Sébastien Pilote signe ici scénario et réalisation pour un premier long métrage des plus réussi. Mettant en vedette Gilbert Sicotte, touchant, émouvant et d'un jeu absolument admirable, le film raconte la vie presque quotidienne d'un vendeur de voitures, le meilleur vendeur de sa petite ville, et ce, depuis quinze ans. Ne vivant que pour son travail, sa fille et son petit-fils adorés, Marcel observe de la fenêtre du concessionnaire, le paysage hivernal de ces jours ennuyeux dans l'attente d'un acheteur éventuel. Mais voilà que rien ne se passe et que les minutes s'écoulent lentement, presque sur le bout des pieds. La ville est en souffrance économique suite à la fermeture de l'usine, fermeture "temporaire" mais qui dure depuis 236 jours. Le fil de ces jours, en plein cœur de l'hiver se déroule ainsi jusqu'au drame...pour reprendre aussitôt. Bouleversant Gilbert Sicotte qui porte sur lui la trame dramatique du film, tout en retenue, soupirs à peine énoncés qui trahissent sa solitude et son abandon.
Filmé dans la région du Saguenay-Lac-St-Jean, ce film met en scène un personnage un peu oublié dans notre univers cinématographique québécois, l'hiver. Merveilleusement photographié, l'hiver ajoute à la lenteur des jours et au désarroi des personnages. De plus, on ne saurait passer outre la belle musique de Pierre Lapointe.
Le Vendeur a fait le circuit des festivals internationaux, de celui de Sundance, de Los Angeles, Miami et de San Francisco, Allemagne, Turin, remportant le prix Fipresci (Fédération internationale de la presse cinématographique) et le Prix spécial du Jury. Au festival de Mumbaï en Inde, le film ressortit gagnant du Grand Prix du jury de la compétition internationale; le Prix du meilleur acteur revint à Gilbert Sicotte qui sera récompensé par ses pairs québécois, lors de la remise des Jutra 2012 en recevant encore une fois et combien mérité, le Prix du meilleur acteur.