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London

London, ville de l'Ontario., const. en 1855, pop. 366 151 (recens. 2011), 352 395 (recens. 2006); chef-lieu du comté de Middlesex; située au coeur de la péninsule sud-ouest de la province, à mi-chemin entre Toronto (185 km) et Windsor (190 km).

London, ville de l'Ontario., const. en 1855, pop. 366 151 (recens. 2011), 352 395 (recens. 2006); chef-lieu du comté de Middlesex; située au coeur de la péninsule sud-ouest de la province, à mi-chemin entre Toronto (185 km) et Windsor (190 km) dans le corridor routier Québec-Windsor; au sud, se trouve le lac Érié et, au nord-ouest, le lac Huron. Au nord et au nord-est de la ville, le secteur fonctionnel et de services de London comporte de vastes et riches terres agricoles. On pratique l'agriculture commerciale au sud et au sud-ouest; c'est aussi la plus importante région de culture du TABAC au pays. London est reconnue à la fois comme centre financier, éducatif et médical, en plus d'être le siège de plusieurs entreprises et agences gouvernementales, tant provinciales que fédérales.

London, en 1855
London, représentée ici en 1855, se développe et devient un centre administratif grâce à la prospérité de ses terres agricoles (dessin réalisé par Edwin Whitefield, avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/C-612).
London, avenue Queens à
Avenue Queens en 1876 : en avant-plan, la structure proéminente de l'église méthodiste des Wesleyans, détruite par le feu en 1895 (avec la permission de la D.B. Weldon Library, U. de Western Ontario).
Queen
En direction est. La structure proéminente au premier plan est l'église méthodiste Wesleyan, détruite par un incendie en 1895 (avec la permission de D.B. Weldon Library, J.J. Talman Regional College).

Peuplement et Développement

London est d'abord le territoire du peuple Attiwandaronk (NEUTRES), puis des OJIBWÉS, jusqu'à ce qu'en 1793 John Graves SIMCOE y réserve 405 ha de terres dans le but d'en faire la capitale provinciale et un lieu stratégique de défense militaire. À l'époque, peu de colons européens habitent à l'ouest du lac Ontario. En 1826, le site devient cependant le siège du district de London suite au projet de Thomas TALBOT qui veut étendre la colonisation au nord du lac Érié et aux recommandations de militaires après la guerre de 1812. La construction d'un palais de justice en maçonnerie, dont la structure imite une forteresse avec ses tours crénelées, commence immédiatement.

Au cours des années 1830, les colons arrivent en grand nombre dans le Sud-Ouest de l'Ontario et la ville croît rapidement. Les RÉBELLIONS DE 1837 y amènent le plus important contingent de militaires britanniques à tenir garnison à l'ouest de Toronto, ce qui donne à London sa réputation de « ville de garnison ». Durant les années 1840, le commerce se développe grâce à l'amélioration du système routier. La présence de nombreux hôtels, de commerces, de banques et de journaux confère à la ville un statut de pôle régional. En 1854, l'ouverture du GREAT WESTERN RAILWAY (allant de Niagara à Windsor via Hamilton) ne fait que renforcer le rôle croissant de London comme centre régional.

En 1855, London est constituée en tant que ville (pop. 10 060). Elle devient ensuite le siège de diocèses catholique et anglican (Huron). L'expansion du chemin de fer, l'arrivée soutenue de nouveaux habitants, ainsi que le premier boom pétrolier canadien, à 80 km à l'ouest de la ville, favorisent la diversification de l'économie de London. La formation de compagnies maintenant pancanadiennes, comme la London Life Insurance et la CANADA TRUST (1864), confèrent peu à peu un rôle financier à la ville. Les industries manufacturières, dont celles liées au brassage de la bière, se développent également. Les noms de John LABATT et de John CARLING sont ainsi associés à London.

En 1863, on fonde l'Anglican Huron College, ancêtre de l'UNIVERSITÉ DE WESTERN ONTARIO (1878). Au cours des décennies suivantes, des écoles et des collèges d'autres confessions religieuses voient aussi le jour. En 1967, le collège communautaire Fanshawe ouvre ses portes. Le premier hôpital régional, le London Asylum, est fondé en 1860; Maurice BUCKE est l'un des premiers à en assumer la direction.

Paysage urbain

La partie la plus ancienne de London, qui se trouve au centre-ville, consiste en un quadrillé de rues larges, tracé sur terrain plat entre les bras nord et sud de la RIVIÈRE THAMES. Par la suite, la municipalité annexe de temps en temps des terres limitrophes, de sorte que la superficie totale de la ville atteint aujourd'hui 423 km2. La moitié de ces terres ont été acquises en 1993. Après 1945, l'étalement urbain se fait vers le nord, l'ouest et le sud, sur des terres un peu plus en hauteur. Certains quartiers, qui se sont développés autour des centres commerciaux, encerclent aujourd'hui presque complètement l'ancien centre-ville, qui doit désormais faire des efforts pour maintenir sa part des activités d'affaires, de commerce et de divertissement. En 1999, la grande réouverture du marché au design magnifique de Covent Garden (ouvert pour la première fois en 1845), situé dans la vieille place du marché, est saluée comme un signe annonciateur d'un meilleur avenir pour un centre-ville devenu exsangue. L'ouverture, en 2002, du John Labatt Centre, une patinoire ultramoderne dédiée au hockey de mêne que site pour les grands concerts, aide le centre-ville à retrouver son rôle de premier plan en matière de divertissement.

Les maisons construites à London au XIXe siècle sont souvent recouvertes de brique jaune pâle (« blanche ») et comportent fréquemment une fenêtre latérale en forme de trou de serrure ou de fer à cheval. Parmi les édifices dignes de mention, notons l'Eldon House (1834), une ancienne résidence bourgeoise convertie en musée, le vieux palais de justice (1828) et la cathédrale St. Paul (1846). Woodfield Village, un quartier résidentiel de style victorien du Vieux-London, contient plusieurs maisons historiques.

Surnommée la « ville de la forêt », London possède de nombreux arbres (surtout de grands érables argentés) qui longent ses rues et qui ont été plantés au XIXe siècle. Un sixième de la superficie totale de la ville est composé d'espaces verts, surtout près des rivières, sans compter la nouvelle partie, annexée en 1993, qui est constituée en majeure partie de terres agricoles. Le plus grand parc, le parc Springbank (78 ha), fait une place au célèbre Storybook Gardens, un vaste zoo, particulièrement apprécié par les jeunes enfants (1958). Le parc Victoria (6 ha), situé au coeur de la ville, est le plus ancien des parcs urbains (1874); l'été et l'hiver, il accueille plusieurs festivals.

Population

C'est l'immigration plus que la croissance naturelle, viendra expliquer l'augmentation de la population locale au fil des décennies. Conformément à la tradition des vieilles villes coloniales du Haut-Canada, le dernier recensement (2001) indique que plus du tiers des habitants s'identifient encore comme entièrement ou en partie, d'origine ethnique anglaise; suivront ceux qui citent des origines canadiennes, écossaises ou irlandaises. Les ascendances allemandes, françaises et néerlandaises sont également bien représentées.

Économie et main d'oeuvre

Aujourd'hui, la grande diversité manufacturière de la ville inclut aussi bien la production de céréales pour le petit déjeuner (Kellogg's, 1924) que celle d'abrasifs (3M, 1952), d'avions légers (Diamond, 1993) et de locomotives diesel (GM, 1949). Plusieurs entreprises fabriquent des pièces d'automobile pour les usines d'assemblage du Sud-Ouest ontarien et des États-Unis. L'arrière-pays de London regroupe les terres agricoles parmi les plus fertiles au Canada, et sa position stratégique en tant que pôle régional est constamment renforcée par le développement des communications et par son dynamisme dans la recherche et le développement de technologies médicales et manufacturières. Plus des trois quarts de la population oeuvre dans le secteur des services. Le commerce, deuxième secteur de l'économie, emploie près de 20 p. 100 de la population. Les autres secteurs d'activité se divisent à parts égales le reste de la main-d'oeuvre.

Transports

Depuis le milieu des années 1850, London est un point de jonction stratégique du système ferroviaire, desservi par les lignes principales du CN et du CP. La gare de voyageurs de VIA Rail à London est la troisième du Canada pour ce qui est de l'activité. L'aéroport international du Grand London accueille cinq compagnies aériennes de transport régulier qui offrent un service d'appoint aux aéroports internationaux de Toronto, Ottawa, Montréal et Detroit. Carrefour de routes régionales durant les années 30 et 40, London est maintenant reliée à des autoroutes se dirigeant vers Windsor et Toronto (autoroute 401), Sarnia-Port Huron (autoroute 402), et Hamilton (autoroute 403). Grâce à la proximité de ces trois éléments de la grande « autoroute de l'ALENA », dont deux (la 401 et la 402) passent carrément à l'intérieur des limites de la ville, London est bien placée sur l'artère commerciale par où passe, selon les estimations, environ 35 % de tous les biens échangés entre le Canada et les États-Unis. Ces artères servent autant à l'industrie du camionnage qu'à stimuler une importante industrie touristique. Le service régulier d'autobus-voyageurs vers Toronto, Detroit et Buffalo comprend plusieurs lignes express sur autoroute. Quant au transport urbain, il est assuré par un service public d'autobus depuis 1940, remplaçant les anciens tramways électriques ou hippomobiles.

Gouvernement et vie politique

À partir de 1847, dans l'ensemble, London est dirigée par un maire et des conseillers municipaux représentant quatre circonscriptions. En 1961, à la suite d'une importante annexion, trois nouvelles circonscriptions s'ajoutent, de même qu'un conseil de réglementation formé du maire et de quatre contrôleurs élus, auxquels se joignent 14 conseillers. Cette structure demeure inchangée suite à l'annexion de 1993, les circonscriptions étant seulement plus vastes qu'auparavant.

La vie politique de London est peu polarisée, et les débats portent surtout sur des questions comme la bonne planification des annexions, la façon d'attirer de nouvelles entreprises, la viabilité du centre-ville, etc. Les commissions scolaires, tant publiques que séparées (catholiques), sont elles aussi administrées par des élus. La législation sur l'annexion de 1993 abolit la Public Utilities Commission (PUC), crée l'Hydro Commission, en nomme les membres et transfère la responsabilité des parcs et des loisirs de l'ancienne PUC à la municipalité sous forme d'un service municipal. Depuis 1946, une commission permanente d'urbanisme voit au développement harmonieux de la municipalité.

Vie culturelle

La grande vitalité culturelle de London est assurée par une communauté dynamique d'artistes, créateurs comme interprètes. La ville a vu naître des artistes de réputation tant nationale qu'internationale, tels Paul PEEL, Greg CURNOE et Philip Aziz. Museum London (de 1980 à 2001, London Regional Art and Historic Museums) soutient les arts visuels et gère une collection portant sur l'histoire locale.

La faculté de musique Don Wright de l'U. de Western Ontario contribue grandement à la vigueur de la vie musicale à London; récitals et concerts sont nombreux, incluant ceux de l'Orchestra London Canada, de diverses chorales, dont la London Fanshawe Symphonic Chorus et Pro Musica, et de talentueux organistes locaux. Le Londonien le plus connu est sans doute le chef d'orchestre Guy LOMBARDO. Les acteurs Hume CRONYN et Kate NELLIGAN sont également originaires de London.

Les premiers spectacles de théâtre amateur sont montés par les officiers de garnison britanniques en 1839. Par la suite, la Holman Opera Company, basée à London, monte des spectacles qu'elle présente en tournée au Canada et aux États-Unis. Les années entre 1930 et la fin des années 1950 sont les années de gloire du London Little Theatre (LLT). C'est sans doute à cause de leurs succès en tant que troupe d'amateurs que le LLT attend 1971 pour passer au statut professionnel. Il devient la troupe du GRAND THEATRE, du nom du magnifique théâtre restauré, vieux d'un siècle, acheté par la troupe. Peu après la professionalisation du LLT, un nouveau groupe d'amateurs, les London Community Players, arrive sur la scène. Parmi les musées, on compte un village de pionniers au parc Fanshawe et un musée d'archéologie qui comprend la reconstitution d'un village neutre d'il y a 500 ans. Le lieu historique national de la maison Banting commémore l'histoire de la découverte de l'INSULINE. Sir Frederick BANTING et d'autres grands médecins sont à l'honneur au Temple de la renommée médicale canadienne.

London dispose de neuf stations de radio. Son unique station de télévision (CFPL), de même que son quotidien : le Free Press, appartiennent à la famille Blackburn à leur création, mais sont vendus à de grandes entreprises torontoises (respectivement CHUM/CITY et Sun Media) au cours des années 1990.

London compte une équipe de la ligue de hockey junior majeur de niveau A, les Knights, qui reçoit au John Labatt Centre. En 2002, la ville fait l'acquisition d'une des équipes fondatrices de la ligue canadienne de baseball. Les Monarchs jouent sur le terrain de l'historique Labatt Park, situé au confluent de la rivière Thames, au coeur de la ville. De nombreuses équipes de sports amateurs et universitaires sont aussi populaires et attirent de nombreux spectateurs.