Madeleine, Îles de la
Îles de la Madeleine, Qc. Archipel d'une superficie de 202,35 km2 situé au coeur du GOLFE DU SAINT-LAURENT, à 215 km au sud-est de la GASPÉSIE, à 105 km de l'Île-du-Prince-Édouard et à 95 km au nord-ouest de l'ÎLE DU CAP-BRETON. S'étendant sur une distance de 100 km, cet archipel en forme d'hameçon est constitué de quelque 16 îles, îlots et récifs. Sur le plan géologique, il fait partie de la région des Appalaches et son point culminant est Big Hill (altitude de 174 m) sur l'Île d'Entrée. Ses falaises de grès rouge et gris admirablement sculptées et ses 435 km de ligne de côte (dont 300 km sont des plages de sable), sont dotées de havres et de baies pittoresques.
Précédé par des pêcheurs BASQUES, Jacques CARTIER arrive en 1534 aux abords de l'île qu'il nomme « Brion » en l'honneur du grand amiral français. Il baptise l'archipel « Les Araynes » (du vieux français « arènes » ) à cause de ses vastes plages de sable. Par la suite, les pêcheurs français nommeront l'archipel les « Îles Ramées », et les Micmacs, « Munagesunok » ou « îles que battent les vagues ». Concédées d'abord à Nicolas Denys en 1672, les îles prendront le nom de l'épouse (Madeleine Fontaine) de leur deuxième seigneur, François Doublet, mais Samuel de CHAMPLAIN avait déjà nommé l'Île du Havre Aubert « La Magdeleine », en 1632! La première bataille entre Anglais et Français en Amérique du Nord s'y déroule en 1591. La véritable colonisation débute en 1755, quand plusieurs familles acadiennes (voir ACADIE) déportées par les Anglais s'y établissent. D'autres familles de Miquelon s'y installent en 1793. Par le TRAITÉ DE PARIS, toutes les possessions françaises d'Amérique passent à l'Angleterre, sauf SAINT-PIERRE ET MIQUELON. En 1787, George III concède les îles à l'amiral Isaac Coffin qui soumet les Madelinots à la tenure seigneuriale. La misère qui en découle pousse les insulaires à l'exil, et ils fondent plusieurs villages sur la Côte Nord, au Québec. Malgré l'abolition de la TENURE SEIGNEURIALE en 1854 au Canada, les îles demeurent une concession qui appartient au gouvernement du Québec depuis 1958. Très peu de Madelinots ont acheté leur terre depuis qu'ils sont autorisés à le faire (1895), de sorte que 70 p. 100 des terres privées sont toujours assujetties à la rente seigneuriale que le gouvernement n'applique heureusement pas.
La plupart des îles sont reliées entre elles par de longs cordons de sable et sont habitées, soit l'Île du Havre Aubert, l'ÎLE DU CAP AUX MEULES, l'Île de Havre aux Maisons, l'Île aux Loups, l'ÎLE DE LA GRANDE ENTRÉE, Grosse Île, l'Île de l'Est. Au large, l'Île d'Entrée est aussi habitée, mais non l'Île Brion qui se situe au nord de Grosse Île. Le centre administratif de l'archipel et de la MRC des Îles de la Madeleine est Cap-aux-Meules. En 1996, la population des îles s'élevait à 13 802 habitants. Elles ne sont reliées au continent par bateau de façon régulière que depuis 1938. La pêche représente presque la totalité de l'activité économique des îles. Le homard, qu'on y trouve à profusion, est gardé dans des bassins et expédié vivant. La « crise des pêcheries », particulièrement la diminution du stock de MORUES, a réduit considérablement l'activité de la pêche depuis le début des années 90. Au début des années 80, l'intervention d'activistes pour la protection des animaux a anéanti une autre industrie séculaire, la chasse au phoque. On assiste cependant à une faible reprise depuis 1995. Par contre, depuis 1972, l'industrie du tourisme a pris un tel essor que la population des îles triple durant l'été. L'exploitation d'un gisement de sel (mine Seleine) à Grosse Île, depuis 1983, constitue un pilier de l'économie insulaire. L'aquaculture des MOULES a débuté en 1986 et on assiste à un essor de l'agriculture.