Project Mémoire

Charles Alexander "Charlie" MacLean

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Charles A. MacLean
Charles A. MacLean
Information concernant les services disponibles pour les anciens combattants retournant à la vie civile en Nouvelle-Écosse et à l'Ile-du-Prince-Édouard. Ce document a été fourni au soldat Charles A. MacLean au moment de sa retraite de l'armée à Halifax, Nouvelle-Écosse, en mai 1946.
Charles A. MacLean
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Charles A. MacLean
Livret des anciens combattants attribué au soldat Charles A. MacLean après sa libération de l'armée à Halifax, Nouvelle-Écosse, en mai 1946.
Charles A. MacLean
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Charles A. MacLean
Carte postale montrant les opérations d'abattage d'arbres près de Vernon, Colombie-Britannique. Le soldat Charles A. MacLean a obtenu cette carte postale pendant qu'il s'entrainait près de Vernon durant l'été 1945.
Charles A. MacLean
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Charles A. MacLean
Livret de service appartenant au soldat Charles A. MacLean, ouvert ici à la première page.
Charles A. MacLean
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Charles A. MacLean
Carte postale du lac Kalamalka, Vernon, Colombie-Britannique. Le soldat Charles A. MacLean a obtenu cette carte postale pendant qu'il s'entrainait à Vernon durant l'été 1945.
Charles A. MacLean
Je n’aurais jamais pu même accéder à une bonne école secondaire (un bon lycée), et l’université, n’en parlons même pas. Alors en fait, l’un dans l’autre, pour moi, ça a été un très grand bienfait.
Bon, en grandissant j’ai toujours été désireux de m’engager dans l’armée quelque part, et aussi je vivais dans une ferme à Cap Breton, une ferme plutôt isolée. J’ai ensuite décidé que je voulais devenir pilote dans l’armée de l’air canadienne. J’étais très occupé à la ferme. J’avais 18 ans quand j’ai enfin eu l’occasion de partir et d’aller à Halifax où j’ai fait une demande qui a été acceptée dans l’armée de l’air canadienne (RCAF) en tant que membre d’équipage en février 1944. On a reçu la nouvelle qu’ils avaient cessé tout entrainement de membres d’équipages et on nous a demandé d’aller dans l’armée de terre. On devait partir de l’armée de l’air. Alors 90 d’entre nous du groupe autour de moi, on s’est portés volontaires pour aller directement dans l’armée de terre plutôt que d’être renvoyés chez nous et d’attendre un appel, ce que j’aurais pu éviter, en travaillant dans une ferme, mais je voulais continuer avec ça. On nous a envoyés de Toronto au centre d’entrainement (camp d’entrainement de l’armée de terre canadienne N°23) de Newmarket en Ontario pour faire nos classes et on a recommencé tous les exercices et tout ces trucs depuis le début. Au milieu du mois de décembre 1944, on m’a donné une permission. C’était la première fois que je rentrais chez moi. Je suis retourné à Cap Breton pour passer Noël et le jour de l’an, retour à Newmarket début janvier et puis après je suis parti au camp Ipperwash (centre d’entrainement de l’infanterie canadienne A29), un excellent centre d’entrainement élémentaire. Au fait, personne n’a fait la moindre sélection à part la visite médicale quand on est arrivés. On avait des avocats et des pharmaciens, et quelques autres. Ils se sont tous retrouvés dans l’infanterie avec un gros sac, petit sac, fusil, la totale, tout le truc parce que l’armée avait désespérément besoin de fantassins et c’est la raison pour laquelle ils avaient arrêter l’entrainement dans l’armée de l’air ; ils en avaient trop. Ils formaient des gens et les envoyaient en permission sans solde. Alors on s’est retrouvés dans l’armée de terre, dans l’infanterie. À l’époque, ça n’était pas la mer à boire parce qu’il paraissait évident à l’automne 1944 que la guerre en Europe tirait à sa fin. Ça se voyait que ça n’allait pas encore durer très longtemps ; et quelqu’un a dit, j’étais jeune et bête, mais je voulais partir outre-mer et m’y mettre. Et ça paraissait sympa de ce point de vue là, comme une aventure. Ça ne m’embêtait pas trop de ne pas continuer avec l’entrainement des membres d’équipages de l’armée de l’air à l’époque. J’étais juste content qu’ils m’aient gardé et puis retour à l’entrainement pendant quelques semaines. J’ai alors été renvoyé à Ipperwash et je me suis porté volontaire pour le service dans le Pacifique. J’ai pris un train, suis allé à Vernon en Colombie-Britannique (camp d’entrainement de l’armée canadienne N°110). Très excitant, je pense que je devais avoir 19 ans, de voir du pays, les Rocheuses, la Prairie. J’étais très impressionné et je m’en souviens encore très bien. Mais j’étais vraiment inexpérimenté, comme je l’ai dit. Je venais de la campagne dans une ferme. On vivait dans ce qui pouvait être le centre, je suppose de la communauté, mais c’était une communauté strictement agricole à cette époque, il n’y avait pas d’électricité, pas d’eau courante. Les gens se servaient encore des chevaux et ce genre de choses… Je lisais beaucoup. Mon père était un grand lecteur, comme moi. Je lisais tout ce qui me passait entre les mains. J’ai lu tellement de choses sur différents endroits. Pour quelque raison que ce soit, il y avait des villes que je voulais visiter. L’une c’était Halifax, une autre Toronto, et aussi Edmonton. Ne me demandez pas pourquoi ces trois villes-là. Et finalement, j’ai réussi à les visiter toutes les trois, mais j’ai seulement traverser Edmonton en allant à Vernon. Mais j’ai vécu à Toronto pendant neuf mois. Alors oui, la première chose, évidemment, c’était le changement en allant dans ces endroits, où il était beaucoup plus facile de rester propre parce qu’ils avaient des douches, des toilettes avec chasse d’eau, l’électricité, et des téléphones à cadran. Il y avait tant de choses qui étaient différentes en ville. Comme par exemple beaucoup, beaucoup de gens, je n’ai pas vu les horreurs de la guerre du tout ; et il est certain, j’ai gagné beaucoup seulement en voyant du pays et en ayant la possibilité de terminer mes études, ce que j’avais toujours voulu faire, mais je n’avais jamais réussi à voir comment en avoir les moyens financiers. On s’en sortait tout juste à la ferme avec la famille, et tout le reste. Je n’aurais jamais pu même accéder à une bonne école secondaire (un bon lycée), et l’université, n’en parlons même pas. Alors en fait, l’un dans l’autre, pour moi, ça a été un très grand bienfait.