Mon nom est Danièle Bond, et je suis la petite-fille d'Hercule Levebvre.
Notre grand-père, Hercule Lefebvre, est né le 18 avril 1888 à Laprairie, Québec. C'est le père de notre mère. Pendant notre enfance, notre mère nous parlait souvent de son père comme quelqu'un qu'elle admirait beaucoup. Au fil des années et surtout quand ma mère souffrait de la maladie d'Alzheimer, nous avons compris que l'admiration dont ma mère faisait preuve provenait de sa quête de toute une vie pour obtenir l'approbation et la louange de son père. Vous voyez, la carrière militaire de notre grand-père, incluant sa participation aux deux grandes guerres (Première et Deuxième Guerres mondiales) allant de pair avec de nombreux voyages connexes au Brésil, en Égypte, en Iran, en Irak, au Liberia, en Russie, pour en nommer quelques-uns, ont fait en sorte que notre grand-père était souvent absent du foyer pendant les jeunes années de notre mère. Ça nous fait plaisir de dédier ce discours à notre mère, qui aurait été très fière du Projet Mémoire.
Les racines de la famille de notre grand-père remontent jusqu'à Jean-Baptiste Lefebvre dit Saint-Jean, qui est arrivé au Canada en 1665 comme soldat dans le Régiment de Carignan.
En 1903, lorsqu'il avait 15 ans, H.Lefebvre est devenu Cadet au Collège Mont St. Louis. En juin 1910, il s'est engagé dans le 85e Régiment comme lieutenant et en octobre 1913 on l'a promu capitaine. Il s'est engagé au service actif à Valcartier, Québec et il a accepté le rang de lieutenant afin d'aller outre-mer avec la 12e Brigade d'infanterie. Il s'est transféré comme lieutenant à la Première force de contingence de la 10e Infanterie canadienne pour aller en France. Là-bas, on l'a promu capitaine en octobre 1915; il était major intérimaire en juin 1916 en major temporaire en juin 1917.
Au mois de mai 1918 notre grand-père s'est engagé dans l'Aviation royale. Dans un article de journal, on a écrit que notre grand-père avait établi un record dans son école d'aviation en Écosse, où il avait fait un vol en solo après seulement trois heures d'instruction à deux. Quoique notre grand-père ait reçu ses ailes un mois avant l'Armistice, durant ce temps il a fait des vols d'observation d'artillerie, et il a aussi joué le rôle d'instructeur.
Nous avons trouvé plusieurs articles de journal qui font référence à la participation de notre grand-père aux plus grandes batailles de la Première Guerre mondiale, notamment Somme, Ypres, Sanctuary Wood, Passchendaele et Hill 70. On lui a décerné la Croix militaire en août 1917 pour son service à Hill 70. Voici une citation de la Gazette de Londres, le 7 mars 1918, à propos de sa Croix militaire:
"Pour bravoure remarquable et dévouement a son devoir. Au cours des journées précédant l'attaque, il rendit des services inappréciables en poste qu'il occupe jusqu'en 1930. Pendant l'attaque, il se rendit en avant en reconnaissance et se rendait compte qu'un détachement de nos hommes était en voie d'être cernés par l'ennemi, il organisa un parti de secours et réussit à les sortir de leur impasse afin qu'ils regagnent nos lignes. Tous les officiers dans le secteur étant morts ou blessés, il prit le commandement et conserva la ligne intacte en repoussant plusieurs contre-attaques. Il fit preuve d'un beau sang-froid et d'une grande habilité d'organisation".
Il est mort le 10 septembre 1968 d'une crise cardiaque, en faisant ce qu'il aimait faire, jouer au golf. Nous nous souvenons de ses funérailles. Un défilé du régiment est venu dans le cimetière et on a fait une salve à son honneur. Il a été enterré dans le Cimetière Laprairie à Québec.