Project Mémoire

Catherine McIntyre Anderson

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Catherine Anderson
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Insigne de chapeau, Broche de service général, et broche de réserve de Catherine Anderson.
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Groupe d'une comédie musicale dans laquelle Catherine Anderson a joué lorsqu'elle était à Sydney, Nouvelle Écosse, 1943.
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Une camarade aviatrice pose avec son masque à gaz et son casque à Sydney, Nouvelle Écosse, 1943.
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Télégramme reçu après que le frère de Catherine Anderson soit rentré à la maison après avoir été gravement blessé, octobre 1944.
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Portrait de Catherine Anderson, Toronto, Ontario, été 1943.
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Quand on travaillait de jour, on écrivait des lettres au plus proche parent, pour les informer sur ce qui était arrivé à leur proche, que ce soit, qu’ils aient été tués au combat, ou disparus en mission, ou faits prisonniers de guerre ou autre chose.

Ma première affectation quand j’ai terminé mes études à KTS, je suis allée au dépôt Y, qui est celui de Halifax, d’où je devais partir outre-mer. J’ai passé quatre jours là-bas mais quand je me suis arrivée, une nouvelle règle a été mise en place à savoir que personne ne pouvait partir outre-mer à moins d’avoir 21 ans parce que des filles qui étaient parties là-bas s’étaient retrouvées enceintes et c’était inacceptable. Et j’ai pensé, bon, juste ciel, vous pouvez tomber enceinte au Canada aussi bien qu’outre-mer. Quoiqu’il en soit, ils ne voulaient pas me laisser partir, alors je suis allée à l’île du Cap Breton.

Le premier Noël que j’ai passé loin de chez moi, et là j’avais 17 ans mais tout le monde croyait que j’en avais 18. J’étais tellement loin de chez moi que je ne pouvais pas rentrer pour Noël, alors j’ai décidé, j’ai dit à mon chef, c’était un homme fantastique, il était sergent et je lui ai dit que j’allais rester, que j’assurerais le service minimum pour Noël au bureau, et il ne voulait pas de ça. Il a dit non, il y avait deux filles, elles étaient sœurs, elles étaient dans mon baraquement, elles vivaient à Halifax et elles m’avaient invitée chez elles pour Noël. L’une s’appelait Doris et l’autre Claire, et leur nom de famille c’était Mac Andrew. Et elles habitaient Halifax. Monsieur Brown, sergent Brown a décidé que je devais aller chez elles alors c’est ce que j’ai fait. Et ce Noël a été le plus mémorable que j’ai eu de toute ma vie. Je n’avais pas reçu de paquet de chez moi, il est arrivé en retard, et je suis arrivée là-bas et tout le monde avait un cadeau pour moi et les filles avaient un frère qui était à la maison, il était rentré pour passer le weekend de Noël à la maison.

Or, nous sommes tous allés à l’église et c’était comme une image de carte postale. Nous avons marché jusqu’à l’église depuis leur maison et elle était en haut d’une petite colline. Quand on est sorti de l’église il neigeait. Je n’arrivais pas à y croire. La neige tombait, exactement comme dans un dessin de Norman Rockwell. C’était tout simplement merveilleux. Et on est rentrés chez eux en se lançant des boules de neige et, juste, on a tout simplement passé un Noël merveilleux. Leurs parents faisaient portes ouvertes tout le temps. Ils avaient un livre d’invités sur la table de l’entrée, tout le monde le signait et c’était juste comme dans les films. C’était merveilleux.

C’est pendant que j’étais là-bas que nous avons su que mon frère, qui était juste un peu plus âgé que moi, avait été tué en Italie. Maman a demandé si je pouvais avoir une affectation plus près de la maison pour raisons personnelles et c’est là que je me suis allée à Ottawa. C’était tellement plus dur pour moi parce que j’avais eu un frère qui avait été tué et mon autre frère, qui était dans le corps de chars, il est allé là-bas le jour J, qui était le 6 juin, et il a été très grièvement blessé. Et quand vous avez ça, et puis vous savez, ensuite vous devez dire à quelqu’un d’autre que ces choses sont arrivées à leurs proches, c’est un peu dur.

Je suis allée dans le bureau des archives là-bas et c’était ennuyeux, un travail terriblement ennuyeux. Je consignais les documents de tous les gens de l’armée de l’air ; tous leurs tests, examens et tout le reste qui arrivaient à Ottawa et puis on les transférait sur leurs cartes et on les classait. Tout le monde avait un dossier. Alors c’était classé dans leur dossier et c’est ce que j’ai fait pendant quelques mois. Et ensuite je suis allée dans la branche du bureau des archives qui s’occupait des victimes. Quand on travaillait de jour, on écrivait des lettres au plus proche parent, pour les informer sur ce qui était arrivé à leur proche, que ce soit, qu’ils aient été tués au combat, ou disparus en mission, ou faits prisonniers de guerre ou autre chose. Et quand on était dans l’équipe de nuit, on travaillait sur le téléscripteur et on s’occupait des câbles qui arrivaient. Et on recherchait le, on prenait le dossier de l’aviateur comme ça l’équipe de jour les avait à disposition et ils pouvaient écrire les lettres.

Bon il était américain et il était dans notre armée de l’air canadienne. Et il était mort mais il avait écrit un poème intitulé « High Flight ». Et c’était dans son dossier et c’était l’un des dossiers que j’avais dû récupérer une fois quand je travaillais. Et j’ai lu son poème « High Flight » dans son dossier. C’est un beau poème.

Après le Jour de la Victoire en Europe, ce n’était pas très longtemps après le jour J, je ne me souviens plus très bien quand c’était, et puis on s’occupait des câbles qui arrivaient que ces gens étaient, étaient trouvés, les prisonniers de guerre étaient en train d’être relâchés. Et ça c’était bien.