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M. NourbeSe Philip

Marlene Nourbese Philip, poète, romancière, essayiste (née le 3 février 1947 à Moriah, sur l’île de Tobago).
M. NourbeSe Philip
M. NourbeSe Philip, po\u00e8te, romanci\u00e8re, essayiste.

Marlene Nourbese Philip, poète, romancière, essayiste (née le 3 février 1947 à Moriah, sur l’île de Tobago). Marlene Nourbese Philip, qui publie sous le nom de plume de M. NourbeSe Philip, est l’auteure influente de plusieurs romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre sur les questions politiques liées au sexe, aux races et au langage.

Jeunesse et formation

Marlene Philip naît en 1947 sur l’île de Tobago, dans les Caraïbes. Sa famille est relativement prospère pour des gens noirs vivant dans les Caraïbes sous la tutelle des Britanniques. Sa grand-mère possédait une plantation et son père était principal d’une école. Ironiquement, elle reçoit le prénom de la vedette de cinéma allemande blanche Marlene Dietrich. Elle s’adjoindra plus tard le deuxième prénom africain Nourbese, qui signifie « merveilleuse enfant ». Sa famille déménage sur l’île voisine de la Trinité lorsqu’elle n’a que huit ans.

La Trinité et Tobago deviennent indépendantes de l’Empire britannique en 1962. L’éducation est alors devenue beaucoup plus accessible dans le pays et Marlene Philip peut donc aller à l’école. Elle suit les cours de l’école secondaire Bishop Anstey, où elle décroche une bourse, la Cipriani Memorial Scholarship, après avoir terminé première d’un examen de niveau secondaire administré dans l’ensemble des Caraïbes. Cette bourse lui permet d’étudier à l’Université des Indes occidentales, à Kingston, en Jamaïque, où elle recevra son baccalauréat en économie. En 1968, Marlene Philip part au Canada où elle décroche une maîtrise en sciences politiques et un diplôme de droit à l’Université Western à London, en Ontario. Elle pratique le droit à Toronto pendant presque une décennie, d’abord au sein de Parkdale Community Services, puis chez Jemmott and Philip. En 1983, elle décide d’abandonner sa carrière de juriste pour se consacrer entièrement à l’écriture.

Première moitié de carrière

Un des thèmes centraux de l’œuvre de Marlene Philip est sa lutte permanente pour rétablir un lien avec son héritage culturel perdu. Son premier recueil de poèmes, Thorns (William Wallace Inc.), est publié en 1980, suivi de Salmon Courage (William Wallace Inc.) en1983.Son troisième recueil, She Tries Her Tongue, Her Silence Softly Breaks (Ragweed Press), est publié en 1989 et reçoit le prix Casa de las Américas. C’est la deuxième Canadienne qui se voit décerner ce prix. Dans She Tries Her Tongue, Her Silence Softy Breaks,le problème de parler et d’écrire en anglais, une « lan lan lan lang / langue étrangère » est mis en avant. Les poèmes constituent ici une quête linguistique visant à exprimer les souvenirs et les expériences personnels qui forment l’histoire d’une personne. Les poèmes de Marlene Philip rassemblés dans le plus récent de ses recueils, Zong! (The Mercury Press, 2008) s’inspirent d’une décision d’un tribunal concernant le tristement célèbre assassinat, en 1781, de nombreux Africains sur un bateau d’esclaves qui faisait route de Liverpool, en Angleterre, vers la Jamaïque.

La lutte qu’elle mène pour établir un lien avec son héritage culturel transparaît également dans Looking for Livingstone: An Odyssey of Silence (1991). Mélange de vers et de prose, le texte donne la parole à une voyageuse qui décrit sa quête pour l’aventurier David Livingstone (célébré dans l’Occident comme celui qui a découvert l’Afrique) et remet en question les idées préconçues de l’Occident sur le silence des Autochtones. Marlene Philip a également écrit un roman destiné aux jeunes et salué par la critique – Harriet’s Daughter (The Women’s Press, 1988) –, qui décrit comment une adolescente noire va être amenée à prendre sa vie en main. Le roman fait partie des finalistes lors de l’attribution en 1989 du Prix de la littérature pour enfant décerné par l’Association canadienne des bibliothèques.

Marlene Philip est également l’auteure de trois pièces de théâtre. La pièce Coups and Calypsos (1996) est coproduite par la Cahoots Theatre Company de Toronto et la Talawa Theatre Company de Londres, en Angleterre, et sera plus tard publiée par The Mercury Press avec l’anthologie Testifyin’: Contemporary African Canadian Drama. Harriet’s Daughter (2000) est une adaptation de son roman pour jeunes adultes portant le même titre, tandis que The Redemption of Al Bumen (A Morality Play) (1993) sera inclus dans l’essai intitulé Showing Grit: Showboating North of the 44th Parallel (1993).

Essais et militantisme

Le rôle de Marlene Philip sur la scène du militantisme antiraciste est très apparent dans ses essais, qui ont été d’abord rassemblés dans le volume intitulé Frontiers: Essays and Writings on Racism and Culture (1992). Dans Showing Grit: Showboating North of the 44th Parallel (1993), Marlene Philip critique la représentation à Toronto de la comédie musicale Show Boat en examinant le contenu du spectacle, le livre sur lequel il est basé, et les contextes social et historique dans lesquels les deux ont vu le jour. Le long essai Caribana: African Roots and Continuities – Race, Space and the Poetics of Moving est publié séparément comme un livre de colportage et inclut A Genealogy of Resistance (1997).

Prix

Marlene Philip a reçu le prix Casa de las Américas pour son recueil de poèmes She Tries Her Tongue, Her Silence Softly Breaks. En 1990, elle reçoit une bourse de la Guggenheim Fellowship pour ses activités en poésie et est McDowell Fellow en 1991. Elle a reçu The Lawrence Foundation Award pour sa nouvelle « Stop Frame », publiée dans le journal Prairie Schooner. En 1995, elle reçoit un Toronto Arts Award en lettres et édition. En 2001, elle remporte un prix Rebels for a Cause décerné par l’Elizabeth Fry Society de Toronto et un prix Woman of Distinction dans le domaine des arts du YWCA. En 2002, elle reçoit une bourse Chalmers de recherche artistique en poésie et en 2005, elle se voit accorder le statut d’artiste résidente au sein de la Fondation Rockefeller à Bellagio, en Italie.

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