Project Mémoire

Georges Larochelle

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

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Le carnet de paye de Georges Larochelle.
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Les médailles de Georges Larochelle : Médailles de Corée, Médaille canadienne de service volontaire pour la Corée, Médaille service de la Paix, Médaille de service des Nations Unies en Corée.
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Photo de Georges Larochelle en Corée indiquant un trou typique que les Coréens se servaient pour échapper à nos obus.
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Vue du Port de Tokyo en Japon, avril 1953
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Photo de Georges Larochelle en Corée, automne 1953, pendant la période des pluies à quelque kilomètre de l’ennemie.
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Le 81e Régiment de campagne canadien tire son dernier obus de la guerre de Corée peu après 17h le 27 juillet 1953.
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Et puis une nuit en particulier, on nous a appelés, les canons, pour tirer sur la position des PPCLI parce que les Chinois étaient dans leur rang. On nous a dit tirer sur nous, les Chinois sont là. Et puis toute la nuit, on a tiré sur cette position-là puis on a perdu 72 hommes, de nos gars.

Je me suis enrôlé en 1951, le 31 août, dans une force spéciale pour aller en Corée. J'avais trois de mes frères qui sont allés à la guerre 1939-1945 et puis, je ne sais pas, ça me donnait le goût d'y aller mais j'étais trop jeune. Ça fait que lorsque la Guerre de Corée est arrivée en 1950, bien, j'ai décidé de m'enrôler et puis j'ai fait deux ans d'entraînement au pays ici dans l'Ouest, en particulier, et puis après ça, bien, je suis allé en Corée pour un an. J'ai traversé le Pacifique sur un bateau américain avec 2 000 Américains avec nous autres, et puis on nous traitait de fous sur le bateau en s'en allant parce que nous étions volontaires. Eux autres, les Américains, ils y allaient de force, ils étaient forcés d'y aller. Et puis c'est ça. J'ai traversé le Japon complètement en train, et puis on a passé quelques jours Hiro, au Japon, le fait de s'acclimater un peu au pays, puis après ça bien on a traversé sur un bateau de Hong Kong, on a traversé en Corée.

Puis là, on a été 1 an, jour pour jour, et puis j'étais dans l'artillerie. C'est un régiment avec canons et j'étais un chauffeur de véhicule à ce moment-là, ça fait que... Puis j'ai été un an au 38e parallèle les derniers trois mois de la guerre, au front complètement, puis on est demeuré au front par le fait même parce que nous avons fait le maintien de la paix pendant neuf mois complets de notre année. Et puis, ç'a été l'année la plus longue de toute ma vie. C'était long là-bas puis c'était ennuyant parce que le pays était complètement détruit. Il ne restait rien qui avait de l'allure et puis les trois mois que la guerre a duré j'étais là, mais nous avons défendu les... étant l'artillerie et le support, nous avons défendu le PPCLI (Princess Patricia Canadian Light Infantry), le Royal 22e Régiment, puis les Coréens. Et puis une nuit en particulier, on nous a appelés, les canons, pour tirer sur la position des PPCLI parce que les Chinois étaient dans leur rang. On nous a dit tirer sur nous, les Chinois sont là. Et puis toute la nuit, on a tiré sur cette position-là puis on a perdu 72 hommes, de nos gars, les Canadiens parce qu'ils n'étaient pas assez bien camouflés, et puis il y a beaucoup de Chinois qui sont morts aussi dans cette bataille-là. Et puis ç'a été la grosse bataille dans les trois mois que j'ai été là.

Et puis, lorsqu'on nous a parlé de l'Armistice, quand la date a été décidée, le 17 juillet au soir à 10 h on arrêterait de tirer. Bien, nous autres, les Canadiens, nos officiers nous ont dit " on va arrêter de tirer, ça ne donne rien de tirer du monde pour rien à la dernière minute comme ça " et puis les autres, les Chinois, ils ont ouvert le feu. Ils ont fait le contraire de nous autres. Ils n'avaient plus peur de manquer de munitions, ça fait qu'ils ont tous ouvert. Ça fait qu'on a réouvert le feu aussi, puis ça veut dire que la bataille a duré jusqu'à la dernière minute du 17 juillet au soir à 10 h et puis là ç'a été la fête parce que nous autres on pensait qu'ils nous ramèneraient au pays, la guerre étant terminée, mais non ils nous ont gardés neuf mois après ça pour faire du maintien de la paix au cas... On était reculé à peu près 1 km du front et puis là on est resté en position comme durant le temps de la guerre au cas où les Coréens nous réattaqueraient. Et puis là, le temps est venu de s'en revenir au pays, mais là c'était...on n'y croyait pas. C'était la fête.