CBC cherchait un nouveau thème, le diffuseur rival, CTV, a acheté les droits du célèbre morceau, qu’il a ensuite utilisé dans le cadre des émissions régionales sur le hockey de TSN.
Rogers achète les droits de la LNH
Le 26 novembre 2013, Rogers Communications annonce avoir acheté les droits multimédias et de diffusion au Canada de tous les matchs de la LNH, pour une durée de 12 ans et un coût de 5,2 milliards de dollars canadiens. Dans un communiqué de presse, la ligue qualifie cet accord de « l’un des plus importants contrats en matière de droits médiatiques de l’histoire, et le plus important dans le domaine du sport, jamais conclu au Canada ».
Une entente de sous‑licence de quatre ans est également conclue entre Rogers et la CBC, permettant à la société publique de continuer à diffuser Hockey Night in Canada. Toutefois, désormais, en vertu de cet accord, l’émission sera non seulement diffusée sur la CBC, mais, également, sur les chaînes CityTV et Sportsnet appartenant à Rogers. Le 19 décembre 2017, la CBC et Rogers annoncent une nouvelle entente de sept ans sur la diffusion de HNIC « sur la CBC et sur toutes les plateformes de Rogers Media ». Cet accord entre la CBC et Rogers doit expirer à l’issue de la saison 2025‑2026 de la LNH, une date coïncidant avec la fin du contrat conclu par Rogers avec la ligue.
Le 10 mars 2014, on assiste au premier bouleversement de grande ampleur depuis l’acquisition de HNIC. Rogers annonce, en effet, que George Stroumboulopoulos, très populaire à la télévision, animera désormais la célèbre émission du samedi soir. Il remplacera dans ce rôle Ron MacLean, qui exerçait ces fonctions depuis 1987 et qui conservera l’animation de la séquence « Coach’s Corner ».
George Stroumboulopoulos, qui s’était principalement investi au cours des dix années précédentes dans l’animation d’une émission‑débat sur la CBC, est embauché pour tenter de séduire les téléspectateurs les plus jeunes. Cependant, après deux années de faibles cotes d’audience, coïncidant avec les mauvais résultats des équipes canadiennes en LNH, le nouvel animateur est démis de ses fonctions le 27 juin 2016. La chaîne décide, alors, de faire à nouveau appel dans ce rôle à Ron MacLean.
Animateurs
Wes McKnight (1952‑1958)
Ted Darling (1955‑1970)
Ward Cornell (1958‑1971)
Jack Dennett (1959‑1975)
Frank Selke Jr. (1960‑1965)
Brian McFarlane (1964‑1991)
Bill Good Jr. (1970‑1978)
Mike Anscombe (1970‑1972)
Dave Hodge (1971‑1987)
Dave Reynolds (1972‑1976)
Dick Irvin Jr. (1976‑1999)
Steve Armitage (1978‑2014)
Ron MacLean (1986‑2014, 2016‑)
George Stroumboulopoulos (2014‑2016)
David Amber (2016‑)
Prix
Meilleure émission ou meilleur programme récurrent de sport (Larry Isaac, Mark Askin, Ron Harrison), 1992
Meilleur animateur/présentateur sportif (Ron MacLean), 1992, 1994, 1998
Meilleure manifestation sportive en direct (Paul Graham, Joel Darling, Dan Bjarnason), 2002
Meilleur animateur ou intervieweur dans une émission ou un programme récurrent sportifs (Scott Oake), 2003
Meilleure émission ou meilleur programme récurrent de sport (Joel Darling, Chris Irwin, Sherali Najak), 2004
Meilleure manifestation sportive en direct (Sherali Najak, Joel Darling), 2007
Meilleure réalisation d’une manifestation sportive en direct (Ron Forsythe), 2007, 2009
Meilleur animateur ou intervieweur d’un programme ou d’une émission de sport (Ron MacLean), 2004, 2006, 2007, 2008
Meilleur analyste en studio (Kelly Hrudey), 2007
Meilleur descripteur « jeu par jeu » ou analyste sportif (Bob Cole), 2007
Meilleure séquence de reportage sportif (Jennifer Barr), 2008
Meilleure manifestation sportive en direct (Brian Spear, Doug Walton, Sherali Najak), 2008
Meilleure analyse sportive ou meilleur programme de commentaire dans un programme récurrent ou dans une séquence (Sherali Najak, Brian Spear), 2008
Meilleur descripteur sportif « jeu par jeu » (Don Wittman), 2008
Meilleure manifestation sportive en direct (Sherali Najak, Brian Spear, Trevor Pilling), 2011
Meilleur reportage sportif (Elliotte Friedman), 2011
Meilleure réalisation d’une manifestation sportive en direct (Ron Forsythe), 2013
Meilleur descripteur sportif « jeu par jeu » (Jim Hughson), 2014
Meilleur animateur d’une émission ou d’un programme récurrent sportifs (Ron MacLean), 2015