Project Mémoire

Bob Vaughan McBurnie

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Bob McBurnie
Bob McBurnie
Photo de l'équipe de soccer, Terre-Neuve, 1943. Bob McBurnie est dans la rangée arrière, deuxième depuis la gauche.
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Matelots au repos à bord du NCSM<em> Kootenay</em>.
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Equipe de soccer de la Marine Royale Canadienne, Terre-Neuve, 1944. Bob McBurnbie est le premier à gauche dans la rangée de devant.
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie à bord du NCSM Kootenay le 28 aout 1945.
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie
Bob McBurnie, Oshawa, Ontario, 14 avril 2010.
Bob McBurnie
« Je travaillais dans la fonderie Cupolas, où l’une de mes tâches consistait à casser de la fonte. »
En mars 1943, j’ai eu 18 ans. Et en avril, je suis allé au NCSM York à Toronto, j’habitais à Toronto à cette époque. Et je suis allé au York pour m’engager. Je travaillais chez Dunlop à ce moment-là. Et ils ont dit : « Non, on n’a pas besoin de vous, on a pas assez de bateaux pour les gens qu’on a. » Alors j’ai dit : « Et bien, mon père était dans la marine. » et j’ai dit : « Bon, j’aimerais m’engager dans la marine. » « Bon d’accord, vous attendez jusqu’à ce que vous receviez votre rappel de l’armée. Passez votre visite médicale et si c’est bon, revenez et on vous prendra. » Bon, c’était le mois de novembre 1943. Et j’y suis allé, et j’étais bon pour le service, évidemment, et je suis retourné là-bas et ils ont dit : « D’accord. Signe ici. » J’étais chez moi pour Noël en 1943. Pour le nouvel an j’ai dû téléphoner à la maison parce que j’étais en faction avec le fusil sur l’épaule au NCSM York, qui est au parc des expositions de Toronto à ce moment-là, le vieil Automotive Building. Bon alors j’étais dans la marine. Après deux mois d’entraînement élémentaire, en mars on est allés Digby en Nouvelle Ecosse et de là, on est allé sur le NCSM Cornwallis pour la formation en mécanique, ce qu’ils appelaient le MTE, le centre de formation en mécanique. Là-bas on nous a raconté tout ce qu’il fallait savoir sur les chaudières, évaporateurs, tout ce genre de choses pour se débarrasser du sel dans l’eau. Après j’ai eu une angine à streptocoques et ils m’ont mis à l’hôpital. Ma bande de copains de Toronto avec qui j’étais, et tout le reste, ils sont tous partis et moi j’étais à l’hôpital. Ils sont tous allés dans les patrouilles côtières sur les navires Fairmile. Alors ils m’ont renvoyé dans un autre groupe et puis un mois plus tard, j’ai été envoyé à St John à Terre Neuve. Maintenant, quand vous alliez à St John à Terre Neuve, vous partiez pour un an. Vous étiez là-bas pour remplacer les gens comme par exemple les marins en service en mer, les bateaux arrivent, vous assurez la relève et on allait à bord, on nettoyait les chaudières, on nettoyaient, on ramonait les conduits de cheminées, on raclait les réservoirs à mazout, un drôle de boulot, mais il fallait bien le faire. Et puis après je suis allé dans le chargement des bateaux. Et le Lady Rodney c’était un cargo et c’est là-dessus qu’ils nous ont envoyés de Halifax à St John. On y a passé que quatre ou cinq heures, et je me suis gentiment approché de la proue et je regarde l’eau s’agiter sur notre passage et il y avait une corvette par bâbord avant, qui nous escortait, et je nous voie là en bas séparant les eaux et tout à coup, cette torpille nous cogne à l’avant. Bigre, mon cœur s’est mis à battre la chamade. J’allais me mettre à hurler et ça a sauté. C’était un gros marsouin, si vous aviez vu la taille de ce poisson. Quand c’est juste sous la surface évidemment ça lui donne un air plus grand, c’est vrai, alors ce truc avait l’air de mesurer au moins 3 mètres cinquante de long, peut-être, je suppose, mais c’était un grand marsouin. Et ça a été la seule chose effrayante pendant tout mon temps dans la marine. Mais j’ai vraiment cru que c’était ça à force d’être à l’affût des périscopes partout autour. Ils me donnaient des travaux à faire. Récurer les réservoirs à mazout, vous pouviez mettre vos bottes en caoutchouc et un suroît, vous savez, bigre ça pue. Bon, je me suis occupé de la tournevire pendant quelques temps et c’était très intéressant. J’avais un chauffeur. Et bien, on n’était pas autorisés à conduire à Terre Neuve parce qu’ils roulaient de l’autre côté de la rue. En fait, le premier jour, j’ai été à deux doigts de me faire tuer parce que je suis sorti et j’ai regardé à gauche et le gars arrivait de la droite, vous savez. J’ai découvert ça tout de suite et je… c’était intéressant. Je travaillais dans une fonderie dans un cubilot, j’avais l’habitude de rentrer là-dedans et j’avais l’habitude de dissoudre la fonte. On fabriquait des couronnes pour les bateaux, quand un brûleur s’allume et ça répand la chaleur et puis ça montait. On avait des chaudières Yarrow, vous aviez une receveur en haut et deux trucs qu’ils appelaient des récipients à boue ou des tambours à eau dans le fond. Et puis il y avait 1050 tubes qui étaient raccordés, et la chaleur passait par là et montait par ces tubes et sortait par la cheminée. Et c’est comme ça que ces chaudières fonctionnaient. Et on pouvait obtenir de la vapeur en deux heures à cette époque. J’ai fait un peu de tout, ouais.