Anna Dundas (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Anna Dundas (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

"Le seul moment où j’appréhendais d’inspecter un parachute c’était quand ils les rapportaient après un accident et qu’il avait brûlé. Et on devait le faire."

Anna Dundas (née Mayer) a servi dans l'Armée de l'Air Canadienne, Division Féminine pendant la Deuxième Guerre mondiale. 

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Madame Dundas (née Mayer), n°300194, Armée de l’Air Canadienne (RCAF), Division Féminine (RCAF, WD).
Madame Dundas (née Mayer), n°300194, Armée de l’Air Canadienne (RCAF), Division Féminine (RCAF, WD).
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<p>(Avec la permission du Projet Mémoire/Anna Dundas)<br></p>
Anna Dundas (née Mayer) et d’autres parachuitstes à l’Ecole d’Aviation n°10 (SFTS) à Dauphin, Manitoba. Madame Dundas se trouve au centre.
Anna Dundas (née Mayer) et d’autres parachuitstes à l’Ecole d’Aviation n°10 (SFTS) à Dauphin, Manitoba. Madame Dundas se trouve au centre.
<p>(Avec la permission du Projet Mémoire/Anna Dundas)<br></p>
Article de The Winnipeg Free Press daté du lundi 16 février 1942 concernant le premier groupe des aviatrices de l'Armée de l’Air Canadienne (RCAF) - Division Féminine qui ait servi à Manitoba.
Article de The Winnipeg Free Press daté du lundi 16 février 1942 concernant le premier groupe des aviatrices de l'Armée de l’Air Canadienne (RCAF) - Division Féminine qui ait servi à Manitoba.
<p>(Avec la permission du Projet Mémoire/Anna Dundas)<br></p>
Anna Dundas et son époux le jour de leur mariage, 1943.
Anna Dundas et son époux le jour de leur mariage, 1943.
<p>(Avec la permission du Projet Mémoire/Anna Dundas)<br></p>
Anna Dundas le 24 décembre 2007.
Anna Dundas le 24 décembre 2007.
<p>(Avec la permission du Projet Mémoire/Anna Dundas)<br></p>
Le seul moment où j’appréhendais d’inspecter un parachute c’était quand ils les rapportaient après un accident et qu’il avait brûlé. Et on devait le faire.

Transcription

On était les CWAF (Service féminin de l’armée de l’air) quand on s’est engagées (en janvier 1942) et les gens se moquaient tellement de ce nom, ils nous appelaient les kwaff girls, CWAF. Et pour finir il a été remplacé par RCAF, WD (division féminine de l’armée de l’air canadienne).

J’étais dans la base aérienne de l’école de pilotage (école de pilotage n°10, à Dauphin dans le Manitoba) et les parachutes, c’était une des tâches dont je devais m’occuper. On était trois dans cette section. On devait vérifier les parachutes, les déchirures ou les accrocs et les suspendre dans un puits pour les aérer pendant 48 heures. Et ensuite les replier.

Faire quelque chose de travers, on avait toujours ça à l’esprit mais on avait un bon entrainement et le seul moment où j’appréhendais d’inspecter un parachute c’était quand ils les rapportaient après un accident et qu’il avait brûlé. Et on devait le faire. Nous, et quand je dis nous, moi je devais, j’étais la seule à travailler dessus, pour s’assurer qu’il ne restait pas de parties du corps dedans. Et l’odeur de cette soie brûlée était très, très forte, ça donnait la nausée. Et c’était un travail plutôt déconcertant. Mais il fallait le faire, ça faisait partie du rituel, avant qu’ils puissent le jeter.

Mon premier travail dans l’entoilage ça a été de fabriquer des rideaux pour la scène que les habitants de la ville (de Dauphin) faisant partie de Kiwanis voulaient mettre en place pour nous et ils ont bien construit une estrade pour qu’on ait des divertissements et ceux qui avaient un talent quelconque pouvaient monter un spectacle. Et ils avaient besoin de tentures.

Quelques mois plus tard, on m’a demandé de réparer une extrémité d’aile et nos avions d’entrainement étaient recouverts de toile, du coton an fait, pas de la toile, du coton industriel. Et c’était recouvert de sept couches d’enduit, de la laque. Et quand les stagiaires apprenaient à décoller et atterrir, c’est là que ce genre d’accident se produisait et que les pointes d’ailes touchaient le sol trop tôt et ça les déchirait. Bon, la plupart des grosses réparations étaient envoyées à Winnipeg, à McDonald’s Aircraft où ils faisaient ces travaux là. Mais ils faisaient aussi des travaux pour d’autres bases et ils étaient croulaient tellement sous le nombre d’appareils, qu’il a fallu qu’ils nous demandent de le faire. Alors j’ai réparé une pointe d’aile. Un autre travail ça a été la réparation de la queue et mon plus gros travail ça a été, après mon diplôme, quand un des stagiaires a reçu son diplôme et qu’il a volé en solo, son objectif principal c’était de voir quelle était la plus basse altitude à laquelle il pouvait voler quand il était tout seul. Et il a frôlé la cime des arbres, déchirant ainsi le fuselage, du cockpit jusqu’à la queue. Et il est resté là pendant des semaines et ils ont finalement dit que McDonald n’avait pas le temps de le faire, est-ce que par hasard quelqu’un pouvait le réparer chez nous ? Alors ils m’ont prise moi, c’était mon travail. Ils m’ont gardée pendant deux ou trois jours et j’étais allongée sur le dos sur un chariot sous l’avion, à coudre vers le haut avec une aiguille incurvée. Et ça a été ça mon gros travail. Mais après chaque travail effectué, travail de couture sur un avion, je devais monter, un pilote devait me prendre à bord pour prévenir un sabotage de l’avion, je devais monter dedans après la réparation pour être certain que le travail était vraiment bien fait.

Bon, mon tout premier voyage, j’ai volé quatre fois en tout. Mon premier vol c’était un vol de familiarisation. Et toute personne ayant travaillé sur un avion devait faire ça. Donc on était trois dans notre section et j’ai été la dernière à voler parce que je ne voulais pas voler, j’avais peur des avions. Alors finalement ce très bel homme est venu dans notre section. Il dit, je m’envole dans 15 minutes et j’ai entendu dire qu’il y a une femme membre de l’armée de l’air qui n’a pas encore volé et elle ferait bien d’être prête dans 15 minutes. » Alors il a fallu que j’y aille.

C’était le jour où il m’a demandé si je jouais au ping-pong. Et j’ai dit, oh oui, je sais faire du ping-pong. Je n’avais jamais touché une raquette de ma vie. Je connais toutes sortes de sports mais je ne savais pas comment jouer. Et il m’a laissé gagner pendant toute la soirée cette fois-là, il m’a demandé de venir… On pouvait se voir habillés en civil. Je ne pouvais pas être sous-officier et être avec un officier ; c’était contraire au règlement. Alors quand il m’a emmenée en ville, il fallait que je sois habillée en civil. Mais l’année suivante, je l’ai épousé, donc c’était l’histoire d’amour dans cette base. C’était un homme merveilleux.

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