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Margaret MacMillan

Margaret Olwen MacMillan, historienne, autrice (née le 23 décembre 1943 à Toronto, en Ontario). Margaret MacMillan est professeure émérite en histoire à l’Université de Toronto et en histoire internationale à l’Université d’Oxford. Son livre à succès de 2001, Paris 1919, examine l’impact durable de la Conférence de paix de Paris à la fin de la Première Guerre mondiale. Elle continue à écrire sur le rôle de la guerre et du rétablissement de la paix sur la société humaine.

Margaret MacMillan

Jeunesse et famille

Margaret MacMillan grandit à Toronto, elle est l’aînée de cinq enfants. Dans son essai « My Mother’s House » pour le livre Lives of Houses, édité par Kate Kennedy et Hermoine Lee, Margaret MacMillan écrit : « Nous étions de classe moyenne, peut-être même de classe moyenne supérieure, bien que la société canadienne n’aimait pas penser à de telles gradations. » Le père de Margaret MacMillan, Robert Laidlaw MacMillan, est professeur de médecine à l’Université de Toronto, et il est cofondateur de la première unité de soins coronariens au monde à l’Hôpital général de Toronto. Sa mère, Eluned Carey Evans, la petite-fille du premier ministre britannique David Lloyd George, se trouve au Canada lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate et elle ne peut pas rentrer chez elle. La sœur de Margaret MacMillan, Ann MacMillan, est journaliste et éditrice en chef au bureau de Londres de la CBC, et son neveu, Dan Snow, est un historien britannique populaire.

Éducation

Margaret MacMillan s’inscrit à l’Université de Toronto en 1962, elle obtient un baccalauréat ès arts en histoire au Trinity College. Elle écrit plus tard : « On nous enseignait très bien, nous étions encouragés à lire beaucoup, et on nous montrait comment évaluer et suivre les preuves en abandonnant les théories intéressantes si nécessaire. Nous écrivions beaucoup également, et nos professeurs nous donnaient des notes élevées pour le style et la clarté. » Margaret MacMillan fréquente ensuite le St. Hilda’s College d’Oxford et obtient un baccalauréat de deux ans en philosophie de la politique.

Margaret MacMillan obtient son doctorat en philosophie au St. Antony’s College d’Oxford en 1974. Sa thèse doctorale porte sur « les attitudes sociales et politiques des expatriés britanniques en Inde, 1880–1920 ». Son premier livre, Women of the Raj, examine les vies et les attitudes des femmes britanniques en Inde avant l’indépendance et la partition en 1947.

Carrière académique

De 1975 à 2002, Margaret MacMillan est professeure d’histoire à l’Université Ryerson (maintenant l’Université métropolitaine de Toronto) et elle est directrice du département pendant cinq ans. Elle est doyenne du Trinity College de l’Université de Toronto de 2002 à 2007. De 1995 à 2003, Margaret MacMillan est coéditrice du International Journal, qui est publié par l’Institut canadien des affaires internationales. De 2007 à 2017, elle est directrice du St. Antony’s College d’Oxford et professeure d’histoire internationale à l’Université d’Oxford.

Margaret Macmillan est membre de la Société Royale de Littérature, de la Société royale du Canada, et de la Société géographique royale du Canada. Elle est également membre honoraire de la British Academy et de la Learned Society of Wale. Elle est aussi administratrice du Musée impérial de la guerre.

Paris 1919

Le livre à succès de Margaret MacMillan, Paris 1919 : Six Months That Changed The World, sort en 2001 au Royaume-Uni et en 2002 en Amérique du Nord. Le livre Paris 1919 est encensé par les critiques dans le monde entier. Une critique de Policy Options affirme que « Paris 1919 se lit comme un roman, sauf qu’aucun romancier ne se permettrait d’avoir autant de personnages aussi intenses ou des intrigues aussi denses, entremêlées et fascinantes. »

Margaret MacMillan veut depuis longtemps écrire un livre sur la Conférence de paix de Paris, mais initialement elle a de la difficulté à trouver un éditeur. Toutefois, l’évolution des circonstances géopolitiques dans les années 1990 ravive l’intérêt au sujet de la réunion de 1919 et 1920. Margaret Macmillan déclare plus tard :

« Le synchronisme a joué un rôle majeur dans son succès. L’euphorie qui avait marqué la fin de la Guerre froide s’est dissipée alors que les années 1990 et le début des années 2000 ont entraîné la désintégration d’États comme la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, et l’Union soviétique; la réémergence des anciennes rivalités gelées par la Guerre froide; la reprise des conflits dans le Moyen-Orient et les attaques terroristes par les islamistes contre des cibles occidentales. Les gens se posaient des questions, et la Conférence de paix de Paris a contribué à fournir un contexte et une meilleure compréhension. »


Le livre Paris 1919 reçoit de nombreux prix et distinctions, incluant un Prix littéraire du Gouverneur général, un prix Duff Cooper pour une œuvre littéraire exceptionnelle dans le domaine de l’histoire, de la biographie et de la politique, ainsi qu’un prix Hessell-Tiltman d’histoire. Margaret MacMillan devient la première femme à recevoir le prix Baillie Gifford (anciennement prix Samuel Johnson) pour le meilleur ouvrage de non-fiction publié au Royaume-Uni.

L’écriture de l’histoire

Margaret MacMillan cite l’historienne Barbara Tuchman, autrice de The Guns of August, comme étant une « énorme influence » sur son approche de l’histoire. Dans ses livres et ses conférences publiques, Margaret MacMillan se porte à la défense de livres d’histoire accessibles écrits par des historiens professionnels. Dans son livre de 2008, The Uses and Abuses of History, Margaret MacMillan discute de l’importance de l’histoire politique, écrivant : «  Si nous n’écrivons pas, en tant qu’historiens, l’histoire des événements importants ainsi que les petites histoires qui ont créé le passé, d’autres le feront, et ils ne le feront pas nécessairement aussi bien. » Son livre de 2015, History’s People : Personalities and the Past soutient que les historiens doivent tenir compte de la prise de décision individuelle et des changements à la fois à court terme et à long terme. Elle écrit : « Nous ne pouvons pas écarter le court terme… Les idées et les changements soudains dans la politique, les modes intellectuelles, dans les idéologies ou la religion comptent également… Nous ne pouvons pas non plus ignorer le rôle des individus, qu’ils soient penseurs, artistes, entrepreneurs ou dirigeants politiques. »

Margaret MacMillan souligne également l’importance de l’histoire dans le contexte des relations internationales. Dans son livre The Uses and Abuses of History, elle écrit : « Si vous ne connaissez pas l’histoire des autres peuples, vous ne comprendrez pas leurs valeurs, leurs craintes et leurs espoirs, ni la manière dont ils sont susceptibles de réagir face à quelque chose que vous faites. »

Guerre et paix

Les livres récents de Margaret MacMillan explorent les rôles de la guerre et du rétablissement de la paix, examinant l’impact social plus large de ces phénomènes. Son livre The War That Ended Peace examine les circonstances qui ont précipité la Première Guerre mondiale et la raison pour laquelle les efforts de rétablissement de la paix ont échoué en 1914. Le dernier livre de Margaret MacMillan, War : How Conflict Shaped Us, explore l’influence de la guerre sur la société humaine des temps classiques jusqu’à aujourd’hui. Ces deux livres reçoivent de nombreux éloges de la critique. L’ancien premier ministre canadien Paul Martin écrit au sujet de The War That Ended Peace : « Je n’en suis qu’à la moitié du livre et je ne veux pas le déposer… Par contre, quand je l’aurai fini, je regretterai de l’avoir terminé parce que ce que je veux réellement faire, c’est de le lire encore pour la première fois. » Le critique de livre A.W. Perdue du Times Higher Education se dit « impressionné par l’analyse éblouissante de la capacité humaine à la violence et la manière dont elle a façonné nos vies. »

Distinctions

Margaret MacMillan est nommée Officier de l’Ordre du Canada en 2005 et Compagnon de l’Ordre du Canada en 2015. En 2018, la reine Elizabeth II nomme Margaret MacMillan membre de l’Ordre des Compagnons d’Honneur. En 2022, le roi Charles III nomme Margaret Macmillan membre de l’Ordre du mérite, qui est décerné par le monarque à des personnes qui se sont exceptionnellement distinguées dans les forces armées, la science, les arts, la littérature, ou qui ont fait la promotion de la culture. Seules 24 personnes peuvent faire partie de l’Ordre du mérite à la fois.

Le 6 mai 2023, Margaret MacMillan assiste au couronnement de Charles III à l’abbaye de Westminster à Londres en tant que membre de la délégation canadienne, représentant l’Ordre du Canada.

Livres

  • Women of the Raj: The Mothers, Wives and Daughters of the British Empire in India (1988)
  • Paris 1919: Six Months That Changed the World (2001)
  • Nixon in China: The Week That Changed the World (2006)
  • The Uses and Abuses of History (2008)
  • Stephen Leacock (2009)
  • The War That Ended Peace (2013)
  • History’s People: Personalities and the Past (2015)
  • War: How Conflict Shaped Us (2020)