Leroy Robert Little Bear, O.C., A.O.E., Niitsitapi (Pied-Noir), éducateur, avocat, défenseur, conférencier, auteur, activiste politique (né vers 1943 sur la réserve indienne Blood, en Alberta). Leroy Little Bear a été conseiller pour les Nations Unies, plusieurs Premières Nations, et pour les gouvernements provincial et fédéral sur des questions liées à la constitution, aux titres autochtones, à la justice, et à la restauration du bison.
Jeunesse
Leroy Little Bear est né membre de la Première Nation Kainai sur la réserve indienne Blood, dans le sud de l’Alberta. Avec ses six frères et sœurs, il grandit baigné dans la culture Kainai. Leroy Little Bear commence son éducation formelle à l’âge de 10 ans, au St. Mary’s Indian Residential School (voir Pensionnats indiens au Canada), près de chez lui. Il se rend compte que presque tout ce qu’il apprend reflète un point de vue colonial.
Au début des années 1970, Leroy Little Bear obtient son baccalauréat et devient l’un des premiers élèves autochtones à recevoir son diplôme de l’Université de Lethbridge. Il obtient son doctorat en jurisprudence (droit) à l’Université de l’Utah en 1975.
Études autochtones
Leroy Little Bear retourne à l’Université de Lethbridge en 1975 en tant que chercheur et professeur. Il fonde le Native American Studies Department de l’université. Ce département se consacre aux recherches communautaires basées sur les priorités des peuples autochtones au Canada et partout dans le monde. Pendant 21 ans, Leroy Little Bear dirige le département. Celui-ci soutient les élèves autochtones et non autochtones dans leur apprentissage et leurs recherches sur les langues autochtones, ainsi que sur les lois, les politiques, l’art, et les traditions autochtones.
Leroy Little Bear prend sa retraite de l’Université de Lethbridge en 1997. En janvier 1998, il devient le directeur du nouveau Native American Program de l’Université Harvard. Ce programme comprend des bourses d’études inter-facultaires, de la recherche et de l’enseignement, ainsi que de la sensibilisation et du recrutement auprès des Autochtones. Il prend sa retraite de l’Université Harvard en 1999.
Constitution et loi
En 1980, le premier ministre Pierre Elliott Trudeau entame un processus de rapatriement de la Constitution canadienne (voir Loi constitutionnelle de 1982) avec une Charte canadienne des droits et libertés intégrée. Leroy Little Bear travaille avec la Fraternité des Indiens du Canada (FNI), qui devient plus tard le secrétariat administratif de l’Assemblée des Premières Nations, pour lutter pour l’implication des Autochtones dans le processus de rapatriement de la Constitution canadienne. Il lutte également pour l’inclusion des droits des Autochtones dans la Constitution canadienne. Il joue un rôle important dans l’adoption de l’article 35 qui reconnaît et enchâsse constitutionnellement les droits des Autochtones.
Leroy Little Bear continue de travailler avec l’équipe juridique de la FNI pour instaurer la justice autochtone dans les communautés autochtones. En 1990, il est nommé membre du groupe de travail sur le Système de justice pénale et ses effets sur les populations indiennes et métisses de l’Alberta. En mars 1991, le rapport du groupe de travail mène à des changements dans les services de police, dans les tribunaux, et dans le système correctionnel. Ces changements incluent l’adoption de perspectives autochtones qui vise à rapprocher le système de justice pénale aux personnes qu’il est censé servir.
Leroy Little Bear offre des conseils juridiques sur la reconnaissance et la constitutionnalité des Traités no 6, no 7, et no 8. Il s’implique dans la reconstitution de Siksikaitsitapi, la Confédération des Pieds-Noirs. En 2000, la Confédération réunit les nations Kainai, Siksika, Piikani, et Aamskapi Pikuni.
Défense
Leroy Little Bear fait partie du groupe de travail des Nations Unies qui rédige la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones de 2007. Elle est éventuellement ratifiée par plus de 144 États membres. Elle contribue à éclairer les relations entre les peuples autochtones et les gouvernements provincial et fédéral.
En 2008, Leroy Little Bear joue un rôle déterminant en amorçant les négociations qui mènent à la signature du traité Buffalo : Traité de Coopération, de Renouvellement et de Restauration en septembre 2014. Ce traité s’engage à impliquer quatre Premières Nations au Canada et quatre tribus amérindiennes dans la restauration des troupeaux de bisons. Lorsque les bisons commencent à arriver et à s’épanouir en Alberta et dans le Montana, d’autres signataires s’ajoutent au traité et d’autres bisons sont réintroduits.
Leroy Little Bear continue d’occuper le poste de vice-recteur aux relations autochtones Iniskim à l’Université de Lethbridge, et il donne également des cours à l’occasion. Il siège aussi au conseil administratif du Centre d’arts de Banff, et il siège actuellement au conseil administratif du Glenbow Museum.
Auteur et conférencier
Leroy Little Bear est un conférencier populaire qui stimule son public avec de nombreux sujets. Il encourage la science occidentale à adopter les savoirs autochtones traditionnels. Plus particulièrement, il soutient l’adoption du savoir voulant que tout soit spirituel, animé, relié, et dans un constant état de renouvellement.
Son article intitulé A Concept of Native Title est présenté à la commission Berger. Cette commission étudie la suggestion de construire un pipeline de la vallée du Mackenzie. L’article A Concept of Native Title remet en question les idées gouvernementales sur les titres autochtones. Leroy Little Bear devient le premier auteur autochtone à être cité par la Cour suprême du Canada.
Parmi les nombreux livres et chapitres qu’il écrit ou co-écrit, on trouve Governments in Conflict? Provinces and Indian Nations in Canada (1988), Pathways to Self-Determination: Canadian Indians and the Canadian State (1984), « Aboriginal Paradigms: Implications for Relationships to Land and Treaty Making » dans Advancing Aboriginal Claims: Visions, Strategies, Directions (2004), « Traditional Knowledge and Humanities: A Perspective by a Blackfoot » dans le Journal of Chinese Philosophy (2012), et « An Elder Explains Indigenous Philosophy and Indigenous Sovereignty » dans Philosophy and Aboriginal Rights : Critical Dialogues (2013).
Leroy Little Bear reçoit un doctorat honorifique en arts et sciences de l’Université de Lethbridge, et il est nommé son premier boursier émérite Niitsitapi. Il reçoit un doctorat honorifique de l’Université de Northern British Columbia, il reçoit la clé de la ville de Lethbridge, et il est intronisé à l’Ordre d’excellence de l’Alberta. En 2003, Leroy Little Bear reçoit un prix national d’excellence décerné aux Autochtones (maintenant Indspire) pour ses enseignements. Leroy Little Bear est nommé Officier de l’ Ordre du Canada en 2018.