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Michaud, Oswald

Oswald Michaud. Acousticien, pianiste, inventeur (Verner, près North Bay, Ont., 18 juillet 1891 - Montréal, 24 août 1966).

Michaud, Oswald

Oswald Michaud. Acousticien, pianiste, inventeur (Verner, près North Bay, Ont., 18 juillet 1891 - Montréal, 24 août 1966). À 18 ans, il entra au service d'une fabrique de pianos à Sainte-Thérèse-de-Blainville, près de Montréal, où il apprit la technologie et l'accordage, obtenant en 1910 un diplôme d'accordeur-technicien à Battle Creek, Mich. Il suivit en même temps des cours privés de piano, d'harmonie, d'électricité et de chimie industrielle. À partir de 1911, il exerça son métier d'accordeur à l'Université McGill puis au Cons. national de Montréal où il fut prof. d'acoustique et examinateur pendant 25 ans. Il joua du piano au cinéma muet durant une dizaine d'années puis, en société avec Euclide et Jérémie David, il fonda la fabrique de pianos David & Michaud dont il fut secr. trés. en 1922. À la création de la CCR (SRC), il devint l'accordeur attitré aux studios de Montréal, poste qu'il occupa jusqu'à la fin des années 1950. En 1937, il entreprit la réalisation d'un piano électronique auquel il donna le nom de Sonobel. Ayant enlevé la table d'harmonie d'un piano droit, il imagina de fixer sur chacune de ses 88 cordes un petit électro-aimant, les reliant ensuite à un amplificateur raccordé à un ou plusieurs haut-parleurs. Tout en conservant le timbre particulier de l'instrument, chaque corde peut ainsi résonner dans toute son amplitude. Une pédale permet d'enfler ou de diminuer le son, assurant ainsi une grande variété d'expression. Selon son inventeur, « on y trouve une couleur nouvelle dans la trame sonore, des basses puissantes, des hautes cristallines, s'adaptant à toute la littérature écrite pour le piano, ancienne, classique ou moderne » (Petit Journal, 20 mai 1951).

En 1939, Paul de Marky fit entendre le Sonobel à la SRC et à Charlottetown lors d'une réception officielle en l'honneur du roi George VI et de la reine Elizabeth. Paul Doyon et Alfred La Liberté de même que le célèbre pianiste Egon Petri ont aussi touché l'instrument. Dans une lettre à Michaud datée du 16 janvier 1941, Petri vante son « extraordinaire piano Sonobel » et en parle comme « d'une merveilleuse invention qui fera les délices des pianistes ». La Deuxième Guerre mondiale entraînant une rareté des matériaux, l'invention ne put être exploitée commercialement. Michaud se contenta d'en réaliser un second prototype qu'il plaça dans un studio de la SRC au début des années 1950.