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Terres

La surface terrestre se modifie en fonction des changements du relief, du niveau de la mer, de l'hydroclimat et de l'activité humaine. Des phénomènes hydroclimatiques extrêmes combinés avec l'activité humaine sur des pentes escarpées ou situées près de basses côtes présentent des risques naturels.
Dinosaur, parc provincial
Cette photo montre l'érosion des badlands et leurs couches superposées de gr\u00e8s et d'argile litée (photo de Cliff Wallis; avec la permission de Cottonwood Consultants Ltd.).

Terres

  Sur le plan juridique, la terre est une portion de la surface terrestre solide sur laquelle un individu, un groupe ou un État possède des droits de propriété. Ainsi, l'État canadien englobe une surface terrestre totale de 9 215 430 km2 ainsi que des plans d'eau douce totalisant 755 180 km2, ce qui représente un territoire total de 9 970 610 km2, soit le deuxième plus vaste territoire national du monde après celui de la Russie.

La surface terrestre se modifie en fonction des changements du relief, du niveau de la mer, de l'hydroclimat et de l'activité humaine. Des phénomènes hydroclimatiques extrêmes combinés avec l'activité humaine sur des pentes escarpées ou situées près de basses côtes présentent des risques naturels. Une catastrophe naturelle qui n'a pratiquement aucune cause humaine se nomme phénomène géophysique. Par exemple, une inondation ou un GLISSEMENT DE TERRAIN se produisant dans une partie inhabitée de l'Arctique canadien constituerait un événement de nature géophysique. Par contre, lorsqu'un événement de nature géophysique interagit avec la société, même indirectement, il s'agit de risques naturels. Une inondation ou un glissement de terrain dans la vallée du bas Fraser, en Colombie-Britannique, serait considéré comme un risque naturel.

On a tendance à associer des processus géomorphologiques et des risques naturels précis à certains types de sols. Les AVALANCHES DE PIERRES sont relativement fréquentes dans les zones de roches stratifiées et inclinées. Les effondrements et les coulées de terre et de débris touchent généralement les surfaces terrestres finement texturées (p. ex., les silts lacustres, les argiles et les tills). Les matériaux à texture fine sont aussi propices à l'érosion en surface et au ravinement. Toutes les terres fluviales adjacentes au lit des rivières constituent des zones où les risques d'inondation sont élevés. La canalisation interne de l'eau, causant effondrements et affaissements, est associée aux silts lacustres. Les phénomènes de dissolution produisant des cavités karstiques s'apparentent à des lithologies de roche calcaire et de gypse. Les risques de TREMBLEMENTS DE TERRE ne se limitent pas à des types de sol déterminés, mais leurs effets sont plus graves dans les épaisses couches sédimentaires de matériaux sensibles.

Utilisation des terres

Il est important de faire la distinction entre la couverture terrestre et l'utilisation des terres. La couverture terrestre est constituée du biote (flore et faune d'une région), des sols, de la topographie, de l'eau de surface et souterraine et de structures bâties. Alors que l'utilisation des terres est définie par le but dans lequel l'homme exploite la couverture terrestre. L'utilisation des terres implique d'une part le but et d'autre part l'usage qui en est fait.

Les terres ne peuvent résister indéfiniment aux effets des processus naturels de l'ÉROSION. Par exemple, si l'on compare deux environnements pratiquement vierges, tels que la CHAÎNE CÔTIÈRE de la Colombie-Britannique et les BADLANDS de l'Alberta, la chaîne côtière de la Colombie-Britannique est, selon un ordre de grandeur, trois à quatre fois plus résistante à l'érosion que les Badlands. Entre ces deux extrêmes, il existe un vaste éventail de résistance à l'érosion. Il est donc important que les gestionnaires de terres qui veulent altérer la couverture terrestre pour en changer l'usage tiennent compte de l'utilisation optimale du sol et de son seuil de résistance. Partout au Canada, les propriétaires de maisons construites dans des régions urbaines en développement n'ayant pas respecté les règles de l'utilisation optimale des terres peuvent témoigner des conséquences désastreuses qui en résultent.

La durabilité peut être définie de plusieurs façons, mais peu de gens ont réussi à améliorer la première définition donnée par Gro Harlem Brundtland (1987) : « un développement qui répond aux besoins d'aujourd'hui sans compromettre la possibilité des générations futures de répondre à leurs propres besoins ». L'accès à un nombre suffisant de terres de bonne qualité est un élément important du débat sur le DÉVELOPPEMENT DURABLE en cours. La mise en œuvre de politiques d'utilisation optimale des terres aujourd'hui contribue de façon importante à répondre aux besoins des générations de demain. On compte parmi les méthodes d'optimisation d'utilisation proposées l'amélioration de la couverture terrestre ou, dans certains cas, sa conservation à l'état naturel.

Dans les années 1960 et 1970, le Canada est un chef de fil mondial de la sensibilisation du public aux problèmes de l'utilisation des terres. De 1965 à 1975, dans le cadre du programme d'INVENTAIRE DES TERRES DU CANADA, on procède à une évaluation et à un relevé de la capacité naturelle d'environ 25 p. 100 des terres du Canada. Cette opération contribue à l'éveil d'une nouvelle sensibilisation aux problèmes touchant la qualité des terres. Les concepts sous-jacents à ce programme sont les suivantes : la terre possède une capacité limitée de soutenir un type donné d'utilisation des sols et d'assimiler les polluants, et il est possible, pour une unité territoriale donnée, de définir des paramètres d'utilisation optimale. Le processus d'évaluation et d'examen en matière d'environnement (PEEE) instauré en 1973 établit le double principe selon lequel il est essentiel de reporter ou d'arrêter tout projet de développement ne respectant pas les limites d'utilisation des terres et d'examiner périodiquement les effets négatifs des initiatives de développement (voir ÉVALUATION DE L'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT).

Après son instauration dans les années 1970, les modalités établies de ce processus évoluent progressivement vers une ÉVALUATION DES RÉPERCUSSIONS SOCIALES. Au début du XXIe siècle, l'intégrité du processus est menacée par l'impression de devoir accélérer le processus décisionnel. Le débat est politiquement polarisé entre deux groupes distincts : les promoteurs immobiliers et ceux qui reconnaissent le lien existant entre la santé des ÉCOSYSTÈMES et le bien-être humain. Les enjeux principaux du débat sont l'utilisation des terres et leurs possibilités de développement futures.