Project Mémoire

Jon Jennekens

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Nommé Officier de l’Ordre du Canada pour son importante contribution au programme d’énergie nucléaire du Canada, Jon Jennekens a été formé au Collège militaire royal et servit au sein du Corps royal des ingénieurs électriciens et mécaniciens (CRCIEM) pendant la guerre de Corée.
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Chaque nuit il y avait un combat de patrouille et des gens mouraient, 44 Canadiens sont morts après l’armistice entre juillet 1953 et décembre 1957.

Le Collège militaire royal proposait un excellent programme. Quelques-uns des cadets inscrits au Collège militaire royal venaient directement de l’armée de terre, de la Marine ou de l’Armée de l’air. C’était des gens qui avaient fini leur treizième ou qui avaient passé un an ou deux à l’université et ils voulaient terminer leur formation universitaire. Alors je me suis inscrit, j’ai passé l’examen d’entrée, la visite médicale, le conseil des officiers, officiers examinateurs, et j’ai reçu mon diplôme du CMR le 1er juin 1954. Et je me suis marié le 5 juin et trois semaines plus tard j’étais en route pour la Corée avec 18 de mes camarades de classe.

Or l’armistice, comme vous les savez très bien, avait été signé en juillet 1953, mais les hostilités n’avaient pas cessé pour autant. En fait, elles ont continué jusqu’en 1957. Mais j’étais dans le Corps royal canadien du Génie électrique et mécanique. J’avais étudié le génie mécanique au Collège militaire royal et ça me plaisait beaucoup. Alors que j’étais le plus jeune lieutenant, on m’avait confié la responsabilité de la plus grande section, la section des véhicules chenillés et véhicules à roues, le secteur réparations, et on m’a nommé officier adjoint de la brigade de récupération parce qu’on récupérait encore des véhicules en panne dans les rizières où ils avaient échoué pendant les années de guerre. Et on les réparait et on les renvoyait dans les unités canadiennes.

Mais en octobre 1954, les pays ont répondu à l’appel des Nations Unies qui demandaient qu’on vienne en aide à la République de Corée. Seize pays ont répondu présents et ils décidèrent cela même s’il y avait encore des conflits, chaque nuit il y avait un combat de patrouille et des gens mouraient, 44 Canadiens sont morts après l’armistice entre juillet 1953 et décembre 1957. La plupart sont morts en 1954 et 1955. Mais le Canada s’est joint aux autres pays et décida de réduire le nombre de ses soldats en Corée. À l’époque, on avait un groupe-brigade de 6600 personnes tous grades confondus, comprenant un régiment d’artillerie de campagne, un escadron du corps blindé, un escadron de chars, trois bataillons d’ambulance de campagne, une compagnie du corps de l’intendance royale, l’atelier n° 42 des troupes d’infanterie, le personnel des magasins militaires, un parc d’approvisionnement de campagne. Et on est passés de 6600 personnes à 1600. Les seules troupes de combats restants appartenaient à un bataillon du Queen’s Own Rifles de Toronto.

Et avec un capitaine, le Capitaine Grinham ; Sam Grinham, moi-même ainsi qu’environ une soixantaine d’autres personnes appartenant au CRCIEM avaient été transférés dans une unité britannique. Et j’ai servi avec cette unité britannique pendant huit mois. Et notre mission était de soutenir le bataillon du Queen’s Own Rifles et de faire en sorte que leurs véhicules, armes légères et leurs mortiers soient tous en parfaite condition ainsi que tout le reste de l’équipement nécessaire pour conserver un bataillon en état. Mais la plus grande partie du matériel qu’on réparait à ce moment-là pour les remettre en parfaite condition de marche, c’était des véhicules à roues et des véhicules chenillés surtout, un peu de matériel de communications, aucun canon d’artillerie de campagne de 25 livres, mais pas mal d’équipement en fait, des camions jeep de ¾ de tonnes, des 5 tonnes. Et on les a tous donnés à l’Armée sud-coréenne. On a rendu les chars que les Américains avaient prêtés à la brigade canadienne. C’était le même type de procédure que l’accord de Prêt Bail que M. Roosevelt, le Président Roosevelt, et M. Churchill avaient conclu pendant la Deuxième Guerre mondiale. Mais les chars prêtés au Lord Strathcona’s Horse et puis après à un escadron du Royal Canadian Dragoon, ils ont tous été rendus aux Américains et le prix de la location se montait à 1 dollar par char pour toute la durée du conflit. C’est tout ce qu’on a payé aux Américains. Et il s’agissait des chars les plus récents, le dernier né des chars Sherman. C’était le M4A3E8. Ils avaient un moteur de 500 chevaux, un énorme moteur V8. Comme armement principal, ils avaient un 76 mm dessus, et il était très performant. Mais en fait les unités des corps blindés, les escadrons qui servirent en Corée, ils ne sont jamais vraiment engagés dans des batailles de char à char, mais ils ont principalement servi d’appui pour l’infanterie.