Article

Lady Lansdowne

Maud Evelyn Petty-Fitzmaurice, marquise de Lansdowne, consort vice-royale du Canada de 1883 à 1888 et dame de compagnie de la reine Alexandra (née le 17 décembre 1850 à Strabane, en Irlande; décédée le 21 octobre 1932 à Londres, au Royaume-Uni).
Lord and Lady Lansdowne

Jeunesse et famille

Lady Maud Hamilton est la 11e des 13 enfants survivants de James Hamilton, 1er duc d’Abercorn, et de lady Louisa Russell, sœur de John Russell (premier ministre du Royaume-Uni de 1846 à 1852 et de 1865 à 1866). Le duc d’Abercorn, éminent propriétaire foncier d’origine anglo-irlandaise, est vice-roi d’Irlande de 1866 à 1868 et de 1874 à 1876. Maud et ses six sœurs aînées se marient toutes à des nobles britanniques. De nombreuses personnalités publiques célèbres figurent parmi les descendants de la famille Hamilton, notamment Alec Douglas-Home, premier ministre britannique, et Diana, princesse de Galles.

Mariage et enfants

Maud rencontre Henry Petty-Fitzmaurice, 5e marquis de Lansdowne, en 1868, lorsqu’il reste avec sa famille au Vice-Regal Lodge, situé à Dublin. Le couple se fiance l’année suivante et se marie en 1869, en même temps que la sœur de Maud, Albertha, et le marquis de Blandford, lors d’une double cérémonie à l’Abbaye de Westminster, à Londres. C’est un mariage heureux. Le marquis de Lansdowne écrit à sa femme : « Je vous aime en raison de la sincérité absolue de votre nature. J’ai conscience que votre influence sur moi a toujours été celle qui a renforcé la bonté et la justesse de mon caractère, et affaibli son étroitesse et son égoïsme. »

Le couple a quatre enfants : lady Evelyn (1870-1960), consort vice-royale du Canada de 1916 à 1921 sous le nom de duchesse de Devonshire; lord Henry, comte de Kerry (1872-1936), qui occupe des fonctions politiques au Royaume-Uni et en Irlande; lord Charles (1874-1914), mort au combat pendant la Première Guerre mondiale; et lady Beatrix (1877-1953), décorée pour son travail en tant qu’administratrice d’hôpital pendant la guerre. Les quatre enfants accompagnent lord et lady Lansdowne lorsqu’ils s’installent au Canada.

Lady Lansdowne and Lady Florence Anson

Consort vice-royale du Canada

Lady Lansdowne est une hôtesse énergique et douée, et son mari lui attribue une grande partie de son succès à titre de gouverneur général. Elle se livre à cœur joie aux activités hivernales canadiennes et organise des soirées de patinage et de luge sur le domaine de Rideau Hall, imitant les consorts vice-royales qui l’ont précédée – la princesse Louise et lady Dufferin. Selon son frère, lord Frederick Hamilton, les Lansdowne deviennent des patineurs accomplis. Dans son mémoire publié en 1920, The Days Before Yesterday, il écrit : « Comme ils patinaient quotidiennement, la plupart des membres de la résidence du gouverneur général devinrent de véritables experts du patin et pouvaient exécuter toutes sortes d’acrobaties. Lord et lady Lansdowne ainsi que leurs deux filles, aujourd’hui la duchesse de Devonshire et lady Osborne Beauclerk, pouvaient exécuter les quadrilles et lanciers les plus compliqués et accomplir les mouvements les plus élaborés. » Les enfants ont leur propre maison de glace sur le terrain de Rideau Hall, où ils organisent des goûters pour leurs amis.

Lady Lansdowne est la première consort vice-royale à patiner lors du carnaval d’hiver de Montréal. Lord Frederick Hamilton écrit à ce sujet :

Lors de l’inauguration des célébrations, les gouverneurs généraux précédents, chaussés de couvre-chaussures et portant des manteaux de fourrure, se dirigeaient lentement, l’air pudibond, jusqu’au podium au centre de la patinoire. Mais pas lord et lady Lansdowne. Tous deux patineurs experts, ils étaient déterminés à rendre hommage au style du carnaval et sont arrivés en déguisements : vêtu de noir, il était costumé en duc de Brunswick, et elle était habillée comme Marie, reine d’Écosse. Ils étaient accompagnés de leurs deux garçons de douze et de quatorze ans, tous deux déguisés en pages, resplendissants dans leurs collants pourpres et leurs vêtements en velours pourpre. Le groupe a entonné « God Save the Queen », et main dans la main, le duc de Brunswick et Marie, reine d’Écosse, ont glissé sur la glace dans l’espace dégagé au centre, les deux pages portant la traîne de leur mère, tous les quatre exécutant un « roulis hollandais » avec une aisance naturelle.

La foule rassemblée est impressionnée par l’entrée unique du gouverneur général et de sa famille, ce qui contribue à leur popularité au Québec.

Skating at Rideau Hall

Couvents québécois

Lady Lansdowne visite fréquemment les couvents au Québec. Son frère, lord Frederick Hamilton, écrit : « Selon une coutume établie depuis fort longtemps, l’épouse du gouverneur général a le droit d’inspecter tout couvent au Canada, à condition de donner un préavis de vingt-quatre heures, et elle peut être accompagnée de deux personnes de son choix, de l’un ou l’autre sexe. Ma sœur adorait visiter les couvents, et elle m’emmenait souvent, puisque je parle français. Nous avons ainsi visité les couvents des Ursulines, des Clarisses, des Sœurs grises, et certains couvents des ordres plus strictement fermés. » Ces visites, chaudement accueillies, donnent l’occasion à lady Lansdowne d’admirer les trésors ecclésiastiques et les artefacts historiques de la Nouvelle-France qui font partie des collections des couvents.

Fin de vie

En 1888, lady Lansdowne accompagne son mari en Inde en tant que vice-reine de l’Inde, exerçant les fonctions d’hôtesse et visitant le pays avec des femmes indiennes, dont Shahjahan Begum, la souveraine de l’État princier de Bhopal, au centre de l’Inde. Elle retourne en Grande-Bretagne pour présenter sa fille Evelyn à la reine Victoria et pour assister au mariage de sa fille avec le futur gouverneur général du Canada, Victor Cavendish, 9e duc de Devonshire, en 1892.

Bien que le roi Édouard VII dise de lord Lansdowne qu’il n’est « pas un homme intelligent, pas du tout intelligent », lady Lansdowne entretient une amitié avec son épouse, la reine Alexandra, et est sa dame de compagnie de 1905 à 1909. Après la mort d’Édouard VII, lady Lansdowne fait partie des dames d’honneur supplémentaires de la reine douairière.

Pendant la Première Guerre mondiale, lady Lansdowne établit un hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge dans l’orangerie de Bowood House, dans le comté du Wiltshire. Elle transforme également Lansdowne House, à Londres, en siège social du Fonds pour les familles des officiers, un organisme qu’elle a fondé. Le 8 novembre 1919, lady Lansdowne et son mari célèbrent leur 50e anniversaire de mariage – une célébration tranquille, puisque la santé de lord Lansdowne est chancelante, et que le couple et leurs amis ont subi d’importantes pertes personnelles pendant la Première Guerre mondiale et la guerre d’indépendance irlandaise. L’année suivante, lady Lansdowne est nommée Dame Grand-Croix de l’Ordre de l’Empire britannique en reconnaissance de ses efforts philanthropiques en temps de guerre.

Lady Lansdowne meurt à Londres en 1932, cinq ans après la mort de son mari, et est enterrée dans le comté du Wiltshire.