Légaré, Ovila
Ovila Légaré. Folkloriste, chanteur, comédien, scripteur, animateur (Montréal, 21 juillet 1901 - 19 février 1978). Épris de la musique traditionnelle du Québec, Ovila Légaré se familiarisa avec le violon, mais un accident à la main survenu alors qu'il travaillait comme typographe le fit se tourner vers le théâtre et la chanson. À Drummondville, il fut comédien amateur et, à Montréal, il se fit d'abord connaître comme chanteur et « caller » de danses carrées.
Légaré mènera de front une importante activité de comédien à la scène, à la radio puis à la télévision, cela jusqu'à sa mort. Il a écrit et participé à de nombreuses séries dont la plus célèbre fut « Nazaire et Barnabé » (1939-58) à la station radiophonique CKAC, Montréal. Il s'affirma également comme un acteur de stature dans des œuvres dramatiques. Au début des années 1940, il joue les rôles principaux dans Le Père Chopin, Le Curé du village, La Forteresse et dans Un Homme et son péché. À la télévision, il devient une vedette de la télévision avec Le Survenant tiré d'un roman de Germaine Guèvremont.
Sa carrière de folkloriste prit de l'ampleur avec sa participation aux Veillées du bon vieux temps à la bibliothèque Saint-Sulpice (auj. Bibliothèque Nationale du Québec) puis au Monument national à partir de 1920, et à celles de Conrad Gauthier à compter de 1927. La même année, Légaré fit la connaissance de Charles Marchand qui l'aida à perfectionner son style. Sa popularité s'accroît en raison de ses enregistrements et de ses passages à la radio où il anime avec brio des programmes de musique folklorique.
La radio puis le disque feront aussi connaître Légaré le folkloriste. Il enregistra des 78t. : 19 chez Starr Gennett et neuf chez Columbia. Sur ces enregistrements, il chante tantôt en soliste, tantôt accompagné tour à tour par Blanche Gauthier, le trio d'Henri Lacroix, Juliette Béliveau et La Bolduc. Celle-ci fit d'ailleurs ses premiers enregistrements avec lui; elle l'accompagnait aussi au violon et à la guimbarde. Trois des chansons de Légaré, « Dans l'temps du Jour de l'An », « La Bastringue » et « Chapleau fait son Jour de l'An », obtinrent un vif succès et consacrèrent sa réputation. La crise économique de 1930 lui inspira « faut pas s'faire de bile », une autre chanson qui connaîtra la faveur populaire et que Bruno Roy a qualifiée de « bijou d'originalité et de fidélité à la tradition » (Panorama de la chanson au Québec, Montréal 1977). Plusieurs chansons de Légaré sont rassemblées dans Les chansons d'Ovila Légaré, dont la préface est de Tex Lecor (Montréal, 1972). Sa chanson « Des mitaines pas de pouces » a été intronisée au Panthéon des auteurs et des compositeurs canadiens.
La liste complète de ses enregistrements 78t. est présentée dans Pionniers du disque folklorique québécois. De plus, il a gravé les micr. Ovila Légaré et ses chansons (London MB 10) et Tout l'monde « swing » avec Ovila Légaré (London MB 27).