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Lou Jacobi

Louis Harold Jacobovitch, acteur, comédien (né le 28 décembre 1913 à Toronto, en Ontario; décédé le 23 octobre 2009 à New York, dans l’État de New York). Lou Jacobi est un acteur canadien juif dont la carrière s’est étendue sur 70 ans, soit de 1924 à 1994. Il a commencé à jouer enfant, apparaissant dans des productions théâtrales à Toronto avant de passer à la scène du West End, à Londres, puis à Broadway. On l’a vu également dans plus de 70 films et séries télévisées dans des rôles dramatiques ou comiques. Acteur avunculaire avec un excellent sens de la comédie, il s’est déjà décrit lui-même comme ayant « le look de l’oncle Max favori de tout un chacun ». Il a été intronisé dans l’Allée des célébrités du Canada en 1999.

Vie personnelle

Louis Harold Jacobovitch naît en 1913. Il est le fils de Joseph et Fay Jacobovitch. Il grandit sur l’avenue Brunswick à Toronto, tout près du marché Kensington. Sa carrière d’acteur commence alors qu’il est encore enfant : son premier rôle est celui d’un violoniste prodige dans la production théâtrale en Yiddish The Rabbi and the Priest à Toronto en 1924. Lou Jacobi continuera à jouer du violon tout au long de sa vie.

À l’époque de la mort de Lou Jacobi en 2009, il laisse une sœur, Rae Gold, et un frère, Rabbi Avrom Jacobovitch, tous deux de Toronto. Lou Jacobi épouse Ruth Ludwin en 1957 et demeure marié avec elle jusqu’à sa mort en 2004. Il passe les dernières années de sa vie à Manhattan.

Faits saillants de carrière

Dans les années 1940, Lou Jacobi travaille comme humoriste dans un village de vacances dans la région de Muskoka au nord de Toronto. Il est directeur social d’un des villages et organise des numéros pour les mariages et les enterrements de vie de garçon. Il est aussi directeur dramatique pour le Toronto Young Men’s Hebrew Association (YMHA). En 1949, il fait partie de la distribution de Spring Thaw, une des revues satiriques les plus populaires de l’histoire du théâtre canadien.

De 1952 à 1955, Lou Jacobi travaille principalement au Royaume-Uni, dans les théâtres du West End, à Londres. Il apparaît dans des productions comme les comédies musicales Guys and Dolls et Pal Joey. Il joue dans son premier long métrage, la comédie britannique Is Your Honeymoon Really Necessary? (1953) et tient un rôle de soutien dans Carol Reed’s A Kid for Two Farthings (1955).

En 1955, Lou Jacobi fait ses débuts sur la scène de Broadway dans le rôle de Hans van Daan dans The Diary of Anne Frank. Il conserve le rôle durant les deux ans et demi que dure la production de Broadway. Il compte parmi les trois seuls acteurs qui reprendront leur rôle dans l’adaptation au cinéma réalisée par George Stevens en 1959. Lou Jacobi continue à jouer à Broadway, notamment dans la première pièce de Neil Simon, Come Blow Your Horn, en 1961. Cette pièce contribue à consolider la réputation de l’acteur, à la fois en raison de son excellente prestation comique et pour la force de son personnage.

En tout, Lou Jacobi apparaîtra dans dix pièces de Broadway au cours de sa carrière, tout en assurant de solides rôles de soutien dans une douzaine de longs métrages et de nombreuses séries télévisés. On le voit dans des séries télévisées comme The Dick Van Dyke Show, The Man from U.N.C.L.E., Barney Miller, Sanford and Son, King of Kensington, Cagney & Lacey, St. Elsewhere et L.A. Law. Au début des années 1970, il apparaît régulièrement dans le The Dean Martin Show. Parmi ses crédits au cinéma on compte Irma La Douce de Billy Wilder (1963), Everything You Always Wanted to Know About Sex (But Were Afraid to Ask) de Woody Allen (1972), Arthur (1981), My Favorite Year (1982) et Avalon de Barry Levinson (1990).

Outre ses innombrables rôles dans des films, pour la télévision et au théâtre, Lou Jacobi a enregistré des albums humoristiques, comme Al Tijuana and His Jewish Brass (1966).

Style caractéristique

Lou Jacobi était bien connu en tant qu’acteur de soutien qui interprétait souvent des rôles d’homme d’un certain âge possédant des qualités avunculaires. Il s’est décrit lui-même comme ayant « le look de l’oncle Max favori de tout un chacun ». Le critique du New York Times Clive Barnes décrivait ainsi Lou Jacobi : « Un visage d’une lassitude sublime et les manières d’un homme qui a tout vu, qui n’a rien fait et qui ne se soucie maintenant que de ses brûlements d’estomac. » Il a souvent interprété des rôles d’hommes juifs âgés, dans des rôles dramatiques ou comiques.

Honneurs

Lou Jacobi a été intronisé dans l’Allée des célébrités du Canada en 1999 pour ses contributions aux arts et au divertissement, particulièrement au cinéma. Son étoile est située tout près du Royal Alexandra Theatre à Toronto. Lou Jacobi a été le premier récipiendaire du John Labatt Entertainment Group Canadian Classic Award pour sa contribution au cinéma. Il a aussi remporté au moins un prix Clio pour son travail dans les publicités de la compagnie de location de voitures Hertz.

Même s’il n’a pas remporté beaucoup de prix pour son travail au long de sa carrière, Lou Jacobi était un acteur très respecté. Ses rôles étaient souvent très appréciés même quand le reste du film ou de la pièce ne l’étaient pas. À l’occasion de son intronisation dans l’Allée des célébrités du Canada en 1999, le critique de cinéma Roger Ebert a dit : « Dans le cours de votre vie, vous rencontrez parfois des gens qui savent être heureux. Je regarde Lou, et je ne crains pas d’atteindre 85 ans, si je peux le faire dans le style de Lou. »