Le terme « minorité visible » est employé en statistique pour désigner les personnes racisées (non-blanches) et non-autochtones selon les lois canadiennes. On retrouve dans cette expression plusieurs sous-catégories basées sur l’ethnie, la race ou le pays de provenance.
Lors du recensement de 2021, environ une personne sur quatre au Canada s'est décrite comme faisant partie d’une communauté incluse dans la catégorie de minorités visibles.
Origines
Le terme « minorité visible » est créé en 1975 par l’activiste Kay Livingstone pour discuter des inégalités sociopolitiques auxquelles sont confrontées les minorités non-blanches. (Voir Racisme; Préjugés et discrimination au Canada.) La désignation est officiellement reprise en 1984 lors de la Commission d'enquête sur l'égalité en matière d'emploi qui a donné lieu à l’adoption de la Loi sur l’équité en matière d’emploi, 1986. Cette loi vise notamment à faciliter l’accès équitable aux emplois pour les minorités discriminées. L'expression devient une norme de Statistique Canada à partir de 1986.
Minorité visible
La catégorie « minorité visible » dépend des réponses fournies par les individus en lien avec leur identité ethnique ou raciale. Cette désignation regroupe les Canadiens non-blancs et non-Autochtones en douze sous-catégories : Sud-Asiatique, Chinois, Noir, Philippin, Latino-Américain, Arabe, Asiatique du Sud-Est, Asiatique occidental, Coréen, Japonais, minorités visibles avec de « multiples » identités et « non incluses ailleurs » dans les autres choix.
On retrouve les questions sur le statut de minorité visible dans les questionnaires de recensement ou de recherche d’emploi. Dans le cadre de la recherche statistique, on examine souvent les différences entre les minorités visibles et le reste de la population. Ceci a pour but de déterminer les obstacles qu'affrontent les minorités racisées. Pour la recherche d’emploi, le statut de minorité visible peut être revendiqué pour contrer les barrières discriminatoires du recrutement.
Critiques
Le terme « minorité visible » ne fait pas le consensus. Certains, tels que les Nations Unies, lui reprochent d’être trop homogène, car il regroupe une diversité incroyable de groupes. On critique aussi le mot « minorité » dans l’expression. Celui-ci ne représente plus la réalité de certaines villes ou régions où les personnes racisées forment la majorité de la population. (Voir Markham; Richmond.) L’utilité identitaire de « minorité visible » est également assez limitée.
Dans le cadre du recensement de 2021, Statistique Canada décide de conserver l’utilisation de ce terme. Conscient des lacunes relatives à cet emploi, l’organisme cherche toutefois à élaborer de nouvelles méthodes pour mieux représenter la diversité des groupes racisés.