Ligue internationale de femmes pour la paix et la liberté
La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL) est fondée en 1915 à La Haye, aux Pays-Bas, par des femmes qui militent en faveur du DROIT DE VOTE DE LA FEMME en Europe et en Amérique du Nord. Ces femmes souhaitent la fin de la Première Guerre mondiale et cherchent des solutions pour assurer une paix durable. La ligue fait son entrée au Canada au début des années 20, à l'initiative de femmes socialement et politiquement actives telles Dorothy Steeves et Laura Jamieson, les fondatrices de la filiale de Vancouver. Des sections voient également le jour à Toronto, à Edmonton et à Winnipeg. À Toronto, l'épouse de J.S. WOODSWORTH, Lucy, est un membre actif.
Agnes MACPHAIL, qui y occupe la fonction de présidente honoraire pendant plusieurs années, en est probablement la figure la mieux connue. Dans l'Ouest, Violet MCNAUGHTON, journaliste et militante passionnée des questions qui concernent à la fois les femmes et les fermiers, joue un rôle-clé dans la promotion de l'organisme et se prononce en faveur de l'union de la ligue avec d'autres groupes qui veulent la paix et le DÉSARMEMENT.
Au Canada, la LIFPL encourage l'éducation pour la paix et organise des campagnes pour le désarmement et contre le militarisme. Elle fait son cheval de bataille de la protestation contre l'instruction des cadets dans les écoles. La ligue mène aussi une étude du contenu des manuels scolaires qui, de l'avis de ses membres, glorifient la guerre et n'accordent pas suffisamment d'importance aux valeurs de coopération et d'harmonie.
En 1931, le bureau international de la ligue lance une pétition pour le désarmement universel. Au Canada, 491 000 personnes la signent. Immédiatement avant et pendant la Deuxième Guerre mondiale, la section torontoise aide les RÉFUGIÉS à s'établir et à apprendre l'anglais. La ligue connaît cependant un déclin au cours des années 40 et 50, en partie à cause de la remontée du militarisme et de la peur engendrées par la Deuxième Guerre mondiale et par laGUERRE FROIDE qui s'ensuit. Seule la section de Vancouver poursuit ses activités après le milieu des années 50, avec des effectifs très réduits, avant de finir par se dissoudre elle aussi.
Cependant, à la fin des années 70, une filiale ouvre à Ottawa. Plus tard, la section de Vancouver refait surface et le nombre de membres s'accroît dans tout le pays. En 1993, la filiale d'Ottawa publie le Budget des femmes canadiennes, qui compare les sommes que le gouvernement fédéral dépense pour les programmes et les services sociaux et le budget de la défense nationale. On y propose une vision différente de la sécurité qui nécessite une restructuration des priorités et des politiques gouvernementales qui tienne compte des besoins des femmes et qui profite à toute la société. Le Budget des femmes canadiennes soutient que la meilleure façon d'assurer la sécurité, à la fois au Canada et ailleurs dans le monde, c'est de pourvoir aux besoins humains essentiels plutôt que d'effectuer des dépenses militaires.
La LIFPL poursuit son action en faveur des femmes, de la paix et de la justice sociale. Elle a dénoncé la guerre du Golfe et rassemble toujours des signatures en faveur d'un traité interdisant les essais nucléaires. Dans son bulletin, le WILPF News, la ligue décrit ses activités, tant au Canada qu'à l'étranger, et fait l'analyse de l'actualité sociale et politique dans le monde.
La LIFPL fait partie du Comité canadien d'action sur le statut de la femme (CCASF) et du comité directeur de l'Alliance canadienne pour la paix (ACP). (Voir aussi MOUVEMENT PACIFISTE).