Project Mémoire

Bill Hawryluk (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Bill Hawryluk a servi dans la Marine royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voir ci-dessous l'intégralité du témoignage de M Hawryluk.

Prenez note que les sources primaires du Projet Memoire abordent des temoignages personnels qui refletent les interpretations de l'orateur. Les temoignages ne refletent pas necessairement les opinions du Projet Memoire ou de Historica Canada.

Bill Hawryluk, 1944.
Bill Hawryluk, 1944.
Avec la permission de Bill Hawryluk
Bill Hawryluk, Camp Borden, Ontario, 1943.
Bill Hawryluk, Camp Borden, Ontario, 1943.
Avec la permission de Bill Hawryluk
Bill Hawryluk et son ami Kieth Grant posent pour une photo pendant un entraînement à Camp Borden, Ontario, en 1943.
Bill Hawryluk et son ami Kieth Grant posent pour une photo pendant un entraînement à Camp Borden, Ontario, en 1943.
Avec la permission de Bill Hawryluk
Bill Hawryluk pose pour une photo sur le Lakeshore à Toronto, Ontario, 1943.
Bill Hawryluk pose pour une photo sur le Lakeshore à Toronto, Ontario, 1943.
Avec la permission de Bill Hawryluk
L'unité de Bill Hawryluk pendant un entraînement à Camp Borden, Ontario, 1943. Il est le 4ème à droite dans la rangée du fond.
L'unité de Bill Hawryluk pendant un entraînement à Camp Borden, Ontario, 1943. Il est le 4ème à droite dans la rangée du fond.
Avec la permission de Bill Hawryluk

Transcription

Lorsque j’ai fait la traversée, nous sommes arrivés en Écosse, mais nous ne sommes pas descendus sur la terre. Nous sommes allés directement en Angleterre. Nous y avons passé la nuit et le lendemain matin, devant un officier qui vérifiait mon statut et tout le reste. J’ai voulu être transféré avec mon frère. Il a refusé. Il a dit: « Vous êtes mieux formé que lui ». Le lendemain matin, j'étais de nouveau sur le navire et je pensais que j'étais dans la Marine (royale canadienne). L'un après l'autre, nous nous dirigions vers l'Italie. Mais nous ne nous sommes pas rendus. Parce que les avions-torpilleurs nous poursuivaient et nous nous sommes dispersés, le convoi s'est dispersé, et nous avons atterri en Afrique du Nord. D'habitude, là où je me trouvais, s'il n'y avait pas de police militaire, on m’y affectait. Et cette nuit de Noël, j'étais dans la ville de Phillipeville (aujourd’hui Skikda, en Algérie). J'ai eu un terrible mal de tête, je suis allé chercher de l'aspirine et on m'a mis au lit. Ma température était de 105 (degrés Fahrenheit ou 40,6 Celsius) lorsque je suis entré. Elle est ensuite passée à 103 (degrés Fahrenheit ou 39,4 Celsius) et on m'a mis au lit. Plus tard, je me suis retrouvé en Italie, avec le régiment. À Ortona. On nous a mis dans les tranchées pendant un certain temps, puis on m'a fait sortir faire du travail de radio. Après cela, ils ont traversé Ortona et tout le reste, nous sommes passés au travers de Monte Cassino, et de là nous avons atteint un autre endroit, j'ai un film qui nous montre en train d'attendre qu'ils dégagent une route avec des bouteurs pour que nous puissions passer. L'officier et moi étions debout dans la tourelle de la voiture blindée. Je ne sais pas où est passé le film. Nous avons poursuivi notre route et nous nous sommes retrouvés à l'extérieur de Rome, j'aurais pu toucher le Colisée. J'ai reçu un appel sur la radio, je devais toujours signaler où j'étais. « Ne bougez pas, nous vous rappellerons. » Ils m'ont donc rappelé et m'ont dit: « Allez, sortez de là ». C'est à ce moment qu'ils nous ont fait sortir de là. Je voulais savoir pourquoi, et le major m'a répondu que le général américain Mark Clark avait appelé et avait dit que si des Canadiens ou d'autres personnes se trouvaient là, il fallait leur tirer dessus. Je voulais savoir pourquoi, c'était une ville ouverte, mais les Canadiens devaient reculer. Ce sont eux qui dirigent. J'ai demandé: « Pourquoi ne me l’aviez-vous pas dit? » Il a dit: « C'est parce que tu es un jeune fou. Tu irais à sa rencontre. » Et c’est vrai que je l’aurais fait. Nous devions toujours commencer par découvrir où se trouvait l'ennemi. Et découvrir ce que nous pouvions sur leur force, si nous pouvions les défaire ou ce que nous pouvions faire. Mais nous trouvions où ils étaient et nous les appelions et ils envoyaient les chars d'assaut. Le problème que j’avais avec les officiers quand j'allais à Rome. Celui qui était à côté de moi m'a dit d'appeler le major. Je l'ai donc appelé et je lui ai dit que je voulais lui parler. Il avait son propre micro et tout, vous savez. Il tenait le micro ouvert et me demandait ce que je devais dire. Il était sur les ondes. Le commandant est revenu et lui a dit de laisser la radio, de ne plus y toucher. De me laisser faire. Alors un autre derrière lui, un autre lieutenant: « Qu’est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe? » J'en ai eu marre, vous savez, parce que je devais m'occuper de cet homme, du chauffeur et de tout le reste. Alors je lui ai dit: « Tu veux savoir ce qui se passe? Bouge tes fesses, prends ma place et je prendrai la tienne. » Et celui qui était avec moi dans la voiture blindée m'a dit: « Tu ne peux pas lui parler comme ça, c'est un officier comme moi ». Et j'ai dit: « Si vous ne vous taisez pas, vous ne serez plus personne, vous serez couché sur le bord de la route si vous continuez. Je dois vous endurer, vous et lui aussi? » Le chauffeur hurlait: « Tire sur ce salaud, Bill, tire-lui dessus, tire-lui dessus, débarrasse-toi de lui, il va nous faire tuer. » Et j'ai dit: « Non, il ne le fera pas. » Cette nuit-là, lorsque nous nous sommes arrêtés, le major est venu avec l'autre homme, les a réunis et leur a demandé de s'excuser auprès de moi. Puis il est venu me voir et m'a dit: « Jeune con, » je n'avais que 19 ans tu vois, « tu t'en fous, c’est ça? » Et j'ai dit: « Non, pas s'ils font ça ». Et il a dit: « Je sais qu'ils le font. Je vais m'occuper d'eux, ne t’en fais plus. » Et c'est tout.

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