Les lamproies forment un groupe de VERTÉBRÉS primitifs qui, avec les MYXINES et diverses formes éteintes, fait partie de la classe des Agnathes. Les lamproies vivent dans les hémisphères Nord et Sud. On en connaît 41 espèces vivantes ainsi que des formes FOSSILES du Mississippien et du Pennsylvanien (il y a 353 à 300 millions d'années) aux États-Unis. En Amérique du Nord, on compte 23 espèces parmi lesquelles 21 sont indigènes. Au Canada, on en trouve 11 espèces.
Description
Les lamproies ont un squelette cartilagineux et un corps en forme d'anguille. Elles n'ont pas d'écailles ni de nageoires paires, mais possèdent une ou deux nageoires dorsales. De chaque côté du corps, elles sont pourvues de sept pores branchiaux près de la tête.
Ammocète
Le développement des lamproies commence par un stade larvaire, l'ammocète, qui ressemble à un ver et qui vit plus longtemps que l'adulte. Cette larve a une structure large en forme de capuchon surmontant la bouche. Son régime alimentaire est principalement constitué d'algues microscopiques. Ses yeux, cachés sous la peau, sont rudimentaires. Elle respire et s'alimente en faisant entrer de l'eau par la bouche et en l'expulsant ensuite par les pores branchiaux. Au début de la métamorphose, l'ammocète raccourci.
Adultes
Les adultes respirent en faisant entrer et sortir l'eau seulement par les pores branchiaux. Lors de la métamorphose, ils acquièrent une bouche en forme de disque suceur muni de dents cornées. Certaines espèces ne sont pas parasites, et elles n'ont alors pas d'intestin fonctionnel et ne se nourrissent pas après la métamorphose. D'autres sont parasites et elles conservent alors un intestin fonctionnel et se nourrissent surtout du sang et des liquides organiques des poissons. Parmi les 37 espèces de l'hémisphère Nord, environ 15 sont des parasites. Les non-parasites habitent exclusivement les milieux d'eau douce. Bien que les adultes de certaines espèces puissent vivre en eau salée, toutes les espèces fraient seulement en eau douce dans des nids spécialement aménagés et meurent peu de temps après. Avant la reproduction, les mâles et les femelles matures raccourcissent. Selon sa longueur, la femelle peut pondre de 1 000 à 260 000 oeufs de petite taille (1 mm de diamètre).
Importance biologique
Trois espèces nord-américaines de lamproies causent de graves dommages aux PÊCHES : la Lamproie marine (Petromyzon marinus), d'au plus 900 mm de longueur, est une espèce généralement anadrome (vie en mer et reproduction en eau douce) qui vit dans l'Atlantique mais qui présente des populations landlockées dans les Grands Lacs; la Lamproie du Pacifique (Entosphenus tridentatus), d'un maximum de 690 mm, que l'on rencontre dans l'Ouest; et la Lamproie arctique (Lethenteron japonicum), d'au plus 625 mm de longueur, qui vit dans l'Arctique nord-américain et eurasien. Ces espèces attaquent d'autres poissons : elles s'y attachent par leur disque oral et leur sucent le sang et la chair.
Dans les Grands Lacs, la Lamproie marine a contribué au déclin du Touladi et d'autres espèces de poissons. Elle a toujours vécue dans le lac Ontario, mais on l'observe pour la première fois dans le lac Érié en 1921. Elle y arrive apparemment par le canal Welland. Dans les années 1940, elle est établie dans les Grands Lacs. Les gouvernements du Canada et des États-Unis ont instauré un programme afin de réduire ses populations. Malgré le fait que l'espèce Lampetra fluviatilis soit considérée comme un mets délicat en Europe, les lamproies sont peu appréciées en Amérique du Nord, sauf chez les Autochtones de la côte Ouest. Voir aussi PARASITOLOGIE.