Project Mémoire

Alexander Hall

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

En 2009, le Projet Mémoire s’est entretenu avec Alexander Hall, ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale. L’enregistrement et la transcription qui suivent proviennent de cet entretien. Alexander Hall est né à Glasgow, Écosse, en 1921 et s’est enrôlé dans la Royal Navy en janvier 1940, à l’âge de 19 ans. Il a fait son instruction en Angleterre. Il a été rapidement promu au rang de matelot de première classe. Dans son témoignage, il parle de certaines des missions auxquelles il a participé pendant la guerre pour lesquelles il a dû aller en Russie, à Halifax et en Norvège. Il décrit sa participation à l’opération Claymore, raid de commandos britanno-norvégiens visant à faire exploser des usines d’huile de poisson; les commandos sont rentrés en Grande-Bretagne avec des volontaires formant les « forces norvégiennes libres ». Il décrit également l’escorte d’un navire qui a coulé en Méditerranée ainsi que sa participation au raid de commandos (avorté) de Bayonne. Il a immigré au Canada en 1946.

Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.

Monsieur et madame Hall dans un side-car de la Seconde Guerre Mondiale lors d'une célébration de l'anniversaire du 8 mai 1945, en 1995.
Le jeune Alexander Hall, peu de temps après son enrôlement. Il avait 19 ans lorsque cette photo fut prise.
Une partie de l'équipage du HMS Queen Emma (Navire de Sa Majesté) en 1942.
Messe à bord du Queen Emma, le jour des débarquements tragiques, à Dieppe, le 18 août 1942.
Avant la guerre, le HMS Queen Emma (Navire de Sa Majesté) était un navire à passagers néerlandais. Pour la guerre, il a été reconverti en bateau de débarquement.

Transcription

Je m’appelle Alec Hall. Je suis né à Glasgow, Écosse, en 1921, et je me suis enrôlé comme volontaire dans la Royal Navy à 19 ans, en janvier 1940. J’ai fait mon instruction en Angleterre, qui s’est finie une semaine avant l’inspection de Winston Churchill. On m’a demandé mon âge et je ne pense pas qu’on m’ait cru. J’ai dit que j’avais dix-neuf ans. Après mon instruction, j’ai été envoyé à Portsmouth, puis à Campbelltown, Écosse, dans une base sous-marine rattachée au « Terge-2 ». Nous avons effectué un trajet de Scapa Flow à Mourmansk et Odessa en Russie. À notre retour à la base, j’ai demandé à être promu matelot de première classe et j’ai passé mon brevet à cet effet. Ensuite, j’ai été renvoyé à Halifax pour m’occuper de cinquante destroyers de la Première Guerre mondiale provenant des États-Unis. Les États-Unis auraient dû les garder, à mon avis. Quoi qu’il en soit, je suis rentré à bord du U.S.S. Charleston, qu’on a utilisé pour détruire la base sous-marine de Narvic. Ensuite, j’ai été envoyé sur un destroyer, en mission d’escorte, et on nous a coulés en Méditerranée. J’ai passé quatre jours avec dix-sept autres survivants. Après mon séjour à l’hôpital, je suis retourné à Portsmouth, puis j’ai été envoyé pour remettre en service le H.M.S. Queen Emma. C’était un paquebot néerlandais qui avait été transformé en bateau-mère qui transportait d’autres bateaux utilisés pour les invasions. Une fois le bateau mis en service, nous avons été envoyés dans le nord de l’Écosse pour entraîner le commando no 4 à effectuer des raids. Nous sommes partis en février. Nous avons quitté Scapa Flow avec notre navire jumeau, le Princess Beatrice, et une escorte de cinq autres destroyers. Nous avons mené une opération qui a été nommée Claymore. Nous sommes allés en Norvège et nous avons reçu l’ordre d’anéantir des usines remplies d’huile de poisson, qui servait à fabriquer de la glycérine pour les munitions. Tout s’est déroulé comme sur des roulettes à l’exception du mauvais temps et des nombreux cas de soldats qui ont été malades jusqu’au débarquement. Beaucoup de Norvégiens se sont portés volontaires pour revenir en Grande-Bretagne et former les forces norvégiennes libres. De retour au pays, nous sommes allés détruire des stations radar sur la côte française, toujours avec les commandos. Un raid particulier a été nommé Bayonne. Deux navires étaient déguisés en chalutiers espagnols à l’aide d’échafaudages tubulaires et de bâches peintes. Tout le monde devait garder le secret jusqu’à la fin de la guerre. Le raid n’a pas eu lieu parce qu’on a mal calculé l’accès au port. Il y avait des barrières autour de l’ouverture.