Project Mémoire

Celia May Brown McEwen

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Celia Brown
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Cours de Précision Physique à l’Ecole d'Aviation n°10 à Dauphin, Manitoba en 1944.
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Celia Brown était une commis de pointage à l’Ecole d'Aviation n°10. Chaque instructeur y avait une soixantaine d’élèves par cours. Les commis de pointage tenaient le carnet de bord des informations sur les instructeurs, les élèves et les vols qui étaient ensuite transférées au tableau (cf. la photo). Le tableau était utilisé afin de garder une trace de la progression de chaque élève au cours de leur formation.
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Dernier jour de permission à Sussex, New Brunswick ; la ville natale de Celia Brown, le 27 octobre 1942.
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Exemple d’un journal de vol quotidien et d’une feuille d’autorisation de vol (F-17) utilisé par les instructeurs pour consigner toutes les procédures qu’ils suivaient ce jour-là, octobre 1943.
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Il s’agit d’une photographie de la caserne de l’Ecole d'Aviation n°10 à Dauphin, Manitoba en 1942.
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C’est ce qu’il a fait. Il est venu, oh, qu’est-ce que vous avez là jeunes filles ? Des cafards, mon commandant. Des cafards ? Oui mon commandant. Mais où avez-vous trouvé des cafards ? Dans notre caserne, mon commandant. L’avez-vous signalé ? Oui, mon commandant.

Alors le jour de mes 21 ans, j’ai envoyé mon formulaire de demande ; et je devais aller à (la base RCAF) Moncton pour m’engager. Et j’ai bien failli ne pas être prise car je ne pesais pas assez lourd. J’avais mon métier, je m’étais engagée comme greffière et l’officier qui m’a fait passer l’entretien m’a vraiment mise en colère parce qu’il a dit, comment une petite chose comme vous se débrouillerait-elle si on lui donnait une grosse pile de livres à transporter ? C’était un tel affront pour moi, mais quoiqu’il en soit, ils m’ont acceptée et j’étais censée partir à Toronto pour faire mes classes la semaine suivante. Bon, je suis rentrée chez moi et j’ai attrapé une grosse angine, j’ai perdu presque cinq kilos, et ils ne voulaient pas de moi tant que je n’avais pas repris tout mon poids. Donc en fait c’était le 1er mars, ou à peu près, que je suis partie à (la base Downsview) Toronto, à la vieille école Havergal, pour suivre mon entrainement.

De là on m’a affectée à (la base RCAF de) Dauphin dans le Manitoba, SFTS N°10, qui était l’école de pilotage militaire. Et j’ai travaillé dans le bâtiment de l’administration pendant une courte période, mais je n’aimais pas trop ça. Je n’aimais pas taper à la machine et faire seulement du travail de bureau, ça ne me rendait pas très heureuse, mais à partir de là, ils allaient avoir des chronométreurs dans les escadrilles et, comme c’était l’école de pilotage militaire, dans laquelle on avait huit escadrilles, et nous on était l’escadrille H. Et il y avait à peu près huit, dix instructeurs et quand ça commençait il y avait à peu près 60 stagiaires dans la formation et à la fin il n’y en avait plus que 40,45. Le reste avait été recalé comme on disait.

On devait s’occuper des relevés et ils avaient un formulaire F17 à signer et l’instructeur le signait et il y avait les consignes dont ils devaient s’acquitter et les procédures du jour. Et ça devait être reporté sur le tableau. Le tableau était rempli par étapes, pour que vous sachiez ce que (les stagiaires avaient terminé) à ce jour, pour le voir. Vous pouviez voir quelles fonctions un stagiaire en particulier avait rempli et quand tout étaient terminé, ça prenait quatre mois à peu près pour la formation en entier. Ils avaient des vols de nuit, pendant trois semaines également.

Et c’était vraiment le travail que j’ai préféré. Et puis quand les stagiaires recevaient leur diplôme, évidemment, nous les membres de la division des femmes, comme on était les chronométreuses, on leur cousait leur insigne de pilote à tous. Mais c’était tellement agréable de les voir commencer à apprendre à voler. C’était amusant de regarder les avions décoller et atterrir chaque jour.

On m’a envoyé à (la base de) Winnipeg, au dépôt de réparation N°8. Et bien, c’était le début, la guerre commençait à battre de l’aile et ça n’allait pas trop mal. Là-bas, j’ai fait la connaissance des cafards. Donc un jour, j’ai laissé mon chapeau sur mon oreiller, parce que vous deviez faire votre lit en premier, et quand je suis revenue et que j’ai pris mon chapeau, il en est sorti un cafard. Alors ça faisait. Et la nuit quand vous alliez aux toilettes et que vous allumiez la lumière, il nous semblait qu’il y en avait des millions, sans doute pas autant que ça. Mais il y avait beaucoup de cafards qui gambadaient.

Alors j’ai pris un bocal et j’ai attrapé huit ou dix cafards dans un bocal, je les ai amené au travail le lendemain. Notre commandant était très sympa ; et on a concocté ça, dès qu’on entendrait le bruit de ses pas dans le couloir, je me lèverais avec mon bocal de cafards, une autre femme de la division, on avait tout planifié, viendrait, parce qu’on savait qu’il allait s’arrêter et nous demander ce qu’on avait là. C’est ce qu’il a fait. Il est venu, oh, qu’est-ce que vous avez là jeunes filles ? Des cafards, mon commandant. Des cafards ? Oui mon commandant. Mais où avez-vous trouvé des cafards ? Dans notre caserne, mon commandant. L’avez-vous signalé ? Oui, mon commandant. À qui l’avez-vous signalé ? Et bien, on pensait, vous savez, qu’on était mal parties parce qu’on n’étaient pas censés passer au dessus de la tête de qui que ce soit. Alors on a dit, à l’officier de la division des femmes à la base, un sergent major, mon commandant. Le jour suivant il y avait une équipe d’exterminateurs dans notre caserne, pour nous débarrasser des cafards.

Date de l'entrevue: 8 novembre 2010