Project Mémoire

Alan Cameron (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Alan Cameron a servi comme soldat dans la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Alan Cameron ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Et bien, j’avais 19 ans depuis une semaine quand je me suis marié. Et à l’âge de 21 ans, j’avais déjà trois enfants, et des fausses dents.

Transcription

Je me suis engagé dans l’armée quand j’avais 17 ans. On m’a tout de suite envoyé à Saskatoon pour faire une formation de dix mois en électricité. Quand j’étais à Hamilton, deux d’entre nous, deux ou trois d’entre nous allaient travaillé à l’aciérie de Hamilton. Après la fermeture bien-sûr. On portait nos treillis [vêtements militaires] et on travaillait de, je crois que c’était de 8 heures à minuit ou une heure. Et une nuit quand nous sommes sortis pour prendre le bus, il y avait le prévôt qui nous attendaient parce qu’on était dehors. Il y avait une série de marches qui passaient au dessus de la barrière, et redescendait de l’autre côté de Hamilton. Bon, j’étais dehors sans laissez-passez. On était tous dans le même cas car on avait fait le mur. Je ne sais pas s’ils étaient juste, passés là par hasard ou s’ils avaient entendu que quelques uns d’entre nous travaillaient là ou bien je ne sais pas. On a passé trois jours au bloc pour avoir fait ça. Je crois qu’à ce moment là, je devais finalement toucher dans les 1,30 dollars par jour. Quand je me suis engagé et que je faisais ma formation d’électricien, on touchait 90 cents, 90 cents par jour. Ca va sans dire, j’écrivais chez moi très souvent. Chaque fois que je le faisais, ma mère ou mon père, ils m’envoyaient 10 dollars. Et de là, je suis allé à Simcoe, qui était le camp d’inoculation de combat. Woodstock, avais pris des cours de chauffeur-mécanicien là-bas. Bon, ils nous mettaient dans un, ce qu’ils appelaient un 15 tonnes. Bien-sûr, le volant était à droite. Bon, je suppose que si vous deviez finir en Angleterre ou autre part, vous conduisiez de l’autre côté de la route. On allait avec de nombreux convois et on devait mettre la tête sous le capot, pour vérifier des trucs. Et quand on était à Meaford, vous vous serviez de réelles munitions. Et j’étais à la tête d’une, d’une section. Il y avait une autre section en face de nous de l’autre côté et un énorme tas de pierre entre nous et eux. C’était comme j’ai dit, des balles réelles. Alors on tirait sur cette pierraille et tout à coup, on a vu apparaître un drapeau blanc de l’autre côté. Les balles faisaient ricochet sur les roches et étaient renvoyées là où se trouvaient ces autres gars. J’ai rencontré ma première femme, elle était dans l’armée quand j’étais à Woodstock. Bon, je disais qu’elle était à l’armée là-bas, dans le CWAC [ Service féminin de l’Armée Canadienne]. Et là-bas, on se retrouvait quelquefois avec quelques unes d’entre elles, d’habitude on s’asseyaient juste pour papoter ou manger quelque chose. Peu de temps après ça, après l’avoir demandée en mariage, j’avais dû écrire à la maison parce que je n’avais pas l’âge, j’avais dû écrire chez moi pour demander la permission de me marier. Et bien, j’avais 19 ans depuis une semaine quand je me suis marié. Et à l’âge de 21 ans, j’avais déjà trois enfants, et des fausses dents. On attendait pour partir en, je crois que c’était en Louisiane pour faire l’entraînement au combat dans le Pacifique. On s’était tous portés volontaires pour faire la campagne du Pacifique. Mais avant que ça arrive, la guerre était terminée. On était en quelques sortes en lune de miel. Elle devait retourner au camp et je devais retourné au camp mais c’était pendant une nuit où on était à l’hôtel qu’on avait entendu beaucoup d’agitation et on avait regardé par la fenêtre du premier étage, et mazette, la débauche. (rires)