A.E. Robinson (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

A.E. Robinson (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Andrew Robinson a servi dans l’Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Memory Project Image #8573
B-24 Liberator
Un B-24 bombardier Liberator; le type d'appareil que monsieur Robinson pilotait le plus souvent. tous les fusils furent retirés de ces avions afin de faire le plus de place possible pour les équipements d'une tonne qu'ils transportaient. Ils devaient également transporter 15 tonnes de carburant pour leur long voyage.
Monsieur Robinson dans son avion d'entraînement.
A.E. Robinson dans son uniforme de la RCAF posant avec le chien familial à Chatham, Ontario. Il avait 18ans lorsqu'il s'est engagé en tant que télégraphiste mitrailleur.
L'équipe d'A.E. Robison ; il se trouve à l'extrême droite, au fond.
Journal de bord de monsieur Robinson, on peut y lire les informations sur son plus long vol depuis Ceylan jusqu'en Birmanie, pour un total de 21heures et 55 minutes.
La transcription en français n’est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

Je m’appelle Andrew Robinson. Je me suis enrôlé dans l’ARC [Aviation royale canadienne] en 1943. Après l’instruction de base, nous avons passé une série de tests pour voir ce qui nous convenait le mieux, et j’étais apparemment très doué en morse. Je suis donc devenu opérateur radio et je suis allé à Guelph pour neuf mois d’instruction, dont le dernier mois était en entraînement pratique à St. Catharines sur des appareils Norseman et Yale. Ensuite, à Fingal, notre entraînement au tir s’est déroulé dans des bombardiers [Bristol] Blenheim, et nous avons achevé l’instruction à Fingal. Nous sommes ensuite allés, je crois, à Lachine, au Québec, pour savoir où nous allions être envoyés. Nous avions le choix en fait, et je pense que nous avons formé un équipage et choisi l’Extrême-Orient. De là, nous avons été envoyés aux Bahamas pendant trois mois pour montrer aux pilotes habitués aux bimoteurs comment piloter un quadrimoteur, et nous avons fini par piloter des B-24, ou des Liberator, comme on les appelait. Nous sommes allés en Inde, puis à Ceylan, l’actuel Sri Lanka, et nous avons été stationnés à Mineria. Notre travail consistait à approvisionner les guérilleros qui se trouvaient derrière les lignes japonaises en Birmanie. Tous les trois jours, nous traversions donc l’océan Indien, déposions les vivres et revenions. Le voyage durait en moyenne de 18 à 22 heures. Le vrai danger, s’il y en avait un, c’était d’abord de décoller avec tout cet excès de poids, puis, une fois en Birmanie, de descendre à moins de 240 mètres pour larguer les vivres, puis de s’éloigner et de revenir à la maison. Le plus grand souci était bien sûr la quantité de carburant pour l’aller-retour. Ces avions n’étaient pas conçus pour aller aussi loin. Notre dernier vol a eu lieu le jour de la Victoire sur le Japon, et c’est la première et unique fois que j’ai vu des avions japonais. Nous nous sommes un peu perdus et retrouvés au-dessus d’un aérodrome japonais. Je me trouvais dans la tourelle de queue et j’étais nez à nez avec un chasseur japonais, mais il s’est détaché et éloigné, et nous sommes rentrés à la maison. À la fin de la guerre, j’ai pris un paquebot pour retourner en Angleterre en passant par la Méditerranée, le Suez et la mer Rouge, puis je suis revenu au Canada où j’ai été libéré.