Arthur William Murray

J’ai pensé que je pourrais prendre une tasse de thé et des tartines grillées. J’ai ouvert le tiroir à pain. Il était envahi de cafards. Je les ai juste repoussés, j’ai coupé le pain et fait griller la tartine. Je ne pourrais pas faire ça aujourd’hui. Oh, mon Dieu. Puis au Texas quand on a mis le bateau au radoub, on a eu ces cafards du Texas. Bon sang de bonsoir, ils avaient la taille d’une petite tortue. (rire) je crois qu’ils appelaient ça les Palmetto Bugs (cafards américains). L’enfer… ces cafards. On a fait notre préparation aux combats aux Bermudes, au printemps 1944. Je pouvais le sentir à ce moment-là. On a eu un bon classement et c’était des gars de la marine pour la plupart qui nous ont préparés. Ils nous ont donné des bonnes notes, un bon classement. Quand on a réarmé là-bas à Galveston, on pensait qu’on ferait partie de la force d’invasion, mais on avait deux semaines de retard. Je pense que le bateau avait du retard. Alors on a rejoint le groupe d’escorte C2 à St John sur la Newfie-Derry (la route de Terre-Neuve à Derry en Irlande). L’Atlantique Nord était sacrément épouvantable. À un moment, on recueillait des signaux sonores et on larguait des grenades sous-marines et il était possible que ce soit un banc de poisson ou une baleine, ou quelque chose comme ça. Mais après un moment, vous saviez si c’était un sous-marin ou pas. Quand vous arriviez plus près du sous-marin, le son devenait plus intense. Et un bon opérateur, il arrivait à rester sur le sous-marin. Une fois qu’on avait affiné la position du sous-marin, qu’on avait un bon contact, on hissait le pavillon d’attaque et on fonçait ; et le capitaine nous indiquait quelles charges installer sur le gaillard arrière et les lanceurs de grenades sous-marines. Et puis, à ce moment-là, on avait un mortier britannique Hedgehog qui était une arme qui tirait des bombes en avant du navire. Une nuit, je me souviens que j’étais de quart et on a fait un exercice qui s’appelait un exercice de crise. Ça veut dire que vous pouviez larguer une charge, vous tombez sur un sous-marin, tout soudain, mais vous n’étiez pas censé larguer une charge. Le pauvre matelot là-bas derrière, il en a laissé partir une ; et j’étais de quart. J’ai dit, en avant toutes. Bon, la corvette c’est un bateau à une hélice, mais j’avais l’habitude de servir sur des bateaux à deux hélices. Bon sang, ça faisait dans les 50 mètres, oui, c’était… 16,5 mètres, et ça n’a pas du tout endommagé le bateau, mais ça nous a fichu la frousse.