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Le Nouveau-Brunswick et la Confédération

Le Nouveau-Brunswick est devenu l’un des membres fondateurs du Dominion du Canada le 1er juillet 1867. Il a ainsi rejoint la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et le Québec dans la Confédération. Arthur Hamilton Gordon, lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, a participé à l’organisation de la Conférence de Charlottetown (du 1er au 9 septembre 1864), où il a été question pour la première fois d’une union fédérale des colonies de l’Amérique du Nord britannique. En 1865, cependant, la majorité de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick s’y oppose. Cette année-là, Albert Smith a battu le premier ministre pro-Confédération Samuel Tilley lors d’une élection éclair. Les raids des fenians en 1866, toutefois, ont alimenté le sentiment d’insécurité du Nouveau-Brunswick et renforcé le soutien à la Confédération. Après que le parti de Tilley ait remporté une autre élection en 1866, la législature a voté à 38 contre 1 en faveur de la Confédération.

Sir Samuel Leonard Tilley
Samuel Leonard Tilley joue un rôle déterminant en faisant entrer le Nouveau-Brunswick dans la Confédération.

Une longue histoire

Pendant des millénaires, le Nouveau-Brunswick est habité par les Mi’kmaq et les Malécites. Entre le début du XVIIe siècle et le milieu du XVIIIe, les Mi’kmaq, la France et la Grande-Bretagne s’affrontent pour le contrôle du territoire. La signature du traité de Paris en 1763 donne la victoire à la Grande-Bretagne et le territoire est rattaché à la Nouvelle-Écosse. La colonie du Nouveau-Brunswick est créée en 1784 et le gouvernement responsable est instauré en 1854. Dès les années 1860, la colonie compte 270 000 habitants et possède une économie vigoureuse axée sur le bois et les industries connexes comme la construction navale.

En 1864, sa législature cherche à créer une seule et unique colonie dans les Maritimes en fusionnant le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. Le lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick, Arthur Hamilton Gordon, facilite l’organisation d’une conférence à Charlottetown pour en discuter. Les représentants de la Province du Canada demandent à être invités et assistent à la rencontre, y proposant l’union de toutes les colonies de l’Amérique du Nord britannique.

Anti-Confédération

La Conférence de Charlottetown, tenue du 1er au 9 septembre 1864, est une grande assemblée accueillant 23 délégués. Ces délégués proposent une union fédérale rassemblant le Canada-EstCanada-Ouest, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Î.-P.-É. Les délégués de la Province du Canada arguent qu’une nation unie du Canada offrirait une plus grande protection contre l’expansionnisme américain, un plus grand marché intérieur pour les ventes, et un réseau national de chemins de fer offrant un meilleur accès aux marchés extérieurs.

Chemin de fer Intercolonial

Certains, comme le Saint John Morning Telegraph, se déclarent favorables à la Confédération, mais ajoutent prudemment que « jusqu’à présent en ce qui concerne le Nouveau-Brunswick, les gens n’ont accordé au sujet que bien peu de considération. »

Le mécontentement gagne du terrain dans la colonie à la suite de la publication des conditions pour la Confédération après la Conférence de Québec en octobre 1864, y compris la distribution de sièges parlementaires (voir aussiLes 72 résolutions de Québec;Égalité régionale). Les Acadiens et les autres minorités ethniques considèrent eux aussi le projet avec scepticisme. De plus, les commerçants craignent la compétition accrue et l’augmentation des taxes que la Confédération risque d’engendrer.

Menés par Albert Smith, la plupart des élus du Nouveau-Brunswick tournent le dos à la Confédération, au désarroi du premier ministre pro-Confédération Samuel Tilley. Avec le soutien de la population, Albert Smith obtient une victoire écrasante aux élections éclair de 1865, et le gouvernement Tilley est mis à la porte.

Pro-Confédération

Cette tendance est cependant renversée par les raids des fenians. Les fenians sont un groupe de vétérans pro-irlandais de la guerre civile américaine qui espèrent capturer une partie du Canada pour en faire une zone d’étape d’où ils pourront envahir l’Irlande. En 1866, ils attaquent donc l’île Campobello au Nouveau-Brunswick. Bien que l’attaque échoue, les habitants du Nouveau-Brunswick se sentent moins en sécurité et le soutien à la Confédération augmente.

Canon fenian pris à l’ennemi
Un canon fenian pris à l’ennemi entouré par les hommes du Missisquoi Home Guard (les Red Sashes) après le raid sur Eccles Hill, 1870.

Une autre élection a lieu en 1866, et le parti pro-Confédération de Tilley sort cette fois vainqueur. Bientôt, la législature vote 38 contre 1 en faveur de la Confédération.

Tilley a apporté au moins une autre contribution importante à la Confédération : on lui attribue le choix du nom officiel de « Dominion du Canada ». Il se serait en effet inspiré d’un passage des psaumes de la Bible : « Son empire [dominion, en anglais] s’étendra aussi d’un océan à l’autre, du fleuve jusqu’aux confins de la terre. »

Parades et protestations

Le Nouveau-Brunswick se joint au Canada le 1er juillet 1867. La province marque l’événement avec des défilés publics et une salve d’honneur de 21 coups de canon. Cependant, il existe des tensions au sein de la populaire. Lors d’un défilé à Saint John, des groupes anti-Confédération en viennent aux mains, et d’autres opposants protestent en silence en mettant leurs drapeaux en berne.

Grâce à la Confédération, le chemin de fer Intercolonial relie le Nouveau-Brunswick au reste du nouveau pays en 1876. Samuel Tilley rejoint le cabinet fédéral de John A. Macdonald. Il rejoint aussi les autres Pères de la Confédération de la province, E. B. ChandlerJ. H. GrayJ. M. JohnsonW. H. SteevesCharles FisherPeter Mitchell et Robert Wilmot, dans les livres d’histoire.

Voir aussi : Mères de la Confédération; Confédération : collection; Confédération : chronologie.

Drapeau du Nouveau-Brunswick