Albert Edward «Big Al» Revie (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Albert Edward «Big Al» Revie (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Albert Edward « Big Al » Revie a servi dans la marine pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lisez et écoutez le témoignage d'Albert Revie ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Albert Revie
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HMS Swift (Navire de Sa Majesté), un contre-torpilleur de la Royal Navy rompu en deux en train de couler. Sword Beach, Normandie, 24 juin 1944. Albert Revie, matelor de 2<sup>e</sup> classe, se trouvait juste à côté dans le HMCS <i style=mso-bidi-font-style:normal">Algonquin</i> lorsque le Swift a sombré."
Albert Revie
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Vétérans de la Marine Canadienne du Murmansk Run, rassemblés au Musée Canadien de la Guerre dans le cadre d’une présentation de médailles de l’Ambassadeur Soviétique pour le Canada, Ottawa, Ontario, 1985.
Albert Revie
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Vigie depuis le HMCS <i>Algonquin</i> (Navire de Sa Majesté), Jour-J ou peu après, juin 1944.
Albert Revie
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Le certificat que reçu Albert Revie pour avoir traversé le Cercle Arctique lorsqu’il servait sur le HMCS <i>Algonquin</i> (Navire de Sa Majesté), 1<sup>er</sup> août 1944.
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Le ciel était rempli d’avions et de parachutes, et dieu sait quoi encore, des roquettes. C’était un spectacle impressionnant.

Transcription

J’ai fait mes classes à Québec, et puis j’ai continué à la base navale de Cornwallis en Nouvelle Écosse pour le perfectionnement. Mais après ça, je suis parti outre-mer à bord de l’Île de France (transport de troupes et de matériel) pour rejoindre l’Algonquin (un destroyer : immense vaisseau d’escorte), qui était, à cette époque, basé à Scapa Flow, dans les Orcades, au nord de l’Écosse. On a continué à être basé là-bas. On faisait partie d’une flottille de destroyers anglais et on a opéré à leurs côtés pendant toute la guerre.

À cette époque, beaucoup de gens connaissent bien le Bismarck, mais peut-être pas autant de gens réalisent que le Bismarck avec un vaisseau frère qui s’appelait le Tirpitz. Quand le Bismarck a été coulé, alors l’histoire c’est que ça a donné un tel coup au moral des allemands qu’Hitler a donné des ordres pour que le Tirpitz soit amené hors de France, où il se trouvait, pour l’empêcher d’être détruit par l’armée de l’air britannique. Après ça c’était, de manière régulière, et ils l’ont déplacé dans le fjord d’Alta, tout à fait au nord de la Norvège, à un endroit où il représentait une menace pour les convois russes parce qu’ils passaient juste par là. Et serait-il sorti à n’importe quel moment, il aurait pu complètement anéantir un convoi.

À plusieurs occasions, on a escorté des porte-avions jusque dans cette région, qui servaient pour les bombardiers, qui essayaient d’endommager le Tirpitz, qu’ils ont endommagé d’ailleurs, mais ils n’arrivaient pas à le couler. Finalement il a été coulé par l’armée de l’air britannique avec de plus gros bombardiers.

Par deux fois, nous avons escorté des convois jusqu’en Russie, à Polyarny, qui est l’endroit où les escortes restaient et les navires marchands allaient à Mourmansk avec du matériel de guerre. On est descendus au sud de Plymouth (Angleterre), quand l’invasion de Normandie était en train d’être organisée et on a eu le privilège de prendre la tête du contingent canadien au débarquement de Normandie et de participer aux bombardements préliminaires au débarquement.

Le système radar spécial auquel on m’avait affecté en était un qui opérait au niveau de l’armement principal sur le navire. En d’autres termes, il pouvait être, les canons pouvaient être dirigés sur la cible par radar, quand la cible était hors de vue ou impossible à distinguer du fait des mauvaises conditions météo. Cependant ce n’était pas un travail très exigent et en particulier pendant l’invasion, quand on tirait sur une cible qui était bien en vue et qu’il n’y avait pas besoin d’utiliser le radar pour diriger les canons, j’étais libre de me tenir là à regarder le spectacle, ce que j’ai eu la possibilité de le faire.

Le ciel était rempli d’avions et de parachutes, et dieu sait quoi encore, des roquettes. C’était un spectacle impressionnant.

Le mauvais côté, évidemment, c’est que, vous savez, les gens se faisaient tuer et blesser. Nous on était à distance en quelque sorte parce qu’on se trouvait à environ un mille et demi au large de la plage. Mais une fois, un chaland de débarquement, qui avait transporté les Fusiliers marins à la plage, a été frappé par une bombe de mortier avant qu’ils arrivent sur la plage. Ils ont tout simplement fait demi-tour et sont revenus vers nous parce qu’ils savaient qu’on avait un docteur à bord. On a pris quelques blessés à bord, deux d’entre eux sont morts par la suite et on les a immergés en haute mer dans la Manche. Mais ça a été la seule fois où j’ai été à proximité de la violence de la guerre.

Il arrivait souvent qu’on voie des cadavres flotter dans la Manche. Les allemands avaient pour habitude de voler de nuit et de largeur des mines, qui endommageaient et coulaient de nombreux bateaux dans les jours qui suivaient.

Date de l'entrevue: 8 novembre 2010