Laurendeau, Arthur
Arthur Laurendeau. Basse, maître de chapelle, chef d'orchestre, professeur, musicographe (Saint-Gabriel-de-Brandon, près Joliette, Québec, 30 novembre 1880 - Montréal, 26 octobre 1963). Il étudia le violon et la contrebasse au séminaire de Joliette puis vint à Montréal poursuivre un cours de droit tout en étudiant le chant avec Guillaume Couture. Il fut aussi soliste et m. c. adj. (1901-06) à la cathédrale Saint-Jacques (auj. Marie-Reine-du-Monde). Reçu avocat, il décida néanmoins de se consacrer au chant et, vers 1909, se rendit à Paris étudier avec Pierre-Émile Engel et Jacques Isnardon. Il reçut l'encouragement et les conseils de Vincent d'Indy. À son retour, il donna des récitals et commença une carrière de professeur. Nommé m. c. à l'église du Gesù (1913), il succéda l'année suivante à son maître Couture à la cathédrale Saint-Jacques où il fut m. c. jusqu'en 1952. En 1917, il fut nommé prof. de solfège à l'École normale Jacques-Cartier, succédant à Romain-Octave Pelletier. La même année, il fut remarqué lors d'un récital à la salle du YMCA avec le concours de Léo-Pol Morin alors qu'il interprétait des pages de Rodolphe Mathieu et de Georges-Émile Tanguay.
Sur l'avis de son médecin, il dut cesser de chanter. Il se consacra alors à la direction d'oeuvres lyriques et, avec l'appui de Mme Damien Masson, il monta Les Noces de Jeannette de Massé avec ses élèves Léonide Letourneux et Honoré Vaillancourt. Ce succès l'incita à fonder la Société nationale d'opéra-comique (1917) dont la première production au Monument national, La Basoche (24 janvier 1918), constitua la reprise du théâtre lyrique professionnel à Montréal. Laurendeau dirigea d'autres oeuvres, notamment Mignon (1919) et Jean de Nivelle de Delibes avec l'Assn d'art lyrique. Par la suite, il se consacra surtout à l'enseignement, au Cons. national et à la Schola cantorum. Au nombre de ses élèves ont figuré Amanda Alarie, Arthur Blaquière, Albert Cornellier, Guillaume Dupuis, Gaston Favreau, Armand Gauthier, Denis Harbour, Arthur Lapierre et Alfred Normandin. Il fonda un choeur d'hommes, l'Orphéon de Montréal (1931-34), qui chanta en première « Lève-toi, Canadien » de Rodolphe Mathieu (1934). Laurendeau fut prés. de l'AMQ (1916-18, 1926-29) et de la Société des artistes musiciens (1930-31). Il signa de nombreux articles dans L'Action française, Le Canada et Le Devoir. Il épousa la fille d'Edmond Hardy, Blanche, qui fut active comme pianiste et accompagnatrice. Avec le violoniste Leon Kofman et le violoncelliste Raoul Duquette, elle fonda en 1917 le Trio César-Franck.
Voir aussi Jean Laurendeau, son petit-fils.