Albert Hugh Al or Abby McBride (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Albert Hugh Al or Abby McBride (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Albert Hugh Al McBride a servi dans l'armée pendant la guerre de Corée. Veuillez lire et écouter le témoignage d'Albert McBride ci-dessous.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Albert McBride
Albert McBride
Albert McBride
J’ai perdu mon meilleur ami, Gordie Walmer. (...) il a été tué environ un mois avant son retour au pays, avec moi. C’était un gars bien, un gars très bien. Il y avait des gars bien là-bas. On a laissé les bons là-bas.

Transcription

Donc je suis parti là-bas en octobre 1951. J’ai fait le voyage en avion avec le [426e] escadron Thunderbird, [Canadair] North Stars [avions de transport], voyage en avion jusqu’au Japon, passé deux semaines au Japon, ensuite on a pris le bateau jusqu’en Corée, ils les appelaient des WCOM, des bateaux chinois commandés par des officiers anglais.

On s’est retrouvés à Pusan et il y avait trois chars qu’il fallait charger sur des plateformes pour les expédier. On les a dégraissés, et montés sur des plateformes. J’ai passé deux jours à faire ça. Et ensuite, on est partis en train, wagons couverts, avec les chars sur la plateforme, on dormait dans certains wagons couverts. Il y avait encore quelques tireurs isolés, les Chinois ou les Nord-coréens, et ils ont envoyé deux rafales dans notre wagon. Il y avait sept Strathconas [Lord Strathcona’s Horse Regiment]. Et on est arrivés à l’échelon B et ensuite je me suis retrouvé à l’échelon A et je suis resté là pendant un petit moment et je conduisais le camion, un deux tonnes et demi. Et puis ensuite l’escadron C, après j’y suis allé comme remplaçant et je combattais quand il y avait un gars qui partait en permission, ou qui était blessé, j’y allais et je les remplaçais dans différentes équipes. Et vous vous retrouvez toujours avec le sale boulot quand vous êtes remplaçant parce que vous n’appartenez pas vraiment à cette équipe.

La zone où j’ai combattu était l’une de celles qui étaient le plus bombardées, par l’artillerie. Je suis allé chercher de l’eau une fois, et je me souviens de ceci, j’étais sur le retour et un mortier a explosé et j’ai essayé d’atteindre l’abri suivant, et il a fait quatre trous dans mon jerry can, alors je l’ai laissé tomber. Juste des égratignures à la cheville, je me suis foulé la cheville. Je suis vite retourné au char et ils m’en ont fait voir de toutes les couleurs, car je n’avais qu’un seul jerry can d’eau. Je ne voulais pas repartir chercher le deuxième.

Les conditions étaient épouvantables, il y avait des rats. Un de mes amis est mort de cette fièvre, je ne sais pas comment ils l’appellent, la fièvre de Mandchourie, un rat avait mordu dans une barre de chocolat et il l’a mangée et il en est mort. Mais on ne s’en est pas rendu compte parce qu’il se plaignait tout le temps de ne pas se sentir bien, alors ils n’ont pas réalisé ce qu’il avait jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Il s’appelait Grey et il est mort empoisonné par les rats.

J’ai perdu mon meilleur ami, Gordie Walmer. On était à l’école ensemble, l’école secondaire South Burnaby. On ne s’est pas engagés en même temps, mais on s’est retrouvés dans le régiment et ensuite on est allés à Meaford [Ontario] ensemble et on est partis en Corée ensemble. J’étais en permission à Vancouver [Colombie-Britannique], on était à Stanley Park, on se saoulait en buvant de la bière, et la police de la ville est venue et ils allaient nous mettre en prison et Gordie a dit : « Très bien, comme ça on ne pourra pas partir en Corée. » Et il répond : « Oh, vous partez pour la Corée. » C’était le policier. C’était avant notre départ, on était en congé. C’était un gars bien, très bien. Et il a été tué environ un mois avant son retour au pays, avec moi. C’était un gars bien, un gars très bien. Il y avait des gars bien là-bas. On a laissé les bons là-bas.